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Ruffec : une lueur d’espoir pour l’hôpital

Ruffec : une lueur d’espoir pour l’hôpital
Parmi les manifestants, les élus étaient beaucoup plus nombreux que d’habitude.

Photo CL

Par Céline AUCHER - c.aucher@charentelibre.fr, publié le 28 mars 2023 à 18h48.

Plus de 350 personnes se sont mobilisées au fil de la journée de mardi pour soutenir l’hôpital de Ruffec dont les lits de médecine sont menacés à partir du 1er avril. Des pistes existent mais sont à concrétiser.

Il est temps d’manifester, on a un service à sauver ». Ce mardi midi, devant quelque 150 personnes, une dizaine de salariés de l’hôpital de Ruffec n’ont pas hésité à pousser la chansonnette sur l’air du Coach, de Soprano, « sur le pied de guerre » pour sauver le service de médecine, toujours dans le flou sur son avenir (lire CL du 19 février). Seule certitude : « les deux médecins intérimaires quittent...

Il est temps d’manifester, on a un service à sauver ». Ce mardi midi, devant quelque 150 personnes, une dizaine de salariés de l’hôpital de Ruffec n’ont pas hésité à pousser la chansonnette sur l’air du Coach, de Soprano, « sur le pied de guerre » pour sauver le service de médecine, toujours dans le flou sur son avenir (lire CL du 19 février). Seule certitude : « les deux médecins intérimaires quittent le service le 31 mars et le personnel est anxieux », lâche Murielle Judée, déléguée syndicale CGT, à l’initiative de cette nouvelle mobilisation avec ses collègues de la CFDT et le soutien de l’association de défense de l’hôpital.

On a des touches. Mais pas question de donner de faux espoirs. Aujourd’hui rien n’est signé.

Quinze lits sur les 29 du service ont pu rester ouverts ce mois-ci. « Aujourd’hui, on a encore 13 patients mais les entrées sont bloquées depuis la semaine dernière », souligne Carole Dardillac, représentante du personnel CGT et aide-soignante en médecine. « On nous reproche d’être défaitistes mais comment être positif quand la moitié des lits de soins de suite et réadaptation est déjà fermée, interpelle Nicolas Ferrari, délégué CFDT. Sans médecin, vous serez hospitalisé loin de vos familles, à 60 ou 100 km de Ruffec. »

Ce mardi, malgré tout, le ton était moins catastrophiste que le 23 février dernier. « On sent que le nouveau directeur arrivé ce mois-ci est force de proposition : des fiches de poste vont être créées et des liens recherchés avec le CHU de Poitiers », avoue Murielle Judée. Mais surtout, « la différence par rapport au mois dernier est qu’on a des touches », dit Jean-Marc de Lustrac, chef des urgences et président de la commission médicale d’établissement à Ruffec qui vient de valider deux candidatures pour le service de médecine et une autre pour les urgences. De là à crier victoire, il ne faut pas rêver. « Pas question de donner de faux espoirs, aujourd’hui rien n’est signé. Mais aujourd’hui on rame tous dans le même sens. L’État a pris conscience qu’il était hors de question de fermer un hôpital qui dessert un territoire aussi vaste ».

5 000 signatures

Si plus de 350 personnes se sont mobilisées au fil de la journée de mardi, quelque 5 000 signatures ont été récoltées par les agents de l’hôpital depuis un mois, une pétition rassemblant habitants du Nord Charente, du Sud Vienne et Sud Deux-Sèvres. Sans compter les motions de soutien votées par un paquet de communes, les communautés de communes Val-de-Charente et Coeur-de-Charente et le Département… « Autant de délibérations envoyées à la préfecture qui ont un impact énorme », se réjouit Edith Pot, porte-parole de l’association de défense de l’hôpital de Ruffec.

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Une centaine de personnes se sont mobilisées ce jeudi midi sous des trombes d’eau devant l’hôpital de Ruffec. Pour dire non à la fermeture du service de médecine. Un risque fort si un médecin n’est pas trouvé d’ici la fin mars.

Ce mardi les élus sont d’ailleurs venus beaucoup plus nombreux, à l’instar du maire de Ruffec Thierry Bastier dont l’absence avait été pointée du doigt le mois dernier. « On a des pistes mais on a déjà été échaudé », avoue Thierry Bastier, en pointant « une réunion prévue vendredi soir pour faire le point avec le directeur de l’hôpital et la préfète. » « Une question de maillage du territoire, pour Christian Croizard, maire de Mansle et président de Coeur-de-Charente. Pour la grande partie nord du territoire, Ruffec est l’hôpital de proximité indispensable. »

« En faisant signer la pétition, on a eu des témoignages extrêmement positifs de familles qui ont été prises en charge à l’hôpital de Ruffec. ça nous a fait chaud au cœur », glisse Murielle Judée. Comme les applaudissements demandés à la foule par Jean-Marc de Lustrac pour remercier « ces soignants qui travaillent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, sacrifiant leur emploi du temps et leurs congés pour faire tenir l’hôpital ».