Déjà impliqué dans deux autres affaires extra-sportives, le pilier international de Montpellier avait frappé sa femme, la mère de ses deux enfants. Sa carrière est en suspens.
Sûrement la fin de la carrière d'un espoir du rugby français. Mohamed Haouas, le pilier international de Montpellier (16 sélections), a été condamné ce mardi, en comparution immédiate, à un an de prison sans mandat de dépôt par le tribunal correctionnel de Montpellier pour violences conjugales contre sa femme, la mère de leurs deux enfants. La procureure avait requis deux ans de prison dont un ferme, avec révocation du sursis de six mois prononcé en février 2022 (lire ci-dessous), soit 18 mois ferme avec maintien en détention.
Le solide joueur de 29 ans (1,85 m pour 123 kg) avait été placé en détention provisoire à la suite de violences portées contre son épouse. Haouas, pris d'«une crise de jalousie» selon son avocat Me Marc Gallix, lui avait infligé une balayette et une gifle, avant de la tirer violemment par le bras, devant le centre commercial Polygone. Des faits qui s'étaient produits devant des témoins et des caméras de surveillance.
« Je lui fais un croche-pied, je lui mets une petite gifle comme ça »
Mohamed Haouas lors du procès
Un accès de violence incompréhensible mais qu'il a justifié quand il a vu que son épouse lui cachait qu'elle… fumait. «Je lui fais un croche-pied, je lui mets une petite gifle comme ça et je lui dis : "Il faut que tu assumes et que tu dises la vérité." C'est vrai qu'elle pleurait, oui j'ai levé la main sur elle, je regrette, je ne me suis pas contrôlé, je regrette, ce n'est pas sa faute», a reconnu Haouas à l'audience. Et d'ajouter : «Je me suis fait un film… Elle a le droit de fumer (...) mais le problème c'est qu'elle m'a menti. Je me suis dit que si elle peut mentir pour la cigarette, elle peut mentir pour autre chose.»
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«Son épouse, qui s'est constituée partie civile, va venir témoigner en sa faveur et dire qu'elle ne veut pas le quitter et qu'elle lui laisse encore une chance», avait indiqué l'avocat du joueur avant l'audience. L'épouse de Mohamed Haouas a en effet demandé un euro de dommage et intérêt. «Elle ne veut être l'égérie d'aucune cause. Elle a sa vision, en femme libre, a expliqué l'avocat de Mme Haouas, Me Florian Medico. Elle vous dit que son intérêt à elle c'est de revoir son mari et de faire comprendre que ces faits ne sont pas acceptables. Le chemin continuera avec Mohamed Haouas. Elle est à la recherche de l'équilibre, de justice. Vous avez leur vie entre vos mains.»
Dès ce week-end, cette affaire avait fait grand bruit. «S'ils sont établis, les faits de violence conjugale reprochés à Mohamed Haouas sont inacceptables», avait immédiatement déploré dans un tweet la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra. Ajoutant : «La justice va maintenant faire rapidement toute la lumière sur la situation pour qu'en soient tirées toutes les conséquences qui s'imposeraient, tant sur le plan pénal que sportif.»
Sa carrière en équipe de France semble terminée
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Lors de son dernier passage sur le banc des prévenus (le 12 mai dernier !), il avait été jugé, avec cinq amis, pour des faits de «violences aggravées», notamment sur un policier, et «destruction de matériel en réunion». Pour ces faits remontant au 1er janvier 2014, à l'issue du réveillon de la Saint-Sylvestre, le parquet avait requis une peine de deux ans de prison avec sursis, avec un délibéré attendu le 30 juin. À l’époque, il avait expliqué sa volonté était de «ne plus jamais revenir au tribunal». Et de confier : «Ce n'est pas bien ce qu'on a fait ce jour-là, je regrette, ce n’est pas une fierté. Quand on est jeune, on fait des bêtises.»
Auparavant, en février 2022, le natif du Havre - surnommé par ses coéquipiers «Kubiac», le géant de la série «Parker Lewis ne perd jamais» dans les années 90 - avait été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour des cambriolages de bar-tabac, également en 2014. Deux ans avant le début de sa carrière de rugbyman professionnel.
Une chose est sûre : sa carrière avec le XV de France semble d'ores et déjà terminée, il ne devrait pas participer à la Coupe du monde en France. À sa prise de fonction, Haouas faisait partie de ces fameux «ovnis» au parcours atypique, comme Anthony Bouthier (MHR), Melvyn Jaminet (Usap puis Toulouse) ou Thibaud Flament (Toulouse). Titulaire indiscutable après la Coupe du monde 2019, le Montpelliérain avait ensuite rapidement rétrogradé dans la hiérarchie des piliers droits derrière Uini Atonio (La Rochelle), Sipili Falatea (UBB) ou Dorian Aldegheri (Toulouse) et même Thomas Laclayat (Oyonnax).
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Gros problème, sa carrière internationale a été marquée par deux cartons rouges dans le Tournoi, en 2020 (pour un coup de poing) puis en 2023 (à cause d'un coup de tête), à chaque fois contre l'Écosse. Devenant le Français à écoper de deux cartons rouges dans sa carrière. En février dernier, Fabien Galthié, le sélectionneur des Bleus, avait déclaré après sa deuxième expulsion : «J'ai envie de l'encourager, de le protéger, de l'aider. Il menait 19-0 contre l'Écosse. Il fait partie de l'équipe de France qui a battu l'Écosse avec le bonus offensif. Nous le protégerons…» Pas sûr que ça encore le cas. Réponse le 21 juin lors de l'annonce des 42 joueurs retenus pour la Coupe du monde en France (8 septembre-28 octobre).
Contrat rompu avec Clermont ?
Reste également à savoir ce que va devenir sa carrière en club. Selon les informations de Midi Libre, le club de Clermont, qu'il devrait rejoindre à l'issue de la saison, refuserait désormais de l'accueillir, quelle que soit l'issue de son procès. L'ASM, avec qui il a signé pour trois saisons, pourrait en effet activer une clause dans le contrat entre les deux parties en cas d'emprisonnement. Une conférence de presse est prévue ce mardi, en fin d'après-midi, à Clermont et ce sujet brûlant sera évidemment au centre de toutes les attentions.
Haouas avait récemment visité les installations de l'ASM et il bénéficiait déjà d'un véhicule aux couleurs des Jaunards. Avant la condamnation de son client, son avocat Me Gallix craignait le pire : «Ce qui est terrible, c'est que j'ai l'impression qu'aujourd'hui (mardi), s'il est condamné sévèrement, c'est un peu fini. Il aura du mal à rebondir, les clubs du Top 14 ne vont pas le reprendre.»
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