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Roland-Garros : la drôle de vie sans Rafael Nadal

Le Grand Chelem parisien a débuté dimanche avec un absent de poids, très présent.

À Roland-Garros,

C'est sous soleil de plomb et des températures estivales qu'a débuté le 76e Roland-Garros dimanche. Ce qui n'était pas forcément une habitude ces dernières éditions. C'est une première, en revanche depuis 2005. Le Grand Chelem parisien se disputera sans son roi aux 14 titres. Dans son royaume, il a accumulé 112 victoires et n'y a connu que trois défaites (en 2009, 2015 et 2021), plus un forfait en cours de tournoi (2016, à cause de son poignet gauche).Vertigineux. À bientôt 37 ans, le Majorquin, victime d'une blessure musculaire tenace, est forfait pour une durée indéterminée, dans l'espoir de vivre une dernière saison sur le circuit en 2024. Les fans du Majorquin peuvent toujours se recueillir devant la statue d'acier de l'Espagnol haute de 3 mètres de leur idole, se dressant juste en face de l'entrée, et prier pour que leur dieu refoule de nouveau ses courts préférés l'an prochain.

La numéro un mondiale Iga Swiatek, fan transie du Majorquin, est inconsolable : « Ce sera un petit peu plus dur pour moi de trouver mon favori mais, de toute évidence, c'est triste. On aimerait tous qu'il joue ici mais s'il souffre beaucoup, en tant qu'athlète, même si je n'ai pas son expérience, et si je n'ai pas été aussi fortement blessée que lui, je pense qu'il vaut mieux qu'il ne souffre pas trop, qu'il ait le temps de se remettre ». Pour son oncle et ex-entraîneur Toni Nadal, la situation est forcément très étrange : « Ça fait bizarre car c'est son tournoi le plus important, glissait-il jeudi dernier dans le cadre d'un événement organisé par Babolat. L'an dernier, j'étais déjà là pour Félix (Auger-Aliassime) et je voyais mon neveu jouer. Mais je compte bien le revoir en 2024 pour gagner encore une fois. Il vit très mal la situation. Je suis allé le voir et je lui ai dit jusque-là, la vie a été généreuse avec nous, avec toi. Tu as eu beaucoup de chance, tu as fait ce que tu aimes, tu as beaucoup gagné'. En 2005, les médecins nous expliquaient que la carrière de Rafael était presque finie. Il a joué jusqu'en 2022, certes avec pas mal de problèmes. Mais en 2022, il a gagné deux Grands Chelems. Que demander de plus ?»

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Pas pour Jean-Louis, un fan.. de Novak Djokovic, croisé dans les allées et habitué du tournoi. « On va enfin avoir du suspens. Pour la première fois depuis 15 ans, il y a une incertitude totale autour du vainqueur. C'est la fin d'une ère et je trouve que c'est plutôt une bonne chose». La concurrence peut effectivement enfin y croire. Tout sourire, le Serbe Novak Djokovic a lâché : « C'est forcément une grande perte pour tout le monde et pour le tournoi, car c'est un grand nom du tennis. Mais je dois dire que ça ne me manque pas qu'il ne soit pas dans le tableau principal. Je n'ai pas eu beaucoup de succès dans nos confrontations ici. » Le Majorquin ayant déjà battu à sept reprises en neuf matches le Serbe porte d'Auteuil en l'espace de quinze ans. «Et encore, il a fallu que laisse mes tripes sur le court pour y parvenir», enchaîne son grand rival dans la course aux records.

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Carlo Alcaraz, vingt victoires en 22 rencontres et trois titres sur ocre cette saison (Buenos Aires, Barcelone et surtout Madrid) et favori au jeu des pronostics, ne dit pas le contraire : « «ça a été difficile de me représenter comment ça va être cette année sans lui, glisse celui qui était devenu le plus jeune numéro un mondial de l'histoire en septembre dernier dans la foulée de son premier sacre en Grand Chelem, à l'US Open. Mais même si Rafa avait été là, je ne me serais pas donné moins de chances de gagner». Au regard de l'incroyable domination de son compatriote Porte d'Auteuil ces quinze dernières années on peut légitimement en douter...