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Séisme en Turquie et en Syrie : pourquoi les secousses ont-elles été si destructrices avec tant de victimes ?

Avec plus de 5 000 morts au dernier bilan et des centaines de disparus, le tremblement de terre qui a frappé la Turquie ce lundi 6 février a été dévastateur pour le pays mais aussi pour la Syrie voisine.

Le séisme d'une magnitude de 7,8 suivi par une réplique de 7,5 qui a frappé la Turquie et la Syrie ce lundi 6 février a fait des milliers de victimes et d'énormes dégâts. L'OMS s'attend à un bilan proche de 20 000 morts.

Ce tremblement de terre a eu de telles conséquences pour plusieurs raisons. Le point.

La puissance du séisme et sa faible profondeur

La magnitude d'un tremblement de terre mesure l'énergie libérée lors d'un séisme. Plus la magnitude est élevée, plus le séisme a libéré d'énergie.

Il permet donc de se rendre compte de la graduation de sa puissance allant suivant l'échelle de valeur de micro, très mineur, mineur, léger, modéré, fort, à majeur, important et exceptionnel.

Celui qui a frappé la Turquie est considéré comme majeur car il est situé entre 7 et 7,9 de magnitude et peut donc être destructeur allant jusqu'à des centaines de kilomètres à la ronde et provoquer des dommages sévères sur des zones plus vastes, comme le précise le site techno-science.

La Turquie n'avait pas subi un séisme supérieur à 7 de magnitude depuis plus de deux siècles comme le rapporte Challenges.

Il y a un autre facteur à prendre en compte, la profondeur du séisme. Et l'hypocentre se situe à seulement 17,7 kilomètres de profondeur, très faible  pour un tremblement de terre.

Sa durée qui montre aussi la puissance de l'énergie dégagée a été d'une centaine de secondes

Une réplique de cette puissance très rare

Un séisme s'accompagne toujours de répliques. Mais celui de lundi de 7,8 de magnitude a été suivi d'une réplique de 7,5 quelques heures plus tard, soit une réplique d'une puissance presque équivalente. Un fait très rare, et qui entraîne des conséquences encore plus graves, comme le rapporte le NouvelObs.

Une région très peuplée

De plus, ce séisme a frappé une zone très peuplée. De nombreuses habitations ont ainsi été touchées. Il s'est déclenché au niveau de la ville de Gaziantep qui comptent deux millions d'habitants et qui se situe à 60 km de la frontière syrienne.

Et il s'est propagé à des centaines de kilomètres jusqu'au pays voisin, détruisant la plupart des constructions sur son périple.

L'horaire

L'heure du séisme joue également dans le nombre dramatique de victimes. En effet, à 4 h 17 du matin, heure du début du séisme sur place, les habitants, pour la grande majorité, dormaient et se trouvaient donc dans leur lit à l'intérieur de leurs habitations.

Lorsque les maisons et les immeubles se sont effondrés, ils ont été engloutis, piégés sous les gravats. 

Même si des miracles ont eu lieu (comme les images d'une fillette sortie des décombres), la plupart des victimes coincées ne pouvaient pas survivre.

Des constructions ne respectant pas les normes

Forcément les normes de construction des bâtiments sont primordiales dans de telles catastrophes. Un terrible séisme qui avait frappé la Turquie en 1999 et causé la mort de plus de 17 000 personnes, avait pourtant obligé les constructeurs à revoir la résistance des bâtiments face aux séismes dans une loi datant de 2004.

Après la catastrophe, les autorités vont devoir inspecter si la législation avait bel et bien été respectée. 

D'autant plus que les images sont parlantes, certains immeubles sont réduits à l'état de poussière alors que d'autres sont restés debout juste à côté malgré les deux secousses. Des normes respectées qui auraient pu sauver des vies.

Une région propice aux séismes au niveau de la plaque d'Anatolie

L'épicentre du séime et son étendue.
L'épicentre du séime et son étendue. Infographie Midi Libre - Sophie Wauquier

Le séisme s'est produit sur la faille est-anatolienne, à la limite entre la plaque arabique et la plaque anatolienne.

Le plateau anatolien est l'une des zones les plus sismiques au monde au vu de sa configuration géologique à cause des plaques tectoniques. 

En effet, la plaque anatolienne se situe entre la plaque arabique qui se déplace de 2 cm par an, la plaque eurasiatique qui reste immobile et la plaque africaine.

Mais avec les failles créées au fil du temps, la plaque anatolienne se comporte en fait comme une savonnette serrée entre le pouce et l'index, elle s'échappe, provoquant logiquement de nombreux dégâts.