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Sur France 5, « Devenir gardien de la paix », de la vocation à la lucidité

Les caméras ont suivi les jeunes recrues de la 262ᵉ promotion de l’Ecole nationale de police de Montbéliard (Doubs).

FRANCE 5 – MARDI 21 MARS À 13 HEURES – SÉRIE DOCUMENTAIRE

« C’est à la fin de la guerre qu’on compte les morts. » Par ces mots, le formateur qui accueille les jeunes recrues veut simplement les mettre en garde : seuls les mieux classés à l’issue des huit mois de formation pourront choisir leur première affectation ; les derniers « prendront ce qui reste ».

Pas très encourageant, à l’orée d’un enseignement qui s’annonce déjà dense et physique. Surtout dans notre société schizophrène qui, d’un côté, aime détester ses policiers et, de l’autre, réclame une présence policière accrue… D’où une certaine sympathie, a priori, envers les quelque vingt-cinq filles et garçons que l’on découvre à l’écran le jour où ils intègrent la 262e promotion de l’Ecole nationale de police de Montbéliard (Doubs), une des quarante-huit ENP de France.

Des interrogations aussi. Sont-ils inconscients ou passionnés ? Pour répondre, la réalisatrice Clélia Schaeffer les a filmés pendant un an : sa minisérie révèle leurs envies, leurs aspirations, leurs peurs parfois. Mieux, au fil des quatre épisodes, ces gardiens de la paix en devenir vont faire preuve d’une surprenante maturité et révéler, en creux, les atouts et les failles d’un système qui devrait être exemplaire.

Les atouts, ce sont la chaleur humaine et la bienveillance des instructeurs. « Ce que j’adore dans la police, c’est que j’ai découvert une famille », confie Madison, future major de Montbéliard. Même si elle est lucide sur son avenir : « On n’est pas aimés. Je sais que je n’aurai jamais de reconnaissance. C’est un métier où il ne faut rien attendre en retour. »

Dehors, les élèves découvrent d’un pas hésitant la marche cadencée, les épuisantes séquences de cardio et le maniement des armes. « Ça fait peur si on se dit qu’on va avoir à l’utiliser », commente Vincent, qui a fait deux ans de droit avant d’intégrer l’école.

Suivre les pas d’une stagiaire

Alors que l’épisode un est celui des premières fois, le deuxième, qui débute à trois mois de formation, est celui des inquiétudes. « On a une scolarité tellement courte qu’on n’a pas le temps de voir tous les délits », confie l’une. Et pour Laura, « c’est beaucoup ». Pour ne pas dire trop. Aussi Madison regrette-t-elle que l’école garde tous les élèves, y compris les moins motivés, mais elle comprend : « On veut le quantitatif, pas le qualitatif. C’est politique. »

Après un troisième épisode à suspense, axé sur les examens et l’attribution des affectations, le dernier opus suit les premiers pas de Madison en tant que policière stagiaire à Strasbourg, « sa » ville, où elle découvre une réalité bien éloignée de la théorie : « On n’est clairement pas prêts. L’école était un cocon. (…) Le commissariat, ça fait vraiment peur. »

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Elle doit de nouveau « tout apprendre », comme gérer un homme en sang au sol, ou rédiger un rapport d’intervention. « Salope, chienne, pute… Je dois mettre toutes les insultes ? », demande-t-elle. « Tu en mets quelques-unes, explique sa collègue. De toute façon, c’est toujours les mêmes. Mais en droit français, ce qui n’est pas écrit n’existe pas. »

Bien encadrée, là encore avec bienveillance, Madison progresse vite. Elle excelle même dans l’écoute des victimes. « Les gens ont envie d’être écoutés », confie-t-elle lors d’un débrief en voiture avant d’être appelée pour… un vol d’oranges. « Qui a volé, a volé… », fredonne Madison. La gardienne de la paix a trouvé sa voie.

Devenir gardien de la paix, de Clélia Schaeffer (Fr., 2022, 4 x 26 min), diffusées du 20 au 23 mars, puis du 1er au 4 avril et en replay sur France.tv.

Catherine Pacary

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