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Séisme en Turquie : les recherches se poursuivent dans le froid et la neige

Depuis plus de 24 heures, les services de secours sont à pied d'œuvre pour tenter de sauver des vies. Le déploiement des secours a ainsi permis d'extraire 7 840 personnes des décombres en Turquie, où près de 5 000 bâtiments se sont complètement effondrés, suite au séisme de magnitude 7.8 et ses répliques qui ont frappé le pays, lundi 6 février. La pluie et la neige, tombée par endroits en abondance, la baisse des températures et la nuit compliquent toutefois les opérations de secours, sur fond de mobilisation internationale.

Le bilan ne cesse néanmoins de s'alourdir, un grand nombre de personnes restant piégées sous les bâtiments effondrés. Le dernier bilan fait ainsi état de 4 365 morts et plus de 18 500 blessés. En Turquie, épicentre du séisme qui s'est produit près de Gaziantep, non loin de la frontière syrienne, le bilan est monté à 2 921 morts et 15 834 blessés, selon un bilan officiel provisoire. Et en Syrie voisine, il s'élève à au moins 1 444 morts et plus de 3 500 blessés, selon le gouvernement et les secouristes.

Une région paralysée par la neige

Les intempéries qui frappent cette région montagneuse paralysent les principaux aéroports autour de Diyarbakir et Malatya, où il continue de neiger très fortement, laissant les rescapés hagards dans le froid. Partout, les habitants se mobilisent et tentent de dégager les ruines à mains nues, utilisant des seaux pour évacuer les débris.

À Hama, en Syrie, les secouristes et civils extraient à la main, aidés d'engins lourds, les corps des victimes sous les décombres, dont celui un enfant, a constaté l'AFP.

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À Jandairis, dans le nord-ouest, un homme, effondré, pleure la mort de son fils, un tout petit garçon emmitouflé dans un anorak, qu'il serre dans ses bras. « Ya Allah, Ya Allah » (mon Dieu), sanglote l'homme en baisant le front de son fils. Plus de quarante habitations se sont effondrées comme un château de cartes dans cette localité frontalière de la Turquie. « Toute ma famille est sous les décombres. Mes fils, ma fille, mon gendre, il n'y a personne pour les retirer », souffle un autre homme, Ali Battal, des traces de sang sur le visage.

À Alep, deuxième ville de Syrie, des dizaines de familles sont restées depuis le séisme à l'aube dans les jardins publics malgré les pluies diluviennes, craignant des répliques, a constaté un photographe de l'AFP. De nombreux immeubles de la ville se sont effondrés et la célèbre citadelle qui surmonte la ville a été endommagée.

En Turquie, les dégâts les plus importants ont été enregistrés près de l'épicentre du séisme de la nuit, entre Kahramanmaras et Gaziantep, où des pâtés de maison entiers étaient en ruine, sous la neige.

Dans ces conditions, l'Organisation mondiale de la santé a dit s'attendre à un bilan final beaucoup plus élevé. « Nous voyons souvent des nombres huit fois plus élevés que les nombres initiaux », a dit à l'Agence France-Presse (AFP) une responsable des situations d'urgence du bureau européen de l'OMS, Catherine Smallwood.

Premières aides internationales

L'aide internationale à la Turquie doit cependant commencer à arriver ce mardi 7 février avec les premières équipes de secouristes, de France et du Qatar notamment. Le président américain Joe Biden a promis à son homologue Recep Tayyip Erdogan « toute l'aide nécessaire, quelle qu'elle soit ». Les Français envisageaient de se rendre en particulier à Kahramanmaras, épicentre du premier séisme, région difficile d'accès et profondément meurtrie, ensevelie sous la neige.

Deux détachements américains de 79 secouristes chacun se préparaient lundi à se rendre sur place, selon la Maison-Blanche. Selon le président turc, 45 pays ont proposé leur aide.

En revanche en Syrie, l'appel lancé par les autorités de Damas a été surtout entendu par son allié russe, promettant des équipes de secours « dans les prochaines heures », alors que selon l'armée, plus de 300 militaires russes sont déjà sur les lieux pour aider aux secours. L'ONU a également réagi, mais en insistant que l'aide fournie irait « à tous les Syriens sur tout le territoire », dont une partie n'est pas sous le contrôle du gouvernement. Dans ces zones tenues par les rebelles, frontalières de la Turquie au nord-ouest de la Syrie, au moins 700 morts ont été dénombrés.

Le plus important séisme que la Turquie ait connu depuis 1999

La première secousse est survenue à 4 h 17 locales (1 h 17 GMT), dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras, dans le sud-est de la Turquie, à 60 km environ à vol d'oiseau de la frontière syrienne. Des dizaines de répliques ont suivi, avant un nouveau séisme de magnitude 7.5, à 10 h 24 GMT, toujours dans le sud-est de la Turquie, à 4 km au sud-est de la ville d'Ekinozu.

Les secousses, ressenties dans tout le sud-est du pays, l'ont également été au Liban et à Chypre, selon des correspondants de l'AFP, ainsi qu'au Kurdistan irakien, dans le nord du pays, à Erbil et Douk, mais aucune victime n'a été signalée. Selon l'institut géologique danois, les secousses ont été enregistrées jusqu'au Groenland.

Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17 000 personnes, dont un millier à Istanbul. La Turquie est située sur l'une des zones sismiques les plus actives du monde.