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Sophia Aram répond aux attaques de Cyril Hanouna sur sa mère : «J’ai fait ce qu’ils ne font jamais : j’ai réfléchi»

Quand la fragilité se mue en un courage. Dans sa chronique hebdomadaire ce lundi matin sur France Inter, Sophia Aram a livré une nouvelle charge contre les méthodes nauséabondes de Cyril Hanouna, en levant un voile sur sa propre situation familiale. La semaine dernière, l’humoriste avait sèchement dénoncé l’irresponsabilité de l’animateur de C8, qui a laissé micro ouvert à des fake news totalement délirantes sur l’adrénochrome et les sectes «pédosatanistes».

En réponse, le chien de garde de Bolloré n’avait rien trouvé de mieux que de critiquer les actes de la mère de Sophia Aram devant ses millions de téléspectateurs pour s’en prendre à la fille : «Occupe-toi de ta maman, ma chérie. Qui a été condamnée à deux ans de prison et de six mois ferme. Sophia, t’as déjà du boulot avec ta famille, lâche-nous.»

Dans sa chronique matinale, Sophia Aram a d’abord évoqué, dans un rire jaune, «le nombre de personnes qui ont passé leur semaine à essayer de pourrir la mienne» depuis cet épisode, «jusque dans les toilettes des chiottes d’une station-service». Avant d’asséner, avec dédain : «La semaine dernière, quand Cyril Hanouna et sa bande de dégénérés consanguins ont tenté de me faire taire et de m’humilier en me faisant porter les condamnations de ma génitrice, j’ai fait ce qu’ils ne font jamais : j’ai réfléchi.»

Ancienne adjointe au maire de Trappes, la mère de l’humoriste a été condamnée en 2011 à deux ans de prison dont six mois ferme pour escroquerie. Khadija Aram était accusée d’avoir berné des personnes en situation irrégulière en leur faisant miroiter un titre de séjour moyennant finance.

Dans un exercice d’introspection en direct, la chroniqueuse a avoué que «ça fait douze ans qu’après chaque chronique sur l’extrême droite, l’extrême gauche, les antivax, les gilets jaunes, les complotistes, les fans de Morandini, de Raoult, de Zemmour ou d’Hanouna, on me remet le nez dans cette culpabilité. Et ça fait douze ans que je me tais». Y compris quand «Nadine fucking Morano» l’avait «attaqué sur ma mère», elle n’avait «rien osé dire.»

«La dignité contre l’indécence»

Un silence rompu ce lundi. «A tous ceux qui me rabâchent que ma mère mériterait de passer le reste de ses jours en prison : j’aimerais leur dire que je suis d’accord avec eux !», a ainsi lancé Sophia Aram. «Pourquoi ne l’avoir jamais dit ? Parce que comme tout enfant d’une mère délinquante et maltraitante, j’avais honte. C’est idiot hein… Mais voilà, ça fait près de cinquante ans que j’ai honte.»

L’humoriste invoque enfin un argument digne de l’existentialisme de Sartre ou Camus, Sophia Aram : «Personne n’est responsable des actes de ses parents». Une évidence à côté de laquelle Hanouna est manifestement passé, ce qui «dit tout de lui, de sa violence, de l’importance qu’il porte à l’hérédité et au sang, comme porteur d’indignité, d’ignominie ou de déclassement», a-t-elle asséné. Et la chroniqueuse de conclure : «Si je n’ai jamais laissé ma mère faire de moi une victime, ce n’est pas pour laisser ce crétin et sa meute faire de moi leur victime.»

C'est très fort.
She is so brave comme dirait mes collègues britanniques avec ce mot qui dit à la fois courage, grandeur d'âme et sensibilité.

Soutien sans faille @SophiaAram https://t.co/T5aDvVH4KR

— Cécile Duflot (@CecileDuflot) March 20, 2023

Son plaidoyer a provoqué une avalanche de soutiens supplémentaires sur les réseaux sociaux, de Cécile Duflot à une brochette d’hommes politiques.

La dignité contre l’indécence. La réflexion et la conscience contre l’avilissement et les pulsions les plus basses.
C’était émouvant. C’était l’humanisme dans ce qu’il a de plus profond. Et c’était tellement juste.
Merci @SophiaAram https://t.co/zgIdXHUy57

— Marc Fesneau (@MFesneau) March 20, 2023

Sur Twitter aussi, François Bayrou a salué pour sa part «une chronique magnifique, émouvante, bouleversante, profonde» de l’humoriste. «Sur des opinions, on peut être en désaccord ; sur une expérience de vie, de l’enfance à l’âge adulte, il suffit d’être touchés», a ajouté le patron du Modem.