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Rotariens : qui sont-ils ?

Connu dans le monde pour son combat contre la poliomyélite et localement pour ses multiples actions (aide aux réfugiés ukrainiens, World clean up day, soutien à la Banque alimentaire) ainsi que ses remises de chèques relayées dans la presse, l’association renvoie l’image auprès du grand public de grandes tablées de notables discutant affaires autour d’une coupe de Ruinard. Bien trop réductrice et surtout « dépassée » selon le président du club d’Angoulême, Michel Fougère, 79 ans, balayant la représentation de « bourgeois bedonnants ». « Ceux qui viennent uniquement pour faire du business se trompent de lieu », assure le chef d’une entreprise dans la formation à l’habilitation électrique et maire de Criteuil-la-Magdeleine.

Au Rotary, on le martèle : « On est ouvert à tous. » Parfois confondu avec la franc-maçonnerie, il s’en distingue par sa non-exigence de discrétion. Si la voie royale est le parrainage, le non-initié peut tenter d’intégrer le cercle en présentant une candidature spontanée. L’élu s’acquittera alors d’une cotisation mensuelle de 50 euros et tutoiera ses paires.

Ceux qui viennent uniquement pour faire du business se trompent de lieu.

« Il faut être intéressé, intéressant et avant tout vouloir donner », insiste Arnaud Potel, 43 ans, directeur de l’agence Étude Saint-André Immobilier et adjoint du gouverneur pour le « district » de la Charente, renvoyant à la devise de l’association « Servir d’abord ». Un choix de la démocratisation mais des cadres et professions intellectuelles supérieures qui restent la norme dans le club angoumoisin : avocats, médecins, commissaires aux comptes, ou encore notaires « hommes et femmes, de toutes les générations », ajoute Arnaud Potel, précisant que la moyenne d’âge de « 59 ans » a baissé de quatre années depuis 2014. Rencontre avec trois membres.

Pierre-Antoine Maynaud, 41 ans, la recrue

Approché par plusieurs membres dont certains avec qui il a fait ses études, Pierre-Antoine Maynaud, 41 ans, s’est engagé dans le club d’Angoulême il y a un an et demi avant de devenir le secrétaire du président Michel Fougère. « J’avais un peu cette image de représentation et de réseau », rapidement dissipée, selon cet ancien salarié dans le regroupement de crédits, actuellement en transition professionnelle. Le réseau lui a-t-il permis de faire des affaires ? « Pas à titre personnel, jure-t-il. Mais comme dans toute association, il y a des personnalités qui peuvent aider. »

Bernard Fougère, 85 ans, le doyen

Il est le plus ancien du club : Bernard Fougère, 85 ans, est membre depuis 1974. Diplômé d’HEC (Hautes études commerciales), il a géré une entreprise familiale dans la distribution d’une centaine d’employés avant d’être président de la Caisse d’Épargne d’Angoulême pendant quatre ans. Le rotary, « une passion » émaillée de souvenirs comme en 2005 où, en tant que gouverneur, il avait organisé le voyage de 400 jeunes défavorisés de la région visiter la capitale. « Un père avait emmené son fils à Angoulême depuis Mornac en mobylette. »

Marion Grenot, 32 ans, la benjamine

Elle est la dernière recrue du club : Marion Grenot, libérale dans le secteur de la justice, 32 ans, a officiellement fait son entrée le 15 mars dernier. Exerçant une « profession dépréciée » - dont elle ne souhaite pas faire mention - où « on n’a pas toujours le bon rôle », cette Barbezilienne a trouvé dans le Rotary « un moyen de se rendre utile », elle qui côtoie les difficultés des plus fragiles. Parrainée par sa conseillère bancaire, « je suis rentrée sur la pointe des pieds sans trop savoir à quoi m’attendre, j’ai été acceptée en jean et baskets, il y a beaucoup de bienveillance. »

Champagne, remise de chèque et enchères à la Mercerie ce soir

Ils seront environ 150 Rotariens ce samedi soir au Château de la Mercerie à Magnac-Lavalette-Villars pour célébrer les 90 ans du Rotary Club Angoulême. La fête rassemblera des Rotariens venus des communes charentaises où l’association est implantée : Cognac, Châteauneuf, Jarnac, Ruffec, Mansle, Confolens, La Rochefoucauld ; seul Barbezieux manquera à l’appel, leur club étant actuellement inactif.
Parlementaires, religieux, militaire, plusieurs personnalités locales seront présentes comme Mgr Hervé Gosselin, évêque d’Angoulême, la députée Sandra Marsaud, François Bonneau, sénateur, Xavier Bonnefont, maire d’Angoulême, Didier Jobit, son homologue à Magnac-Lavalette-Villars ou encore Thibault Ricci, commandant de l’école de l’aviation de chasse à la base aérienne de Cognac. Parmi les moments attendus de la soirée : la remise à l’association de soutien aux enfants handicapés de Soyaux, Les Bulles de Matteo, d’un chèque de 10.000 euros, montant récolté grâce à la vente de sapins de Noël. Suivra une vente aux enchères de planches originales, affiches et autres créations d’artistes locaux dont les fonds seront reversés à des œuvres caritatives.

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Angoulême compte trois clubs Rotary : le plus ancien, le Rotary Club Angoulême datant en 1932, le Rotary Club Angoulême-Les Eaux Claires crée dans les années 1970 et le Rotary Club Angoulême Val de Charente qui a vu le jour en 1998. Tous ont leur siège à l’hôtel Mercure où ils se réunissent chaque mardi. En Charente, le premier a été fondé à Cognac en 1931 et dans l’ensemble de l’Hexagone, à Paris en 1921. Le Rotary fait partie des clubs dits « de service », une catégorie regroupant d’autres associations actives en Charente comme le Soroptimist ou le Lions Club.