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Séisme en Turquie : plus de 11 200 morts, le bilan s'alourdit encore

Séisme en Turquie : plus de 11 200 morts, le bilan s'alourdit encore SEISME TURQUIE. Les séismes en Turquie et en Syrie ont dépassé les 11 200 morts, selon le dernier bilan officiel ce mercredi 8 février. Les équipes de secouristes internationales continuent d'arriver pour tenter de sauver les victimes ensevelies sous les décombres.

L'essentiel

  • La Turquie et la Syrie sont encore secouées par les deux séismes et leurs répliques qui sont survenus le 6 février.
  • Ce mercredi 8 février, le bilan des séismes en Turquie s'élève à plus de 11 200 morts selon les derniers bilans des autorités turques et syriennes.
  • Les équipes de secouristes locales sont aidées des renforts internationaux qui continuent d'arriver sur place. Encore de nombreuses victimes sont retenues sous les décombres des immeubles effondrés dans les deux pays.
  • Malgré les efforts des sauveteurs, l'ampleur de leur tâche est colossale : les séismes en Turquie ont fait des dégâts sur des centaines de kilomètres et les opérations sont compliquées par le froid, la pluie, la neige, les répliques et le difficile accès à certains zones sinistrées. De nombreuses régions turques et syriennes attendent encore l'arrivée des secours. 

En direct

Parmi les milliers de victimes, on compte de nombreux enfants qui ont, comme leurs parents, été pris au piège pendant les séismes alors qu'ils dormaient dans les maisons. Les sauveteurs ont toutefois retrouvé plusieurs enfants et parfois des nouveaux nés dans les décombres donnant des images saisissantes. L'Unicef insiste sur la nécessité de prendre soin des enfants encore plus vulnérables lors de telles catastrophes. 

Les séismes en Turquie ont fait des milliers de blessés. 50 000 personnes ont été sauvées en Turquie selon le président Recep Tayyip Erdogan qui s'est rendu ce mercredi à Kahramanmaras, région proche de l'épicentre du tremblement de terre. En Syrie, 5 000 personnes blessées lors de la catastrophe naturelle ont également été secourues.

Selon l'Afad, près de 25 000 secouristes locaux s'affairent depuis lundi pour sauver le plus de victimes possibles et mardi les premières équipes de sauveteurs internationales sont arrivées et se sont mises au travail. Ils sont près de 5 300 secouristes étrangers à être sur place ce mercredi, et d'autres équipes sont en chemin. Ces renforts sont indispensables après les séismes en Turquie selon le diplomate Ali Onaner qui a remercié l'aide de la communauté internationale, toujours sur Franceinfo : "La Turquie a des équipes de recherches très expérimentées, mais leur nombre ne suffit pas, c’est pour ça que nos partenaires nous ont envoyé des équipes. Nous sommes reconnaissants à la France pour avoir envoyé hier 73 militaires expérimentés dans les recherches."

Les sismologues sont unanimes sur un point : un séisme d'une telle magnitude allait finir par éclater en Turquie, plus précisément dans la région d'Anatolie qui se trouve sur un système de failles complexe avec la rencontre de trois plaques tectoniques. Les experts ont également assuré qu'il était impossible de savoir quand le tremblement de terre allait se produire. Ce mercredi, sur BFMTV, l'architecte en risques majeurs Boris Weliachew a repris ce discours jugeant que "ce séisme devait tôt ou tard arriver... et arrivera à nouveau par ailleurs".

Mais l'homme s'est aussi exprimé sur la qualité des infrastructures et des normes antisismiques selon lui insuffisantes pour faire face à de telles secousses : "Le système de construction en maçonnerie est très fragile". Une remarque à laquelle l'ambassadeur turc a répondu : "Peut-être qu'il faudra tirer des enseignements et renforcer ces normes".

"Nous avons identifié près de 6 000 immeubles effondrés", a fait savoir Ali Onaner, ambassadeur truc en France ce matin sur Franceinfo. Un chiffre corroboré par l'Afad qui a compté 5 775 bâtiments détruits rien qu'en Turquie, un chiffre auquel il faut ajouter les plus de 11 000 infrastructures qui ont été fortement endommagées et qui pourraient s'effondrer à leur tour faisant d'autres victimes. En Syrie aussi, les séismes ont été destructeurs pour les bâtiments déjà fragilisés par la guerre civile.

