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Sainte-Soline. Les députés FI dénoncent la répression et demandent une commission d’enquête

Ces cortèges étaient joyeux, il y avait de fanfares, des enfants, des personnes âgées, des personnes en fauteuil roulant”, décrit la députée Clémence Guetté, mobilisée à Sainte-Soline, qui regrette qu’aucun barrage filtrant et de contrôle n’ait été mis en place avant l’arrivée de la foule près de la méga bassine. Ce lundi, lors d’une conférence de presse au siège de la France insoumise, trois de ses élus, présents lors des manifestations dans les Deux-Sèvres ce samedi, ont livré leur récit de la mobilisation, dénoncer les violences et la mise en danger « irresponsable » des manifestants. Aux côtés de Jean Luc Mélenchon, et de ses deux collègues, Gabriel Amard et Murielle Leprvaud, également présents dans les cortèges, la députée insoumise a annoncé la demande d’une commission d’enquête parlementaire « sur les choix qui ont été opérés pour le maintien de l’ordre ». 

3000 policiers et gendarmes mobilisés, des dizaines de camions de CRS, des blindés, des quads, des motocross, des lanceurs d’eau… « Pendant plus d’une heure, il y a eu des attaques à répétitions avec des gaz lacrymogènes et des grenades », retrace Clémence Guetté. « Blessures de guerre », « mâchoires arrachées », « trous dans les jambes »… La députée déroule le film d’une scène de « chaos sonore et visuel » où des dizaines de personnes qui « manifestaient pour le droit à l’eau »  sont désormais « mutilées à vie ». Deux d’entre elles ont toujours leur pronostic vital engagé. Sur place, aux côtés des équipes de Street Medic qui dispensaient des soins d’urgence, seulement une ambulance militante « vieille comme le monde » a pu évacuer quelques blessés, raconte la députée. « Nous avons constaté, et cela a été confirmé à la suite par la Ligue des Droits de l’Homme, que les véhicules de secours étaient empêché de venir sur place », ajoute-t-elle, accusant les forces de l’ordre d’avoir « délibérément mis en danger des milliers de personnes ». Une version corroborée par plusieurs associations et participants mais à laquelle le ministre de l’Intérieur a opposé lundi un démenti :  «  Non, les forces de l’ordre n’ont pas empêché les secours d’intervenir, ce sont les gendarmes et les secours qui ont été empêchés d’intervenir par certains casseurs », a déclaré Gérald Darmanin.

Mobilisé pendant les 3 jours de rassemblement, le député Gabriel Amard a à son tour témoigné d’une ambiance « extrêmement festive et joyeuse » et  insisté sur « l’organisation sérieuse » des collectifs à l’origine de l’appel à manifester. « Dès le vendredi, nous avons pu participer au Festival de l’Eau où se rencontraient des délégations internationales de Colombie, du Chili, du Kurdistan, des peuples autochtones du Canada, d’Italie (…) Tour à tour, ils ont tous témoigner de la férocité avec laquelle ce qui est indispensable aux vivants étaient accaparé », relate le député en soulignant « un haut niveau d’échange, d’expertise et de connaissance ». « Au delà du symbole de la bassine, ce qu’il y avait derrière les cordons de véhicules, de canons à eau, les quads, c’est les milliards de l’agro-business que Macron cherche à protéger », ajoute sa collègue Murielle Lepvraud. « D’un beau moment, nous sommes arrivés à un drame », lâche le député FI

À quelques heures de la dixième journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, les insoumis ont voulu mettre en garde le ministre de l’Intérieur sur le dispositif policier qu’il annonce  « inédit » avec 13000 policiers et gendarmes dont 5500 à Paris. « Nous avons besoin que la censure populaire s’exprime encore avec force. Que soit bloqué tout ce qui peut l’être », a appelé le leader FI Jean Luc Mélenchon alors que quelques heures plus tôt Emmanuel Macron l’accusait, lors d’une réunion avec ses troupes à l’Elysée, de vouloir « surfer sur les violences », « saper nos institutions et délégitimer les tenants de l’ordre responsable ». L’ancien candidat à la présidentielle avait déjà sa réplique : « Soyez des millions, déferlez, montrez que la démocratie dans ce pays est vivante et qu’elle a un message que le président ferait bien d’entendre : le retrait de la réforme de la loi sur les retraites à 64 ans. »