France
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Talbi, un Parisien face aux Bleus

Le hasard fait parfois drôlement les choses. À moins que ce ne soit le destin. Pour sa première Coupe du monde, Montassar Talbi aimerait offrir, avec ses coéquipiers, une qualification en huitièmes de finale à la Tunisie, la première en six participations. Le sort a voulu que ce soit face à l’équipe de France, son pays de naissance, à l’occasion du dernier match du groupe D. Déjà qualifiés et quasiment assurés de terminer premiers de la poule, les Bleus (6 points) n’ont pas grand-chose à jouer, ce mercredi 30 novembre à Doha (TF1, 16 heures). Les Aigles de Carthage, si. Derniers du groupe avec un point, les Tunisiens jouent leur survie et doivent absolument battre les Français, tout en espérant un nul entre le Danemark et l’Australie ou, au pire, une victoire étriquée des Danois.

Face à une équipe de France largement remaniée, puisque Didier Deschamps veut faire tourner son effectif pour accorder du repos aux cadres et permettre aux remplaçants de jouer, les joueurs tunisiens veulent y croire. « On va essayer de gagner contre la France (…) On va jouer ce match comme si c’était une finale », a garanti Montassar Talbi au micro de beIN Sports, après la défaite (0-1) de la Tunisie contre l’Australie, samedi.

Zidane, « c’est mon idole »

Une « finale » particulière pour ce défenseur central (25 sélections), né à Paris, avant que ses parents ne retournent vivre, douze années plus tard, de l’autre côté de la Méditerranée. « J’ai la double nationalité, j’ai vécu dans les deux pays, côtoyé les deux cultures », précise ce droitier, âgé de 24 ans, qui évolue en Ligue 1 à Lorient depuis le mois d’août. Même son année de naissance, mai 1998, a un lien avec l’histoire des Bleus. Zidane, « c’est mon idole », glisse le joueur, dont les grands-parents et oncles vivent en région parisienne.

C’est au Paris FC qu’il use ses premiers crampons dès l’âge de 5 ans, avant de rejoindre le FC Lilas, un des grands clubs formateurs de Seine-Saint-Denis. Repéré dès son arrivée en 2010 en Tunisie, il intègre l’Espérance de Tunis, où il passe par toutes les catégories d’âge jusqu’à devenir professionnel en 2016. Après deux saisons en première division, il tente sa chance à Rizespor, un club turc. « C’était un bon tremplin, un pont entre le championnat tunisien, le monde du football africain et le football européen », indique-t-il. Au terme d’une première saison difficile, il parvient à faire son trou jusqu’à ce que la Serie A italienne le courtise, début 2022. Il s’engage avec Benevento, mais la relégation du club en deuxième division rend caduc le transfert. En recherche d’une équipe, il trouve une porte de sortie au Rubin Kazan, club ambitieux, mais l’invasion de l’Ukraine et les sanctions contre les clubs russes mettent un terme à son aventure.

Une ligne défensive efficace

Habitué à jouer comme défenseur central gauche, il se dit « à l’aise des deux côtés ». Depuis le début du Mondial, la défense des Aigles de Carthage s’en est d’ailleurs plutôt bien tirée, contrairement aux attaquants, qui sont restés muets. Avec un seul but encaissé face à l’Australie et un nul (0-0) contre le Danemark, la ligne défensive tunisienne a même fait mieux que celle de l’équipe de France, qui a déjà pris deux buts. Tiendra-t-elle face à l’armada tricolore ? Cette perspective ne fait pas peur à Montassar Talbi. « En tant que défenseur, je ne peux pas dire qu’un attaquant m’impressionne. Mais on sait tous que Mbappé est l’un des meilleurs joueurs au monde aujourd’hui », avait-il déclaré le 6 novembre après la courte défaite des Lorientais en championnat contre le Paris SG (2-1).

Empêcher les Bleus de marquer est une tâche qui le transcende. « C’est une responsabilité qui me fait vivre tous les jours », souligne-t-il en s’accrochant au rêve d’une qualification historique. « Ce sera forcément un match compliqué au niveau de la gestion des émotions, et du tempo de la rencontre, explique-t-il à l’Équipe. Il ne faudra pas se disperser, garder un maximum d’équilibre, être patient. » Face à Lorient, il y a trois semaines, Kylian Mbappé n’avait pas réussi à trouver le chemin des filets. Peut-être un signe.