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Signes avancés de « fatigue » chez Joe Biden : mais qui dirige vraiment les Etats-Unis à l’heure actuelle ?

Joe Biden est-il le seul maître de ses décisions à Washington ?

© ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Maison Blanche

Le roi d’Arabie saoudite est lui aussi dans un état cognitif dégradé mais à Riyad, on assume que le pouvoir est largement exercé par son fils MBS.

Gérald Olivier est journaliste et  partage sa vie entre la France et les États-Unis. Titulaire d’un Master of Arts en Histoire américaine de l’Université de Californie, il a été le correspondant du groupe Valmonde sur la côte ouest dans les années 1990, avant de rentrer en France pour  occuper le poste de rédacteur en chef au  mensuel Le Spectacle du Monde.  Aujourd’hui il est consultant en communications et médias et se consacre à son blog « France-Amérique ».

Il est aussi chercheur associé à  l'IPSE, Institut Prospective et Sécurité en Europe.

Il est l'auteur de Mitt Romney ou le renouveau du mythe américain, paru chez Picollec on Octobre 2012.

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Atlantico : Mercredi 28 septembre, lors d’un discours, Joe Biden s'est adressé à une parlementaire républicaine décédée dans un accident de voiture en août dernier. Est-ce encore un indice qui témoigne d’une santé défaillante ? 

Gérald Olivier : On peut en rire ou s’en inquiéter, mais les difficultés cognitives de Joe Biden ne sont pas nouvelles. La question s’était déjà posée en 2020, mais mise de côté car une grande partie des médias voulait éviter une présidence de Donald Trump. Les démocrates avaient tout misé sur lui, quitte à oublier certaines de ses faiblesses.  

Il est évident que Joe Biden a parfois des pertes de mémoire. Il est confus, ne sait plus dans quelle ville il se trouve … Et deux ans après la campagne,  sa santé ne s’est pas améliorée. Cela pose deux questions : Qui dirige le pays ? Quelle est l’influence réelle du président des États-Unis ?  

On a l’impression qu’à partir du moment où quelqu'un est capable de lire une note face à un public ou signer des documents, cela peut passer pour un président. C’est exactement ce qui est en train de se produire. Je pense qu’il y a derrière Biden toute une équipe, toute une administration, tout un cabinet qui se satisfait pleinement de cette situation. C’est donc cette administration qui dirige les États-Unis, à savoir des gens qui étaient déjà en poste sous l’ère Obama. On peut citer Susan Rice, qui est aujourd’hui directrice du Domestic Policy Council, un genre de conseil de politique intérieure. Il y a Antony Blinken, secrétaire d’État, Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale … En somme, l’administration Biden est une administration Obama n°3 sans président Obama mais avec une marionnette, Joe Biden. 

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Y a t-il des éléments tangibles qui permettent d’affirmer que cette administration est aux manettes derrière Biden ?

Les démocrates ne vont pas admettre ouvertement que Barack Obama ou son équipe dirige actuellement les États-Unis. C’est pourtant incontestable, à travers les gens qui composent l’administration Biden et la politique mise en œuvre. Tout au long de sa carrière, Joe Biden a été un démocrate centriste. Il était originaire d’un État qui a des liens avec le sud, a des relations particulières avec la communauté noire. Il a toujours été ouvert au dialogue, à la discussion, il aimait bien s’entendre avec les Républicains…  

On sait aussi qu’il n’a jamais été réellement brillant ou même un leader. En 1988, lorsqu'il a été candidat à la présidence des États-Unis, il avait embelli un CV en s’attribuant des diplômes qu’il n’avait pas, plagiait des discours … Sous Barack Obama, on disait d’ailleurs qu’il ne fallait jamais sous-estimer la capacité de Joe Biden « à se planter ».  

Prétendre qu’il est aujourd’hui le leader du pays est très généreux à son égard. Il est manipulable, change facilement de position … Depuis son investiture, les États-Unis ont fait un véritable virage à gauche, tant au niveau migratoire que sur les questions de l’énergie. C’est la suite du programme de Barack Obama, pas les positions de Biden comme homme politique.  

Vous avez évoqué la manière dont l’administration peut gérer les États-Unis. Alors que le contexte international est très complexe, cette administration peut-elle être exposée à des pressions ou du lobbying ?

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Il y a deux conséquences à cette situation. En matière de politique nationale, Biden peut être influencé d’une manière ou d’une autre. Sur le plan international, je pense que de nombreux dirigeants ont conscience que les États-Unis ne sont pas en mesure de réagir comme si une personne déterminée et saine d’esprit était à la tête du pays. Selon moi, la faiblesse de Joe Biden est une des explications à l’instabilité du monde. Par exemple, de nombreuses personnes pensent que si Trump avait été réélu, Vladimir Poutine n’aurait pas attaqué l’Ukraine. Il y aurait moins de tensions entre la Chine et Taiwan. Les États-Unis laissent également un vide en Afrique et au Moyen-Orient. Quand la première puissance économique et militaire laisse un vide, tout le monde en profite, ce qui provoque de facto une instabilité accrue dans le reste du monde.  

Si Joe Biden n’est pas seul maître de ses décisions, qui est-ce qui a les rênes sur les questions liées à la guerre en Ukraine ?

L’État-Major démocrate composé des personnalités que j’ai cité précédemment. Celui-ci souhaite imposer l’État de droit à travers le monde, potentiellement par la force. Les États-Unis n’avaient pas prévu les difficultés russes en Ukraine. Ils avaient d’ailleurs, dès le 25 février, envisagé d’évacuer Volodymyr Zelensky. Quand ils ont compris que les ukrainiens pouvaient gagner, ils en ont profité pour mener une guerre afin d’affaiblir la Russie et éventuellement entraîner un changement de régime. 

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