France
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Retraites : toute ressemblance… [Le point de vue de CL]

Réforme des retraites Sarkozy 2010: même manifestation monstre qu’aujourd’hui, même chute de popularité, même justification sur le « nécessaire » recul de l’âge de départ pour combler les déficits. Et même temporalité. Deux ans après la crise financière de 2008 où la puissance publique a renfloué sans contrepartie les banques, le pouvoir recule l’âge de départ à la retraite.

Aucun rapport entre les événements ? La politique est une affaire de récits, de symboles qui sont en fait des choix et Nicolas Sarkozy le paiera. Dès mars 2010 où la droite est laminée aux régionales puis à la présidentielle deux ans plus tard face à François Hollande. Ce dernier connaît le même sort en pire. Après avoir déclaré en campagne que son « ennemi » c’était « la finance », il donne dès l’été de son élection des milliards sans contrepartie aux entreprises via le CICE puis enchaîne avec la loi travail. Une partie de son camp fronde et le voilà si impopulaire qu’il ne peut se représenter. Il laisse sa place à un homme nouveau comme son discours de campagne : Emmanuel Macron.

Que fait ce dernier trois ans après le début du covid et du « quoi qu’il en coûte » ? Pour une partie de plus en plus large de la population, il fait payer aux futurs retraités les milliards qui ont ruisselé pour maintenir à flot un pays confiné. La « solidarité » devient une arnaque si elle est à sens unique pour une population qui ne peut accepter des efforts supplémentaires en regardant les prix s’envoler comme les profits de certains grâce aux crises.

Pour Emmanuel Macron, il y a une différence avec ses prédécesseurs : il est sûr de ne pas se représenter. Sauf qu’il risque de laisser sa majorité au milieu d’un champ de ruines, de rivalités et de défiance.

En politique, il est possible de comparer pas de prévoir, surtout à quatre ans de la présidentielle. Si la gauche peut croire à des lendemains qui chantent, ses divisions actuelles et son absence de leader la rappellent autant à ses limites structurelles qu’à ses fractures idéologiques.

Pendant ce temps, Marine Le Pen compte les points et se contente de 75 petits amendements pour s’opposer à la réforme des retraites. Sans beaucoup d’efforts, elle attend pour ramasser les copies et le jackpot électoral. L’assurance-vie du pouvoir finira bien par se payer. Ce n’est qu’une hypothèse, pas un cas d’école.