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Retraites : le ministre des Solidarités insiste sur le nécessaire équilibre entre les branches de la Sécurité sociale

«C'est le système de solidarités, c'est comme ça. C'est-à-dire qu'on a cinq branches et il faut que ces branches soient équilibrées», a rappelé Jean-Christophe Combe, ce vendredi matin.

«Si une des branches de la Sécurité sociale, en l'occurrence la branche vieillesse qui paye les retraites, est lourdement déficitaire, évidemment que nous aurons du mal à dégager d'autres financements, par ailleurs, pour financer l'accompagnement des personnes âgées» : interrogé sur France Inter, ce vendredi matin, le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, a insisté sur le risque que représente un déficit durable de la branche vieillesse de la Sécu, qui finance les retraites.

Le ministre débattait avec Victor Castanet, auteur des Fossoyeurs, l'enquête à retentissement sur les maltraitances dans les Ehpad du groupe Orpea. «Quand on a eu une discussion avec Monsieur Combe la dernière fois, il m'a expliqué que l'ambition de la loi (grand âge, NDLR) à venir serait conditionnée au succès de la réforme des retraites», a relaté le journaliste d'investigation. Selon lui, ce conditionnement met les professionnels du secteur du vieillissement et les familles des résidents en émoi. «[Ils] attendent une loi grand âge qu'on leur promet depuis des années, qui est sans cesse repoussée, et aujourd'hui on leur sort du chapeau que, en gros, l'ambition de cette loi dépendra du succès d'une autre réforme», a martelé Victor Castanet, estimant que «l'on ne peut pas conditionner la dignité des personnes âgées en Ehpad».

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«C'est le système de solidarités, c'est comme ça. C'est-à-dire qu'on a cinq branches et il faut que ces branches soient équilibrées», s'est défendu l'ancien président de la Croix-Rouge. «Si on doit déjà aller chercher 25 milliards d'euros sur les retraites, ce sera difficile d'aller en chercher 10 [...] pour financer l'accompagnement de la perte d'autonomie», a-t-il poursuivi. Selon le rapport Libault, qui fait autorité, une dizaine de milliards d'euros d'investissement annuel sont nécessaires pour financer le vieillissement de la population.

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Depuis des années, les gouvernements successifs promettent d'agir en faveur de l'autonomie des personnes âgées en investissant massivement. Cette loi, véritable arlésienne, n'a pourtant jamais dépassé le stade de projet. Emmanuel Macron lui-même s'était engagé en 2018 à faire adopter un texte de ce type, sans que la déclaration ne soit suivie d'effets. Le constat aurait beaucoup embarrassé le président et ses équipes au moment de la parution des Fossoyeurs, en janvier 2022, alors que la campagne présidentielle battait son plein. C'est ce que raconte Victor Castanet dans l'édition augmentée de son ouvrage.

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Le ministre des Solidarités a tenu à défendre le bilan d'Emmanuel Macron en matière d'autonomie des personnes âgées face à Victor Castanet, vendredi matin. «Des moyens, on en met. C'est 9 milliards d'euros qui vont être investis dans les cinq ans qui viennent», a-t-il affirmé, rappelant que le Conseil national de la refondation se penche en ce moment même sur le bien vieillir. Jean-Christophe Combe s'est par ailleurs montré «très favorable» à ce que les sociétés du secteur du vieillissement réinvestissent une partie de leurs bénéfices dans des actions d'intérêt général, sans préconiser la mise en place d'un «système coercitif».

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