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Sobriété énergétique : pour les élus de la région Occitanie, il faut aller "plus vite et plus fort" !

La réaction de quelques élus de la région après les annonces d'Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique. 

Le plan en faveur de la sobriété énergétique va avoir d’importantes conséquences dans les territoires et fait forcément réagir les élus de proximité qui sont les premiers concernés.

Des mesures de bon sens mais "qui ne vont pas assez loin. Ces recommandations ne sont pas à la hauteur des enjeux, estime le maire Insoumis de Grabels (Hérault), René Revol. Il faut faire attention car un quart de la population subie déjà la sobriété énergétique par manque de moyens et entendre les discours de ministres en col roulé n’est pas au niveau pour tous ceux qui se privent de chauffage depuis longtemps".

Pour l’élu, "il faut aller plus vite et plus fort. Il faut interdire purement les enseignes lumineuses, éteindre les enseignes commerciales et surtout aller plus vite pour rénover les bâtiments publics. Au rythme où on va on sera prêt en 2150 !" L’élu plaide pour une ambition plus radicale et plus efficace "à tous les niveaux".

Dix mesures pour faire des économies

Pour la plupart, ils n’ont pas attendu de connaître les mesures présentées par la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

Le maire de Mende Laurent Suau, avait déjà décidé "dix mesures pour faire des économies comme baisser la température des bureaux à 19° C, des écoles chauffées entre 20 et 21° C, ou baisser d’un degré la température des piscines. On est aussi la première préfecture à éteindre 75% de l’éclairage public une heure plus tôt…". Pour l’élu de gauche "la contrainte de la crise nous pousse à prendre des mesures et l’exemple vient d’en haut, de l’Etat, mais aussi des collectivités afin de sensibiliser le grand public pour faire des efforts qui doivent être collectifs". D’autant que Mende peut compter sur une énergie issue de la biomasse qui a produit 30 mégawatts d’électricité en 2021 et qui ne subit pas les fluctuations du gaz russe.

La facture impossible à régler

Car la facture peut grimper très vite pour les collectivités et certains élus, à l’instar de Nicolas Garcia maire communiste d’Elne (Pyérénées-Orientales), menacent de ne pas payer la totalité de la facture. Dans la petite commune, la facture a bondi de 450 000 à 1,15 M€ et "met en péril l’équilibre financier de la commune", comme il l'a rappelé à nos confrères de l'Indépendant.

Une problématique rencontrée dans de nombreuses communes qui ne bénéficient pas du bouclier tarifaire comme les ménages. À ce sujet, la députée Renaissance de Haute-Garonne, Monique Iborra, a interpellé la présidente de Région Carole Delga en lui proposant d’investir pour les factures énergétiques des petites communes qui flambent plutôt que sur celle de la sécurité "qui n’est pas de sa compétence. Nous avons voté fin juillet 430 M€ d’aides aux collectivités territoriales. Peut-être pourrait-elle venir conforter cette politique qui, elle, serait plus proche de ses compétences, certes moins spectaculaires, mais très utiles".

Des entreprises vont fermer

Pour le président de Nîmes Métropole Franck Proust (LR) depuis Bordeaux où se déroule la Convention nationale d’intercommunalités de France jusqu'au 7 octobre estime qu’il s’agit "davantage d’un catalogue de bonnes intentions que des décisions de fond. Parce que les gens sont suffisamment responsables pour être de plus en plus sobres. Mais il faut aller au-delà de ça, le problème est beaucoup plus important. Notamment pour nos entreprises, pour lesquelles il faut davantage de visibilité. Certaines vont commencer à fermer car produire devient plus cher que d'arrêter de travailler. Avec le coût de l'énergie tel qu'il est actuellement, certaines entreprises nous disent que plus elles produisent, plus elles perdent de l'argent !"

Dans l’Hérault, Isabelle Touzard, vice-présidente de la Métropole de Montpellier en charge de la Transition écologique et solidaire, il a été décidé de chauffer les bâtiments publics à 19 ° C maximum et d'enclencher la climatisation à partir de 27 ° C.

Pour l'élue, "ces annonces incitent à faire les premiers efforts, c'est important d'un point de vue pédagogique car tout le monde commence à regarder son thermomètre. Mais cela ne sera pas suffisant à moyen ou long terme face à l'objectif de faire 40 % d'économie d'énergie. L'État devra inscrire d'importantes sommes au budget, car ce sont les derniers pourcentages les plus difficiles à gagner et cela passe par d'importants travaux dans le bâtimentaire"