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[Stratégie] Accroître la production laitière pour installer un nouvel associé

«  L’installation de Quentin nous a véritablement boostés. Sans lui, nous en serions toujours à 70 vaches et deux fois 2 heures et demie de traite par jour », expliquent les deux frères, Guy et Jean-Paul Arnaud, respectivement installés en 1994 et 2005 sur l’exploitation familiale à Landos (Haute-Loire). Pour dégager un revenu supplémentaire, « nous avons misé sur le lait, avec une intensification du système existant car nous ne disposions pas d’un foncier suffisant pour ajouter un troupeau allaitant », ajoutent-ils.  L’objectif des éleveurs était aussi de réduire la pénibilité physique de leur travail du fait de problèmes de santé de Guy.

« Les deux premières stabulations ont été construites lorsque chacun de nous s’est installé. Le troisième bâtiment, spacieux et lumineux, est fonctionnel depuis juin 2020. Il mesure 70 m de long sur 23 m de large pour 126 places sur trois rangées : deux rangées sur couloir en béton et une sur couloir en caillebotis. » Ainsi, les éleveurs disposent à la fois de lisier et de fumier. Un mur de type Isocel relié à une station météo autonome a été érigé sur la longueur située au nord. « A 1 100m d’altitude, cette isolation gonflable en PVC s’avère très efficace », précisent les éleveurs qui sont aussi très satisfaits d’avoir opté pour une pailleuse suspendue.

Traite robotisée

Deux robots de traite ont également marqué la fin des heures d’astreinte en salle de traite. « Nous y voyons l’avenir de la production laitière dans laquelle nous croyons fortement, précisent les trois associés. Nous nous sommes donc donné les moyens de progresser. » L’investissement s’élève à  1,1 million d’euros pour le bâtiment, les robots et deux silos accolés au mur du bâtiment. La stabulation est également équipée de deux robots racleurs et d’un robot pour repousser la ration.

Les éleveurs s’étaient préparés à un fort accroissement de leur cheptel pour augmenter leur production. « Nous sommes passés de 70 à 125 vaches en six mois en ajoutant 20 génisses de renouvellement et 40 vaches achetées, souligne Jean-Paul Arnaud. La dimension de ce nouveau troupeau nécessite une surveillance accrue. Mais nos résultats techniques ont progressé avec le changement de bâtiment, de système de traite et d’alimentation. »  

« En deux ans, la production moyenne par vache est passée de 6 800 l à 33 de TP et 40 de TB à 9 000l à 34 de TP et 41,5 de TB. »

De 400 000 l en 2018, la production annuelle a fait un bond en avant pour atteindre 1,2 millions de litres livrés à la Coopal en 2021-2022. « Nous attendons la fin du conflit juridique entre la Coopal et la SLVA, filiale de Terra Lacta,  pour une meilleure rémunération de notre lait produit sans OGM. » Seules les génisses et les vaches taries sortent aujourd’hui au pâturage. Les vaches en lactation reçoivent une ration journalière composée de 1,5 kg de paille et de luzerne coupées, de 24 kg d’ensilage de maïs, de 18 kg d’ensilage d’herbe, de 2,5 kg de céréales, de 2kg de concentré azoté et d’un complément de minéraux et de vitamines. Elles disposent de concentré azoté et d’un concentré VL au robot qui enregistre 2,8 à 3 traites par jour en système libre.

© Monique Roque Marmeys - Le batiment spacieux et lumineux dispose de 126 places avec deux rangées sur couloir en béton, et une rangée sur couloir en caillebotis.

« La régularité de l’alimentation favorise celle de la production », pointent les éleveurs. Ils ont revu leur assolement pour assurer un maximum d’autonomie alimentaire. Les surfaces de maïs sont passées de 10 à 31 ha entre 2018 et 2022, et les prairies temporaires de 20 à 38 ha. « Nous avons arrêté le colza pour libérer des terres labourables et réduit la production de lentilles vertes du Puy à 1 ha contre 9 ha en 2018 », précisent les trois associés qui apprécient la remise en question de leur système. Malgré l'accroissement du cheptel, l'organisation du travail est plus souple.

« Nous avons gagné en confort et en santé pour nos animaux et pour nous –mêmes. Il est désormais possible de libérer du temps pour des tâches bénéfiques au troupeau (tarissement, parage…). Il n'est plus nécessaire de prendre un remplaçant lorsque l’un de nous s’absente. Et nous aurons besoin de toute notre énergie pour affronter les aléas économiques et climatiques des mois à venir…»