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Suicide de Lucas : ce que l'on sait des quatre collégiens qui vont être jugés ?

Suicide de Lucas : ce que l'on sait des quatre collégiens qui vont être jugés ? Quatre adolescents de 13 ans sont convoqués devant le tribunal pour enfants d'Épinal. Ils seront jugés pour harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide, car l'enquête sur la mort de Lucas a établi que le harcèlement a pu participer au passage à l'acte.

[Mis à jour le 27 janvier 2023 à 19h55] Après le suicide de Lucas, il y aura bel et bien un procès. L'enquête a mené à la conclusion suivante : le harcèlement que subissait Lucas à l'école a pu participer à son dramatique passage à l'acte. Le 7 janvier dernier, Lucas s'est suicidé à son domicile à Golbey (Vosges). Depuis, ses parents affirment que le jeune homme, qui était ouvertement homosexuel, était harcelé et victime de moqueries et d'homophobie dans son collège de Golbey. À l'issue de l'enquête, il a été indiqué, vendredi 27 janvier, que deux filles et deux garçons, tous âgés de 13 ans, ont été convoqués, au sortir de leur garde à vue, "devant le tribunal pour enfants d'Épinal pour y être jugés pour harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide de la victime". 

Le procureur de la République d'Épinal a également annoncé l'ouverture d'une "enquête incidente contre X pour non-dénonciation de mauvais traitements sur mineurs", précisant que, de ce fait, "les investigations se poursuivent  [...] sur ce point".

Quelles mesures avaient été prises contre le harcèlement de Lucas ?

Lucas et sa famille échangeaient sur le harcèlement que subissait le jeune homme "depuis plusieurs mois" au collège en raison de son homosexualité, d'après les auditions des proches de la victime. Le procureur de la République d'Epinal a précisé que la famille n'avait pas déposé plainte, mais que "les faits avaient été signalés à l'Education nationale, qui avait reçu les mineurs". Des éléments confirmés par Valérie Dautresme, directrice académique des services de l'Education nationale dans les Vosges, qui a fait part de son émotion à France Bleu Lorraine. Elle a indiqué à nos confrères avoir été alertée des "moqueries" liées à l'homosexualité de l'adolescent, en septembre, lors d'une réunion parents-professeurs. "La situation a été prise très au sérieux par l'établissement, par le professeur principal", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'elle pensait que les "choses s'étaient arrangées". "Lorsqu'il y a eu la deuxième réunion parents-professeurs en fin d'année dernière, la maman et Lucas ont dit que les choses allaient mieux et que Lucas allait bien", a précisé Valérie Dautresme dans Le Parisien.

De son côté le rectorat de la région Grand Est a indiqué auprès de France 3 qu'après le signalement de harcèlement, "les équipes du collège ont fait preuve d'une grande vigilance au quotidien, tout en conservant le lien avec l'élève et sa famille." Depuis le suicide de Lucas, le 7 janvier, une cellule psychologique a été mise sur pied au collège Louis Armand, établissement dans lequel était scolarisé l'élève de quatrième. Le rectorat a également rappelé que "l'établissement est engagé dans le dispositif pHARe de lutte contre le harcèlement, pour sensibiliser l'ensemble des élèves et des équipes éducatives sur ce sujet primordial pour le bien-être de toutes et tous".

Une enquête ouverte après le suicide de Lucas

Une enquête préliminaire, confiée au commissariat de police d'Epinal, a été ouverte par le parquet de la ville pour "harcèlement sur mineur de moins de 15 ans et harcèlement scolaire", afin d'établir si les actes de harcèlement dont a été victime le jeune garçon sont bien la cause de son suicide. Une autopsie a été effectuée sur l'adolescent à l'Institut médico-légal de Nancy. Celle-ci a confirmé qu'il s'était donné lui-même la mort. Comme le rapportait mi-janvier BFMTV, la famille de Lucas comptait porter plainte. "Il y a toute une série de chaînes de responsabilités qui peuvent être recherchées et engagées si, en effet, les éléments d'une infraction ont été constitués", expliquait alors Me Catherine Faivre, l'avocate de la famille, dont la chaîne d'information se faisait l'écho. Le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, avait par ailleurs annoncé, vendredi 13 janvier, qu'une enquête administrative avait été ouverte en complément de cette enquête préliminaire. 

Vives réactions dans la classe politique après le suicide de Lucas

Le décès de Lucas peut-il générer un sursaut et une prise de conscience à la hauteur du drame ? C'est semble-t-il ce que veut croire le ministre de l'Éducation nationale, qui s'est émue du suicide du jeune garçon, âgé de 13 ans, qui subissait des faits de harcèlement dans son collège, à Golbey, dans les Vosges, près d'Épinal. "Toutes mes pensées vont à Lucas. [...] Je pense à tous les élèves comme lui harcelés : leur désespoir fonde ma détermination à empêcher toute forme de harcèlement. Aucun enfant ne doit trouver comme issue ultime le suicide", a-t-il rédigé sur Twitter. Rappelons qu'Emmanuel Macron a assuré que la lutte contre le harcèlement scolaire était l'une des causes prioritaires de son quinquennat.

Une cagnotte pour financer les obsèques de Lucas

Une cagnotte en ligne a été ouverte sur Leetchi afin de récolter des fonds pour financer les obsèques de Lucas, qui se sont tenues samedi 14 janvier à la chambre funéraire d'Epinal. A présent close, cette cagnotte a permis de récolter 7 554 euros. Comme la famille le souhaitait, les personnes présentes aux funérailles ont porté un signe LGBT, selon les informations de BFMTV. La chaîne d'information précise qu'une marche blanche en hommage à la mémoire de Lucas devrait être organisée le dernier week-end du mois de janvier.