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Salman Rushdie, au-delà des « Versets sataniques »

Pour la première fois depuis qu’il a failli mourir dans une attaque au couteau aux États-Unis l’été dernier, Salman Rushdie s’est exprimé, lundi 6 février dans The New Yorker, confiant avoir beaucoup de mal à écrire et souffrir de stress post-traumatique. L’œuvre de l’écrivain britannique dépasse largement le tollé suscité par Les Versets sataniques, parus en 1988.

► Une origine familiale aisée

Né en 1947 à Bombay dans une famille musulmane et laïque de la bourgeoisie, Salman Rushdie étudie l’histoire à l’université de Cambridge, une des toutes meilleures au monde. Il lit dans sa jeunesse les œuvres de Gabriel Garcia Marquez et Les Mille et Une Nuits, tout en se passionnant pour le cinéma de Jean-Luc Godard, de Luis Bunuel et d’Akira Kurosawa.

Après ses études, il travaille comme publicitaire chez Ogilvy et Mather, qui compte parmi ses clients IBM, Coca-Cola ou encore Nestlé. Bien que sa langue maternelle soit l’ourdou, Rushdie commence à écrire en anglais.

► Un début de carrière discret

Salman Rushdie commence sa carrière en écrivant Grimus, un conte fantastique mêlant la science-fiction et le « thème du voyage soufi de la découverte de soi », selon l’expression du professeur Jean-Pierre Durix dans l’encyclopédie Universalis.

► « Les Enfants de minuit » et le début du succès

Salman Rushdie accède à la notoriété en publiant Les Enfants de minuit, un roman inspiré du réalisme magique et de la tradition épique indienne du Mahabharata, un livre sacré considéré comme le plus long poème jamais composé. Texte fondateur de l’hindouisme, il évoque les hauts faits guerriers d’une famille royale ayant vécu un ou deux millénaires avant l’ère chrétienne.

Ce second ouvrage est récompensé par le prix James Tait Black, au Royaume-Uni, et le prestigieux Booker Prize américain. Plus tard, il est même désigné comme le meilleur roman ayant reçu le Booker Prize des 40 dernières années. En 1983, la revue littéraire britannique Granta le fait figurer parmi les « meilleurs jeunes romanciers britanniques ».

► Le scandale des « Versets sataniques »

Salman Rushdie publie en 1988 Les Versets sataniques, un roman qui soulève une vague d’indignation dans le monde musulman. À tel point que le guide suprême iranien, l’ayatollah Khomeyni, émet une fatwa réclamant son exécution.

À la suite d’une vague d’assassinats d’écrivains algériens, il fait partie des membres fondateurs du Parlement international des écrivains, créé pour défendre la liberté d’expression dans le monde.

En août 2022, un chiite d’origine libanaise, Hadi Matar, soutien de la théocratie au pouvoir en Iran, tente de l’assassiner. Le gouvernement de Téhéran nie tout lien avec l’attaque, qui a privé l’écrivain de l’usage d’une main et d’un œil.

► De multiples récompenses

Pour son travail, Salman Rushdie a été maintes fois récompensé. La France le fait commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres en 1999. Il est élu membre de l’Académie américaine des arts et des lettres.

La reine Elizabeth II l’anoblit en 2007. Un an plus tard, le Times classe « Sir Rushdie » à la 13e place des 50 écrivains britanniques les plus importants depuis la Seconde Guerre mondiale.