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Retraites : routes bloquées, transports perturbés… Le point sur les perturbations ce lundi

La colère contre la réforme des retraites et le recours par le gouvernement au 49.3 ne faiblit pas. Le Figaro fait le point sur les actions en cours.

Routes bloquées, transports perturbés, hall d'aéroport occupé… La colère contre la réforme des retraites et le recours par le gouvernement au 49.3 ne faiblit pas ce lundi, en attendant la mise au vote à l'Assemblée de deux motions de censure.

Routes bloquées

Des manifestations sur des échangeurs routiers ou sur les rocades de plusieurs villes ont entraîné des ralentissements ou des blocages de la circulation, comme à Rennes où des feux de palettes ont été allumés sur la rocade sud, perturbant fortement le trafic jusqu'en fin de matinée avec des kilomètres de voitures et de camions à l'arrêt total dans les deux sens.

Au sud de la ville, les accès au dépôt pétrolier de Vern-sur-Seich sont bloqués, selon Eric Sellini, coordonnateur CGT pour la branche pétrole. Vers Lorient, des perturbations ont lieu sur la N165 qui relie Brest à Nantes. À Caen, le périphérique a dû être en partie fermé en raison d'une manifestation. Dans le Nord, des opérations de filtrage de la circulation sur des ronds-points ont été signalées à Salomé (Nord), près de Lens, et Epinoy, près de Cambrai, selon la préfecture.

Près de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), une centaine de manifestants, drapeaux CGT en nombre, bloquent les trois accès au parc d'activités de l'Inquétrie, selon un correspondant de l'AFP. Des palettes ont été enflammées et aucun camion ne peut entrer ou sortir de cette zone qui comprend entre autres un dépôt de bus scolaires et un parc de stockage de camions de ramassage des ordures. À Marck, près de Calais (Pas-de-Calais), un échangeur desservant une zone industrielle est fermé en raison d'une manifestation. À Bordeaux, une opération escargot a été mise en place au centre-ville par la CGT Énergie.

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Transports publics perturbés

La circulation des bus a été perturbée à Rennes sur certaines lignes, selon le gestionnaire du réseau Star. À Metz, des manifestants bloquent depuis le début de la matinée le dépôt des bus de l'agglomération, entraînant de très fortes perturbations, a annoncé la régie locale sur sa page Facebook.

L'aéroport de Tarbes-Lourdes a été occupé tôt lundi matin pendant plus de deux heures par environ 300 manifestants, sans blocage des passagers ni irruption sur le tarmac, selon un représentant syndical. Les lumières des bâtiments ont été coupées momentanément, a précisé Jean-Maurice Darboucabe, élu CGT Énergie Béarn-Bigorre.

Opération semblable à l'aéroport de Pau-Pyrénées, en Nouvelle-Aquitaine, où des militants de la CGT Énergie ont coupé le courant des infrastructures de l'aéroport ainsi que des communes alentour pendant une vingtaine de minutes «pour sensibiliser les élus en partance pour Paris», avant le vote des motions de censure.

La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé dès vendredi aux compagnies aériennes d'annuler 30% de leurs vols lundi à Paris-Orly et 20% à Marseille-Provence, en raison du mouvement de grève des contrôleurs aériens contre la réforme des retraites. Côté SNCF, où la grève reconductible est entrée dans sa 14e journée, quatre TGV sur cinq et deux tiers des TER circulent, selon les prévisions de l'entreprise ferroviaire. Le trafic est encore perturbé sur le réseau francilien.

En région parisienne, des dizaines de manifestants de la CGT ont envahi des voies de chemin de fer au niveau de la gare de Versailles Chantiers (Yvelines) ce lundi matin, pour protester contre la réforme des retraites. Cette action a perturbé le trafic sur certaines lignes RER et Transilien.

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Toujours des déchets non ramassés

À Paris, le ramassage des ordures est toujours perturbé malgré les réquisitions ordonnées par le préfet, dont l'effet est limité, selon plusieurs maires d'arrondissement joints par l'AFP. La préfecture de police indique avoir permis à 115 camions bennes de circuler lundi matin dans la capitale, ainsi que le déblocage de trois centres de tri de déchets en proche banlieue. Venus réquisitionner le personnel dans le garage de bennes de Romainville (Seine-Saint-Denis), les forces de l'ordre ont vu les grévistes quitter le site, mais ont pu permettre à une dizaine de camions sur 80, conduits par des non-grévistes, de sortir.

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Des stations-service à sec, surtout dans le Sud-Est

Du côté des raffineries, «il n'y a plus aucun produit qui sort à cette heure» de l'ensemble des sites de France, que ce soit des six raffineries conventionnelles ou de la bioraffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), a affirmé lundi à l'AFP Eric Sellini, élu national de la CGT Chimie. Les expéditions de carburants vers les dépôts qui alimentent les stations-service étaient déjà bloquées ce week-end dans la plupart des raffineries. Depuis lundi, la raffinerie TotalEnergies à Feyzin (Rhône) et celle d'Esso-ExxonMobil à Fos-sur-Mer ont de nouveau cessé les expéditions, selon la CGT, ce que confirment les directions des deux groupes.

Plusieurs dépôts de carburants sont également bloqués, selon la CGT, comme celui de TotalEnergies près de Dunkerque, bloqué depuis le 6 mars, ou celui de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, selon la CGT.

Par ailleurs, une première raffinerie, la plus grande de France, celle de TotalEnergies en Normandie, a été mise à l'arrêt ce week-end. L'opération prend plusieurs jours et l'installation devrait complètement stopper «lundi soir ou mardi matin», selon Eric Sellini. À ce stade, certaines unités de la plateforme «restent en exploitation normale et assurent leur production», selon la direction. D'autres raffineries pourraient suivre.

À la pompe, les conséquences de la grève reconductible dans les raffineries se font peu sentir pour le moment au niveau national. Ce lundi, 5,4% des stations-service du pays ne disposent pas, à cette heure, soit d'essence (SP 98, SP95, E10), soit de diesel, selon Fig Data. En revanche, beaucoup plus de stations sont affectées dans le Sud-Est de la France. Dans les Bouches-du-Rhône, près de 49% des lieux de distribution sont en rupture totale ou partielle. Les territoires voisins du Gard (26,2%) comme du Vaucluse (24,8%) sont aussi touchés. La préfecture de ce dernier département vient d'annoncer la limitation des ventes de carburants jusqu'à jeudi inclus.

En Meurthe-et-Moselle, un barrage filtrant a été installé à l'entrée du site de stockage de gaz de Cerville, «actuellement au plus bas du volume de stockage possible», selon un responsable syndical. À Saint-Etienne, des grévistes de la CGT Énergie occupent un des trois postes de transport d'électricité de la région.

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La culture aussi

Le musée des Beaux-Arts de Lyon a annoncé sur Twitter qu'il serait fermé ce lundi, «compte tenu de l'occupation du musée par une délégation d'artistes opposés à la réforme des retraites».