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[Ruralité] Les maires ruraux planchent sur la désertification médicale

Éric Frétillère est maire de Saint Rémy-sur-Lidoire (Dordogne), 530 habitants. Les services d’urgence sont à plus de 30 minutes et peu de médecins se trouvent dans cette zone limitrophe de la Gironde. La question de l’accès aux soins est cruciale. Ce fut un des sujets majeurs du congrès de l’Association des maires ruraux de France (AMRF),  qui s'est tenu pendant trois jours en Dordogne. « En dix ans, la population de mon village a augmenté de 50 %. Le phénomène s’amplifie depuis la crise sanitaire. Ce sont majoritairement des actifs avec des familles. Bon nombre n’ont pas de médecin traitant », précise Éric Frétillère.

Sur la commune la plus peuplée du canton, il ne reste plus qu’un seul généraliste. Il prendra sa retraite prochainement. « La problématique, aujourd’hui, c’est comment on fait en tant qu’élu pour trouver un médecin. Peut-on se rapprocher des cabinets de recrutement, de façon sereine, au coût exorbitant pour de petites communes. La création d’une maison de santé à l’échelle du canton, est-ce une bonne option ? Sur toutes ces questions, nous avons besoin de réponses concrètes de la part de l’exécutif, poursuit l’élu.

Il manque 6 000 généralistes en zone rurale

La récente étude de l’AMRF révèle qu’il manque plus de 6 000 généralistes dans les bassins de vie ruraux pour atteindre l’objectif d’un médecin pour 1000 habitants. Seules 18 % des zones rurales sont suffisamment dotées. Sur le sujet, l'Association d’élus avance quatre propositions : permettre aux étudiants en santé de faire des stages hors du lieu de formation initiale, développer des équipes de soins coordonnées autour du patient, créer un « guichet unique » au niveau du département pour gérer l’installation des professionnels de santé et développer les « pratiques avancées » qui favorisent la coopération et le partage de compétences entre les professionnels de santé.

En clôture des débats, deux membres du gouvernement ont tenté d’apporter des réponses aux 400 congressistes présents. Caroline Cayeux, ministre déléguée aux Collectivités, a rappelé la méthode de coconstruction des politiques publiques en fonction des spécificités de chaque territoire, tout en soulignant ne pas être favorable à l'obligation d'installation de jeunes médecins en milieu rural.

Sa collègue, Agnès Firmin-Le Bodo, en charge de l’organisation territoriale des professions de santé, indique que "les assistants médicaux sont une réponse au temps médical dégagé, précisant que les cabinets médicaux n'ont souvent pas la place pour les accueillir. On va travailler dessus. Sur les infirmiers en pratique avancée, il faut que l'on se penche collectivement sur leur formation. Autre piste évoquée par la ministre : renforcer l'échelon départemental des agences régionales de santé. Le CNR santé lancé ce lundi devrait réunir les parties prenantes et permettre d’obtenir des avancées sur les moyens de lutte contre les déserts médicaux.