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"Soyez constructif" : Emmanuel Macron entre chantage et pièges de l'opposition

Emmanuel Macron estime qu'on peut faire confiance à la majorité constructive au parlement.

© Ludovic MARIN / AFP

Stratégie du chef de l'État

Des partis d'opposition qui auraient voté des compromis sur les textes statutaires, s'ils avaient trouvé le règne de Macron qui trahit l'engagement pris envers les législateurs.

Christophe Bouillaudest professeur de sciences politiques à l'Institut d'études politiques de Grenoble depuis 1999. Il est un expert de la vie politique italienne et européenne, en particulier du point de vue des partis.

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Atlantico : Après le discours de mercredi, Emmanuel Macron est aux législatives vendredi sur ce dernier situation. , citant l'exemple de l'Allemagne et de l'Italie, le Président de la République « d'avoir une majorité constructive en coopération avec tous les partis politiques afin que soit une coalition soit un accord puisse être construit. Je crois que nous pouvons le faire . " Dans le texte d'avoir un ordre du jour clair. Nous faisons des compromis. Dans quelle mesure la véritable coalition ou compromis dans lemode de gouvernement du Président de la République et de sa politique nécessitera une réelle évolution, sans parler de la révolution.

Christophe Bouillaud :Pour les lecteurs ayant la mémoire très courte, tout le premier quinquennat d'Emmanuel Macron a été le camp présidentiel, plus précisément. A propos de la politique publique mise en œuvre par le président lui-même . Le président est libre de faire son chemin, occupant la majorité absolue à l'Assemblée nationale de son seul parti, La République En Marche (LREM), sans même exiger les voix de deux alliés, Modem et Aguil. prendre une décision. Son propre ministre n'était rien de plus qu'une courroie de transmission de sa volonté, et tout allait et venait dans le cabinet d'Elysian. Il rappelle également le rôle du Conseil de défense pendant la crise sanitaire, qui a quasiment remplacé le Conseil des ministres comme lieu de décision. Ces dernières années, à l'exception de Boris Johnson, aucun autre dirigeant européen n'est devenu à la tête d'un exécutif aussi puissant qu'Emmanuel Macron en termes de capacité de décision. Dès lors, la logique de l'hyper-présidence était pleinement fonctionnelle.

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Donc, au vu de cette situation de 2017 à 2022, les efforts consentis aujourd'hui de la part du Président semblent énormes. Il doit accepter qu'il ne décide plus tout seul. Malgré la campagne de 2017 et le tumulte participatif des gadgets comme le Grand Débat et la Convention Citoyenne pour le Climat, il n'est plus un dictateur. Il doit considérer d'autres unités, à la fois alliées au sein de l'ensemble (modems, Agil, surtout Horizon) et supports extérieurs à l'ensemble.

A sa décharge, on notera que lors de la campagne législative, il a évoqué le Conseil de reconstruction nationale, qui symboliserait son sens du nouveau dialogue avec la société civile. Dès lors, il a en quelque sorte admis avoir exagéré la verticalité du pouvoir exercé. Mais au moins pour utiliser un forum qui n'engage pas trop les gens qui l'organisent, pour faire semblant d'écouter et d'interagir, chaque voix est importante et doit reconnaître le rapport de force au Congrès avec les opposants. être prêt à servir de tremplin.

Quels compromis politiques ou lignes de coalition peut-on trouver lorsque le président insiste sur sa volonté de dépasser les clivages et de s'appuyer sur une expertise plutôt que sur une vision politique divisée.

En fait, compte tenu de l'évolution des électeurs d'Emmanuel Macron depuis 2017, cela correspond in fine à un élu d'Ensemble en 2022, à partir de 2017. Est aussi loin au centre et sur la côté droit. La seule ligne de compromis possible pour est à droite. Or, cette voie repose sur le postulat qu'elle fait attention aux finances et n'augmente pas à tout prix les impôts des entreprises ou des ménages, donc l'inflation (revalorisation des retraites, des salaires des fonctionnaires, etc.), les coûts de la reconstruction, etc. besoin de financement pour la santé et l'éducation, etc. Le relèvement de l'âge légal de la retraite à 67 ou 70 ans est impopulaire parce que cela touche aussi les gens qui travaillent et on ne peut pas tout financer. Vous devez faire d'autres économies. Cela se lit aussi alors que les électeurs se plaignent déjà du manque de services publics un peu partout 

Emmanuel Macron pendant la panique

Au regard du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, tant sur le plan pratique que formel, pensez-vous vraiment qu'il est prêt ? Changements nécessaires par la création d'une coalition ou véritable compromis ? Par exemple, comme l'a révélé Tribune, est-il prêt à faire faire à tel ou tel ministre autre chose que sa politique lorsqu'il apprend qu'il a même choisi son directeur de cabinet ?