Le nombre de personnes décédées après les séismes en Turquie dépasse les 11 200 morts selon le dernier bilan annoncé à la mi-journée par les autorités. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé un dernier bilan officiel de 8 574 morts tandis qu'en Syrie 2 662 décès ont été comptabilisés.

Secouristes mais aussi civils sondent sous les décombres des immeubles effondrés à cause des séismes en Turquie et en Syrie pour trouver des survivants. La recherche des victimes est aidée par des équipes cynophiles quand elles sont disponibles, mais après ce sont des missions de déblaiements qui occupent les sauveteurs et les bénévoles. "On travaille sur du dégagement et de la recherche de victimes depuis hier soir, avec deux heures de sommeil cette nuit", a fait savoir le secouriste Eric Zipper, secouriste et président d'une ONG humanitaire française.

L'aide internationale a été promise et est en cours d'acheminement pour plusieurs équipes européennes. Les secouristes doivent être envoyés et répartis sur les différentes zones turques et syriennes touchées par le tremblement de terre mais en Syrie, les zones rebelles qui échappent au pouvoir du régime de Bachar al-Assad se plaignent de ne recevoir aucun renfort. Ce mercredi 8 février, les Casques blancs, une ONG humanitaire à l'oeuvre dans ces territoires appellent à la solidarité internationale : "Nous demandons à la communauté internationale d'assumer ses responsabilités à l'égard des victimes civiles. Il faut que des équipes internationale de sauvetage entrent dans nos régions".

Deux jours après les séismes en Turquie et en Syrie, les secouristes ne sont encore qu'au début des recherches. Éric Zipper, président de l'ONG "Corps Mondial de Secours" est sur place pour rechercher les victimes et a fait preuve d'optimisme sur le sauvetage des victimes des tremblements de terre sur BFMTV : "48 heures on est vraiment au début, on retrouve des gens, même si les conditions ne sont pas très favorables avec le froid. Mais c'est sûr, c'est une course contre la montre. D'un autre côté, il y a beaucoup de poches de vide, et sur d'autres séismes de ce type, avec ce type de bâtiments, on arrive à retrouver des gens, quand ils sont emmurés, qui peuvent survivre une semaine ou 15 jours".

La Turquie et la Syrie sont en pleine saison hivernale et deux jours après les séismes, les conditions météorologiques sont toujours difficiles pour les sauveteurs. Le froid glacial avec des températures et des ressentis régulièrement inférieurs à 0°C, la pluie battante et parfois les tempêtes de neige ralentissent ou a minima compliquent la recherche des survivants et le sauvetage des victimes. En plus de les empêcher, ces mêmes conditions pressent les sauveteurs car dans un tel froid les habitants coincés dans les immeubles ne pourront pas survivre indéfiniment.

Depuis plus de deux jours, les équipes de secouristes sont mobilisées et se relaient pour tenter de sauver un maximum de vie et ce mercredi les recherches sont toujours en cours. Les sauveteurs se pressent car pour les personnes ensevelies sous les gravats le temps est compté. "Notre plus grande priorité est de pouvoir sauver le plus grand nombre de personnes dans les heures qui viennent. On doit encore aller plus vite pour que les rescapés sous les débris ne souffrent pas du froid", a alerté l'ambassadeur turc à Paris, Ali Onaner, au micro de Franceinfo ce mercredi.

Le bilan humain des séismes en Turquie passe à plus de 9 500 morts ce mercredi 8 février selon les derniers chiffes des autorités. L'Afad, organisme officiel des secours turcs a annoncé la découverte de 6 957 corps en Turquie tandis qu'en Syrie les secours dénombrent 2 547 personnes décédées.

En savoir plus

Immeubles effondrés et victimes ensevelies, les secouristes à l'œuvre

Les séismes à répétition en Turquie ont détruit des milliers d'immeubles et d'infrastructures, rien que dans les grandes villes turques les autorités comptent plus de 6 000 bâtiments effondrés. Un chiffre qui ne compte pas tous les autres édifices fragilisés et prêts à tomber. Certains immeubles présentent des fissures qui s'apparentent à des fractures. Plus que les dégâts matériels se sont les victimes retenues sous les décombres qui inquiètent. Par endroit, les secours estiment à 200 le nombre de personnes ensevelies qui se signalent par des cris.

