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Rugby (Rouillac) : retrouvailles et nostalgie en Fins Bois

Jean-Michel Guiton, alias « Béru », et Philippe Moiteaux se sont remémorés leurs souvenirs de mêlée.
Jean-Michel Guiton, alias « Béru », et Philippe Moiteaux se sont remémorés leurs souvenirs de mêlée.

Renaud Joubert

Dix-sept ans que le Stade Pierre-Bonneau de Rouillac n’avait pas accueilli de match seniors. 17 ans que la cabane est tombée sur le Racing Club Rouillacais, le club emblématique des Fins Bois. Même...

Jean-Michel Guiton, alias « Béru », et Philippe Moiteaux se sont remémorés leurs souvenirs de mêlée.
Jean-Michel Guiton, alias « Béru », et Philippe Moiteaux se sont remémorés leurs souvenirs de mêlée.

Renaud Joubert

Dix-sept ans que le Stade Pierre-Bonneau de Rouillac n’avait pas accueilli de match seniors. 17 ans que la cabane est tombée sur le Racing Club Rouillacais, le club emblématique des Fins Bois. Même s’il y a eu une tentative vaine de formation féminine « Les Rapiettes », entre 2005 et 2007, on n’avait plus entendu depuis 2005 des encouragements, des applaudissements et des « Depuis le début ! » autour de ce pré dont les poteaux avaient même été démontés. Remplacés par des buts pour les entraînements des footeux d’à côté. Un comble.

« J’en ai presque la larme à l’œil »

Dimanche dernier, ce long silence a été rompu. Des poteaux de nouveau dressés et le long de la vieille main courante, le public a repris place. Certains s’offusquent de la défaite du Stade Rochelais à Paris la veille au soir, quand d’autres retrouvent rapidement leurs marques à la buvette.

Dans les vestiaires, les bruits des crampons qui martèlent le carrelage ne suffisent pas à couvrir la causerie musclée du coach Olivier Mattuzzio. Tout le monde attend le coup de sifflet de l’arbitre qui réveillera l’enceinte endormie. Les locaux de Jarnac Fins Bois Rugby accueillaient les Poitevins de Neuil-L’Espoir en championnat de Régional 2.

« Ça fout les poils… J’en ai presque la larme à l’œil », avait lâché, ému, Christian Berton un peu plus tôt dans la matinée au moment de rouvrir enfin les portes du vestiaire qu’il connaît par cœur. Cet imposant gaillard, qui a fait les beaux jours et la réputation rugueuse de la mêlée rouillacaise avec ses 25 années sous le maillot orange, est un historique du club aujourd’hui dirigeant à Jarnac Fins Bois.

Exit les carottes râpées, les escalopes de poulet trop cuites et les nouilles collantes que le groupe avait l’habitude d’ingurgiter avant les matches. 

Il n’était pas le seul à avoir un pincement au cœur dimanche. Malgré la concurrence du match « des pousse-cailloux » de l’équipe de France contre la Pologne, une cinquantaine d’anciens joueurs du RCR a répondu présent à l’invitation du club. Les mines réjouies, quelques rides et kilos en plus et des cheveux en moins, les anciens combattants du XV Rouillacais se sont retrouvés un peu plus tôt pour déjeuner et se parler d’un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître.

Exit les carottes râpées, les escalopes de poulet trop cuites et les nouilles collantes que le groupe avait l’habitude d’ingurgiter avant les matches. Ce dimanche midi, c’est paëlla !

« Un projet de territoire »

Les anecdotes fusent : les matchs virils contre les Maritimes de La Tremblade, les méthodes d’un autre temps de l’entraîneur Michel Caume qui marchait sur « les gros » à l’échauffement, les troisièmes mi-temps arrosées, et surtout la mémorable victoire contre Trignac en 1991 qui a propulsé Rouillac en Fédérale 3. Un exploit !

C’est cette victoire qui a marqué le jeune deuxième-ligne de l’époque Olivier Mattuzzio, alors âgé de 20 ans et qui faisait ses premiers pas avec l’équipe fanion. Des moments qui ont forgé son attachement à son « club de cœur ».

Avec 45 ans de rugby au compteur comme joueur et entraîneur, dont un passage sur le banc du SA XV comme adjoint de Terry Fanolua il y a une dizaine d’années, « Mattu » avait « à cœur de refaire vivre le stade où il a débuté ».

C’est chose faite. Si la pudeur et l’humilité du colosse l’obligent à dissimuler son émotion en ce dimanche si particulier, il tient à souligner qu’il n’est pas le seul artisan de « ce projet de territoire » entre Rouillac et Jarnac, en remerciant Michou Delage, le président du club jarnacais, et les élus des deux communes.

La défaite des locaux et la cinquième place au classement du championnat resteront anecdotiques pour les vieux briscards venus savourer leurs retrouvailles dominicales. Pour les nostalgiques, absents dimanche, deux autres rencontres seront programmés au stade Pierre-Bonneau d’ici la fin de la saison.

Comme le disait Jean-Pierre Rives : « Le rugby, c’est l’histoire d’un ballon avec des copains autour. Et quand il n’y a plus de ballon, il reste des copains. »