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Salon de l’habitat : leurs idées pour réduire notre consommation d’énergie

« C’est toujours la première question qu’on me pose quand on vient me voir : comment économiser ? » Julien Poitevin est plombier chauffagiste et membre de Synerciel, un groupement d’artisans. « Je vais à l’encontre de mon métier, mais il faut toujours commencer par l’isolation. On peut changer de chauffage pour en avoir un plus performant, mais quelle utilité si la chaleur ne reste pas ? » Toiture, fenêtres, on peut gagner entre 20 à 30 % d’énergie. Quant à l’isolant, il y en a pour tous les goûts, au salon. Éco iso, par exemple, propose de la ouate de cellulose. « C’est fait à partir de papier journal recyclé, simplifie Franck Sipié. Et c’est l’isolant le plus efficace après la laine de bois. Il garde la chaleur pendant plus de neuf heures. »

Ensuite ? « Je privilégie plutôt de mixer les modes de chauffage, reprend Julien Poitevin. C’est-à-dire une pompe à chaleur avec des panneaux solaires. Par contre, à l’installation, ça pique. Mais une pompe à chaleur bien installée, c’est entre 15 et 20 ans de vie. » Et des panneaux solaires peuvent offrir jusqu’à 30 % de rendement.

Que craindre pour cet été ?

Dans les allées du salon, il faut encore choisir entre poêle à bois, à granulés, pompes à chaleur… Chacun défend son produit. « Le poêle, ça reste le plus écologique et le plus économique, malgré la hausse du prix du bois. Il peut chauffer toute une maison, sans nécessairement avoir besoin d’électricité », veut trancher Claire Sylvestre, responsable du magasin Autour du feu, installé à Champniers. Un peu plus loin, David Raguet et Sandrine Martineau, de Froid Charente climatisation, défendent plutôt les pompes à chaleur. Malgré, cette fois, une hausse du prix du gaz. « Le plus cher, dans tous les cas, c’est l’électricité. Un radiateur, s’il a besoin de 5 Kw, il va redistribuer 5 Kw. Alors qu’une pompe à chaleur redistribuera quatre fois le rendu. »

Un point est clair : côté économies d’énergie, l’électricité n’a plus le vent en poupe. « C’est le cas pour cet hiver, mais ce sera pareil pour l’été, soupire Julien Poitevin. Avec le marché de la climatisation en hausse, on peut penser que nos ressources ne suffiront pas. » Il y a de quoi perdre les visiteurs.

C’est pour éviter ce genre de tournis que GrandAngoulême habitat -qui tient un stand tout le week-end- a vu le jour, en janvier dernier. Le service, installé rue Mermoz, a déjà reçu près de 800 personnes. Conseils de rénovation, d’économies d’énergie, maintien à domicile pour les personnes âgées… Tout est centralisé, y compris des renseignements sur les aides qu’on peut obtenir. « On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de demandes sur le territoire, de façon assez diffuse. Là, on répond aux attentes sur toutes les questions de logement », explique Hassane Ziat, vice-président de GrandAngoulême en charge de l’habitat.

On peut changer de chauffage, mais quelle utilité si la chaleur ne reste pas ?

Et les questions sont nombreuses. Juliette Ferard, responsable de GrandAngoulême habitat, le confirme. « Les gens ont beaucoup d’inquiétudes. En fait, ça a commencé dès cet été, avec une activité constante du service. » La première préoccupation des usagers, sans surprise : « le chauffage », lâche tout de suite Laurent Roche, conseiller technique. Il a reçu 187 personnes depuis janvier, pour un suivi plus poussé. « Les gens sont perdus dans les infos. Et avec la hausse des prix, c’est encore plus compliqué. » Il l’annonce : chaque cas est unique et peut demander du temps. Pour ne pas avoir froid, cet hiver, il va falloir compter sur les pulls.

Salon de l’habitat, à l’espace Carat, samedi de 9 h 30 à 19 heures et dimanche de 9 h 30 à 18 heures. Entrée gratuite.

Un salon plus durable

Cette année, les organisateurs du Salon de l’habitat ont décidé de mettre l’accent sur le développement durable. Parmi les stands présents, celui du collectif Etc, basé à Angoulême. Créé il y a trois ans, il s’est donné pour mission d’aider à la réutilisation et au réemploi des matériaux du BTP. « C’est l’un des secteurs les plus énergivores et la quantité de déchets n’est pas toujours visible. Même nous, malgré nos métiers, on ne voit pas tout. » « Nous », c’est Agathe Bely, architecte, et Adrien Pilato, qui travaille dans un bureau d’études. Deux des membres, bénévoles, d’Etc, sur la petite dizaine que compte le collectif à ce jour. « L’idée, c’est non seulement de réduire les déchets, mais aussi de réduire l’extraction des matières premières. » Depuis leur première réunion, qui a rassemblé bailleurs sociaux, élus, entreprises ou encore Capeb, ils donnent des cours au Cesi, destinés aux élèves ingénieurs du BTP de 5e année. L’un des projets est d’ailleurs le premier palier à franchir pour revaloriser les matériaux : « créer une plateforme physique de stockage. » Prochaine étape : recenser précisément les types de déchets, leur localisation et leur origine en Charente.