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Selon Météo France, 2022 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée

Les températures du mois de décembre n’y changeront rien. «2022 sera l’année la plus chaude depuis le début des mesures», avec une température moyenne de 14,2 °C à 14,6 °C sur le territoire, a affirmé Météo-France ce mercredi. Elle se classe devant l’année 2020, jusqu’ici détentrice du record avec 14 °C en moyenne sur l’ensemble du pays. 2018 est troisième, avec 13,9 °C.

Cette année a été exceptionnellement chaude malgré l’influence supposée de la Nina, phénomène climatique grâce auquel «généralement les températures mondiales sont plus faibles», a précisé Mattieu Sorel, climatologue à Météo France, lors d’une conférence de presse sur le bilan climatique de l’année. 2022 a été jalonnée de trois vagues de chaleur cet été (notamment en juin où les 40 °C ont pour la première fois été atteints ce mois-là), puis un épisode de chaleur tardive jusqu’à fin octobre.

Météo France a recensé 33 jours de vagues de chaleur dans le pays cette année, un record, avec toutefois une sévérité moindre qu’en 2003. En conséquence, de nombreux records de température ont été atteints : 1 500 records de chaleur ont été battus sur le territoire en une année, cinq fois plus que les records de froid. Cette année, la ville de Nice a aussi enregistré plus de 100 nuits tropicales, où les températures ne descendent pas sous les 20 degrés. Du jamais vu. «Le changement climatique est derrière tout cela», affirme Matthieu Sorel.

Année d’extrêmes

Météo France a d’ailleurs aussi dévoilé ce mercredi une étude qui évalue à quel point le changement climatique a été moteur dans cet été «hors norme», au deuxième rang des plus chauds. Selon Agathe Drouin, climatologue à Météo France, la chaleur de début mai et fin août «a été rendue 500 fois plus probable par le changement climatique». Ce type d’événement sera sept à dix fois plus probable en 2040 par rapport à cette année.

L’année a n’a pas seulement été bouillante, elle a coché toutes les cases des événements extrêmes. Incendies monstrueux en Gironde (Landiras, La Teste-de-Buch, Saumos), sécheresse historique qui se poursuit, canicules marines en Méditerranée, gel tardif début avril, tornade dans les Hauts-de-France, crues dans le Sud-Ouest, orage brutal et meurtrier en Corse, inondations en Guadeloupe, cyclones en Guyane et en Nouvelle-Calédonie… Météo France souligne que cette année exceptionnelle dans le climat actuel pourrait devenir la norme en 2050.

Concernant le manque de pluie, qui a causé des problèmes d’approvisionnement en eau potable et en agriculture, «nous devrions finir l’année avec déficit pluviométrique de 20 à 25 % par rapport à la normale», prévoit Matthieu Sorel. Le climatologue précise que l’Hexagone a enregistré des mois record de déficit en mai et juillet. Toujours en cours, la sécheresse en France atteint désormais une durée de huit mois, c’est la troisième sécheresse la plus longue et une des cinq sécheresses les plus étendues de l’historie.

Enfin, pour s’adapter au changement climatique, Météo France va étendre ses alertes vigilance. Pour mieux anticiper les phénomènes dangereux et leur multiplication à venir, au lieu d’une durée de 24 heures, la vigilance est «désormais étendue jusqu’au lendemain minuit», a précisé l’institution mardi dans un communiqué.

Deux cartes seront générées : une sur les éventuels risques pour la journée en cours, l’autre pour la journée du lendemain. A chaque fois, elles seront complétées par un bulletin ainsi que par des recommandations de comportement pour les habitants concernés par le risque. Pour certains phénomènes, comme les vagues-submersion et les avalanches, un zonage plus précis que celui du département est également mis en place et sera «progressivement» étendu.