On peut en douter fortement, mais vu le rapport de force au Congrès, il y a peu d'autres solutions. Pendant les cinq premières années, ses ministres, dont le Premier ministre, n'étaient que des exécutants politiques, ils prenaient peu de décisions, et la prise de poids politique d'Edouard Philippe était la principale raison de son expulsion des paysans. Jean Castex. Dans le cadre de la reformulation du gouvernement, chaque ministre doit prendre des décisions en fonction de l'équilibre des pouvoirs au sein du parlement. Il peut donc faire valoir ses droits personnels et, par convention, choisir le collaborateur le plus proche. On peut aussi imaginer que certains d'entre eux réussissent mieux à porter des projets devant les législateurs et les sénateurs que d'autres, gagnant ainsi leur autonomie politique.

En effet, en Allemagne et en Italie par exemple, de véritables compromis peuvent conduire à l'émergence et au fonctionnement de coalitions. C'est une culture du compromis qui manque à la France, notamment à Emmanuel Macron.

Pendant des décennies, toute la Ve République a évolué vers une domination présidentielle liée à la majorité d'un parlement parlementaire solide. Cela a récemment été appelé le Super Président. Il n'est pas étonnant que nous citions toujours, car c'est une exception à cette tendance féroce depuis 1988. A cette époque, Mitterrand réélu s'était fait dire qu'il ne voulait pas être pris en otage par son parti, le Parti socialiste, et était satisfait de la situation et était capable de bien gouverner au centre.

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Par conséquent, pour " Culture de compromis " Ce n'est pas ça important. Que les priorités institutionnelles. Le système global de la Ve République, dont fait partie le système à deux tours, est orienté vers le " principe décisif ". Les élections citoyennes visent dans un premier temps à créer une majorité solide pour soutenir le chef et lui. Bien sûr, des compromis sont possibles dans les marges, mais sous la Ve République, en principe, il ne peut y avoir de vacance du pouvoir. Pour être prudent, les entreprises Macron de 2016 à 2017 peuvent être interprétées principalement comme anti-néerlandaises. En effet, l'apparition de " Slinger " dans son propre parti menaçait le président François Hollande de ne plus avoir le pouvoir de gouverner. C'est ce que Macron et ses plus proches partisans de l'époque voulaient éviter à tout prix dans leurs propres aventures. Le parti La République en marche est en effet considéré et organisé comme le duo monolithique inversé du Parti socialiste trop multidimensionnel et divisé. Par conséquent, mesurez à quel point la situation actuelle leur est inadaptée.

A l'inverse, dans les deux pays que vous citez, les députés doivent d'abord représenter une majorité d'électeurs pour gouverner, et pour cela, l'échelon au parlement. Il est possible et même nécessaire d'unir de nombreuses forces politiques pour ont le droit de gouverner. Aucun de ces modèles de coalition entre partis politiques ne représente une majorité parlementaire et n'est valable dans la plupart des autres démocraties européennes à l'exception de la Grande-Bretagne et de la Hongrie.

En fait, une série d'événements nous dit si nous aboutissons à un renforcement du caractère déterministe de Vth ou à une normalisation européenne.

La voie décisionnelle peut par exemple correspondre à la dissolution du parlement élu ce mois-ci en juin 2022, mais comment voter pour donner une majorité au parti ou groupe de partis arrivant. Dans ma tête. En effet, en ne changeant pas le mode de scrutin, on risque de diviser le système électoral en trois grands camps aux résultats similaires.

La voie européenne consiste à reconnaître que l'ère des super-présidents est révolue et que nous devons travailler en coalition ou en majorité multiple. Mais concrètement, cela suppose que ce soit le Premier ministre qui l'organise, les premiers ministres de coalition qui se forment, et que ce soit des hommes ou des femmes qui négocient un compromis progressif avec l'opposition. Compte tenu de la carrière de Madame Bourne en tant que " techno ", elle n'est probablement pas la bonne personne pour faire ça. Sinon, vous devrez changer de vitesse dans quelques jours. De plus, dans cette situation, quiconque veut organiser une coalition ou maintenir un gouvernement minoritaire doit soigneusement choisir un ministre. Ils négocient en fait le soutien du Congrès aux politiques ministérielles qui leur sont confiées. C'est de l'art. Mais le problème avec Emmanuel Macron, c'est que son propre parti manque de telles personnes.  Et de manière très réaliste, cela signifie que l'organisation du gouvernement Borne, qui n'a pas été conçue pour ce genre de situation, doit être revue en profondeur.

Enfin, en tant que Premier ministre politiquement pondéré, il a a priori des choix entre Edouard Philippe ou François Bayle.  Le retour à cette dernière activité conduira sans aucun doute Emmanuel Macron à renoncer à une grande partie de son influence sur les affaires nationales. Celui de François Bayle est dangereux car ce dernier semble s'être intelligemment usé. D'autres choix sont possibles parmi les ministres du premier quinquennat (ex B. Le Maire ou O. Véran), mais si cette personnalité réussit dans sa mission, cela redonne à Emmanuel Macron du poids politique.

Franchement, tout depuis 2017 montre qu'Emmanuel Macron ne supporte pas une forte personnalité qui ne peut pas céder à sa volonté. Il a choisi Madame Bourne comme Premier ministre et l'a montré à nouveau. Mais il est forcé d'accepter qu'une forte personnalité organise et gère sa majorité au Congrès, faute de quoi il nous conduit directement à l'obstruction institutionnelle ou à la destruction de lui-même.

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