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Retraites : le gouvernement tente de faire taire les rumeurs

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran persiste : le report de l’âge de départ à 65 ans n’est pas la piste privilégiée par l’exécutif, contrairement à ce qu’affirme RTL, qui indiquait, mardi, qu’un texte allant dans ce sens devait être présenté le 15 décembre. « Il n’y a pas de nouveautés dans ce qui est sorti ce matin », a-t-il estimé à l’issue du Conseil des ministres, tout en précisant que des annonces sur le futur projet de loi de réforme des retraites viendraient pour « la deuxième semaine de décembre ». « Tout ce qui serait une information sur un arbitrage sur l’âge relève de la rumeur. La concertation se poursuit », a précisé le cabinet du ministre du Travail Olivier Dussopt, auprès de l’AFP. « Il n’y a pas d’inquiétude » mais une « obligation de réussir », martèle la patronne du groupe Renaissance Aurore Bergé. Mais en réalité, le gouvernement semble aux abois.

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Une réunion a eu lieu le même jour à propos de ce sujet brûlant entre les députés des trois groupes de la majorité présidentielle (Renaissance, MoDem et Horizons) et la première ministre. « La majorité relative ne nous conduit pas à être empêchés de mener les réformes nécessaires pour le pays », aurait déclaré Élisabeth Borne, selon un participant cité par l’AFP. Le texte sera « présenté en Conseil des ministres en début d’année prochaine », selon la première ministre. Balayant d’un revers de main les rumeurs avancées par les députés FI depuis plusieurs jours, selon lesquelles le gouvernement chercherait à faire passer en force cette réforme grâce au 49.3, en l’insérant dans le PLFSS 2023.

Bombe sociale à retardement

Pour l’exécutif, il s’agit de souffler le chaud et le froid, pour mieux entretenir le flou sur la réforme en préparation. Car le chef de l’État sait pertinemment que le texte suscitera de vives oppositions, tant au Parlement que dans la rue. En mettant en scène un simulacre de « coconstruction » avec les partenaires sociaux, Emmanuel Macron et ses lieutenants veulent faire croire à un consensus. En vain, puisque les syndicats et une large majorité de Français (entre 60 et 70 %) rejettent ce texte.

Emmanuel Macron s’accroche toutefois à sa réforme, marqueur de sa campagne de réélection. Il a promis de reculer l’âge de départ à 65 ans (62 ans aujourd’hui), puis s’est finalement dit ouvert à un report à 64 ans, si et seulement si les syndicats acceptent un allongement de la durée de cotisation. Mais l’objectif de la majorité, à terme, est clair : décaler de 4 mois par an l’âge légal, pour viser 64 ans en 2028, et 65 ans en 2031.