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«Sparta» d’Ulrich Seidl, tabou du rouleau

Sparta est le nouveau film de l’Autrichien le plus déprimant de sa génération. Après son triptyque sardoniquement titré Paradis, qui nous menait de Charybde en Scylla sur l’échelle du glauque (obésité morbide, maltraitance religieuse, tourisme sexuel), le voici de retour avec une réjouissante histoire vraie, deuxième volet d’un diptyque consacré à deux frères inauguré l’an dernier par Rimini : Ewald, un quadragénaire frustré émigre en Roumanie où il ouvre un club de judo pour petits garçons sans le sou – bien sûr, c’est moins par amour du sport que pour satisfaire un penchant pédophile qu’il réfrène (on le voit pleurer ou se mordre le poing régulièrement) tout en le faisant fleurir avec la méticulosité d’un pro (le final ne nous laisse pas de doute sur ce qui finira bien par arriver). Ménageant la chèvre et le chou, un regard compatissant posé sur son héros qui s’avère «moins pire» que bien des adultes en charge des enfants et un regard salement complaisant dont la prétendue neutralité fait long feu, Seidl est en vérité moins caustique qu’à l’accoutumée, presque un peu mou du genou. Sans doute est-ce la raison qui le pousse à pimenter la sauce avec un montage parallèle incompréhensible du séjour en Ehpad du père d’Ewald, qui trouve la force d’ânonner son allégeance à Hitler entre deux tours de déambulateur. Lorsque l’on a appris l’an dernier que le réalisateur était accusé d’exploitation d’enfants sur Sparta, le pire a peut-être été de ne pas être surpris, au fond, qu’un tournage d’Ulrich Seidl ressemble en tout point à un film d’Ulrich Seidl.

Sparta d’Ulrich Seidl, avec Georg Friedrich, Hans-Michael Rehberg… 1 h 41.