Selon l'organisation turque en charge de la gestion des catastrophes et des situations d'urgence, l'AFAD, 24 400 personnes sont mobilisées pour participer aux opérations de sauvetage. Ces secouristes professionnels et volontaires doivent être rejoints le mardi 7 février par les équipes internationales envoyées par différentes nations. Une aide qui sera bien utile car les sauvetages sont compliqués par le froid glacial et les conditions météorologiques mais aussi parce que la zone touchée par le séisme s'étend sur des centaines de kilomètres.

Les grondements de la Terre ont fait d'immenses dégâts en Turquie mais aussi en Syrie. Plus de 24 heures après le premier séisme, le bilan humain est toujours provisoire mais affiche plus de 5 000 morts selon les autorités. Le vice-président turc Fuat Oktay a dénombré 3 419 décès en Turquie en plus de 1 602 personnes mortes retrouvées en Syrie. Le nombre de blessés, lui aussi provisoire, est estimé à plus de 20 500 sur les terres turques et à plus de 3 500 de l'autre côté de la frontière. Ces chiffres sont encore susceptibles de grimper car sur place les opérations de sauvetage sont toujours en cours pour tenter de secourir les victimes ensevelies sous les gravats. Si le bilan des séismes en Turquie est déjà lourd, il va encore enfler selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le nombre de morts pourrait être "huit fois plus élevés que les nombres initiaux", selon les propos de Catherine Smallwood, responsable des situations d'urgence du bureau européen de l'OMS, rapportés par BFMTV, soit atteindre le cap des 20 000 morts.

Outre les victimes physiques des séismes, l'OMS estime que 23 millions de personnes pourraient être affectées par les conséquences du tremblement de terre en Turquie et en Syrie. "Les cartes des événements montrent que 23 millions de personnes sont potentiellement exposées, dont environ 5 millions de personnes vulnérables", a déclaré Adelheid Marschang, une responsable de l'OMS le mardi 7 février.

La Turquie a, dans les heures qui ont suivi le tremblement de terre, pris des dispositions de sécurité et mobilisé tous ses secouristes. Le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu est allé jusqu'à déclencher une alerte de niveau quatre qui implique un appel à l'aide internationale. Un appel entendu par des dizaines de pays et l'Union européenne qui a, la première, annoncé l'envoi d'équipes de sauveteurs, une position partagée dans la foulée par toutes ou presque les nations européennes. En France, le président Emmanuel Macron a promis l'envoi d'une "aide d'urgence aux populations" et plus d'une centaine de secouristes doivent arriver en Turquie le 7 février. Des troupes bénévoles des Pompiers de l'urgence internationale font aussi le voyage.

Outre l'Europe, l'Ukraine et la Russie, en guerre, ont proposé l'envoi de toute l'"aide nécessaire". De même que la Chine via l'agence chinoise d'aide aux étrangers, l'Inde, l'Iran ou l'Azerbaïdjan. En Israël, le premier ministre Benjamin Nétanyahou a "ordonné à toutes les autorités de se préparer immédiatement à fournir une assistance médicale et des secours" et a "approuvé" l'envoi d'aide à la Syrie, pays ennemi.

AFP
Séismes en Turquie © AFP - Source AFP

Le premier séisme en Turquie, celui de magnitude 7,8 est survenu dans le district de Pazarcik, dans le sud-est de la Turquie, situé à une soixantaine de kilomètres avec la frontière syrienne et à 17,9 kilomètres de profondeur selon l'l'institut américain de géophysique (USGS). La force du séisme a toutefois été ressentie jusque dans les pays voisins comme la Jordanie, le Liban ou encore Chypre.

Quelques heures plus tard, le second tremblement de terre s'est déclenché à une centaine de kilomètres de l'épicentre du premier. Avec une magnitude de 7,5, le séisme a secoué une large part de l'Anatolie : d'Ankara et Diyarbakır, villes éloignées de 670 kilomètres d'est en ouest, et de Malatya à Adana séparées de 300 kilomètres du nord au sud.