De reculades en concessions de plus en plus coûteuses, les économies promises par la réforme des retraites s’éloignent un peu plus chaque jour. Et le sérieux budgétaire dont s’enorgueillit le gouvernement laisse place à un malaisant sentiment de pilotage à courte vue. Au point que les plus ardents défenseurs de la réforme finissent par se demander si finalement le jeu en vaut bien la chandelle. Un penchant dangereux.
Le report de l’âge de départ à 64 ans, assorti de l’augmentation de durée de cotisation à 43 ans, doit permettre de dégager 17,7 milliards d’euros d’économie en 2030, afin de combler le déficit des retraites, qui atteindra alors 13,5 milliards.
«Attention à la surenchère»
Cela laissait en théorie 4,2 milliards de marge. Mais, en présentant sa réforme, le 10 janvier, la première ministre dépensait déjà 4,8 milliards en mesures sociales nouvelles, dont 3,1 milliards pour permettre aux personnes en invalidité ou en inaptitude de continuer à partir à 62 ans, ou encore 600 millions pour renforcer le dispositif…
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