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Taxe pour la LGV Bordeaux-Toulouse : les élus veulent “faire la révolution”

Taxe pour la LGV Bordeaux-Toulouse : les élus veulent “faire la révolution”
Au centre, Jacques Chabot, aux côtés de Claude Belot (à gauche).

Photo Julie Desbois

Par Antoine BENEYTOU - a.beneytou@charentelibre.fr, publié le 3 février 2023 à 18h59, modifié à19h06.

Les élus du Sud Charente et de Haute-Saintonge ne veulent pas de la taxe prévue pour financer la LGV Bordeaux-Toulouse. Ils l’ont dit haut et fort ce vendredi.

Sils veulent ce train, qu’ils se débrouillent à le payer ! » La formule de Claude Belot, le président de la communauté de communes de Haute-Saintonge a le mérite d’être clair. Et résume bien le sentiment général. Son territoire et celui des 4B dans le Sud Charente ne veulent pas de la taxe spéciale d’équipement (TSE) prévue pour financer une partie des travaux de la LGV entre Bordeaux...

Sils veulent ce train, qu’ils se débrouillent à le payer ! » La formule de Claude Belot, le président de la communauté de communes de Haute-Saintonge a le mérite d’être clair. Et résume bien le sentiment général. Son territoire et celui des 4B dans le Sud Charente ne veulent pas de la taxe spéciale d’équipement (TSE) prévue pour financer une partie des travaux de la LGV entre Bordeaux et Toulouse. Un projet à 14,7 milliards d’euros très décrié partout où il est censé passer et même autour.

1h29 pour aller à la gare

Ce vendredi au palais des congrès de Jonzac, les différents élus de ces territoires ne se sont pas gênés pour dire tout le mal qu’il pensait de cette taxe. Tous très remontés. « Je suis venu avec vous faire la révolution », a lancé le sénateur maritime Daniel Laurent. Réunies, ces deux communautés de communes ont voté une motion « pour dire que nous ne sommes pas satisfaits et que nous utiliserons tous les recours pour ne pas payer », explique Claude Belot qui du haut de ses « 53 ans de vie publique », affirme qu’il n’a « jamais vu ça. Il n’y a rien d’acceptable, nous sommes élus du suffrage universel et nous devons être respectés. »

Combien d’habitants de nos territoires seront concernés par cette ligne Bordeaux-Toulouse ?

Pour rappel, 14 communes charentaises (1) sont assujetties à cette taxe ainsi que 67 de Haute-Saintonge, en Charente-Maritime. Toutes les personnes qui y payent la taxe foncière seront concernées. Pourquoi ces communes ? Parce qu’elles se situent, selon l’État, à moins d’une heure de Bordeaux. Selon l’État seulement parce que dans les faits, ce n’est pas exactement la même chose. Pour le prouver, le maire de Saint-Simon-de-Bordes, commune située près de Jonzac, a effectué le trajet le 26 janvier dernier, accompagné d’un huissier de justice. Départ en voiture à 7 h 26. « Et à Bordeaux, vous connaissez tous la fluidité de la circulation », ironise Jean-Marc Thomas. Ce n’est qu’à 8 h 50 que l’élu et l’huissier sont entrés dans le parking souterrain de la gare. À 8 h 55, ils étaient -enfin - sur le quai. Trop tard, le train qu’ils visaient partait à 8h33. Temps de trajet entre Saint-Simon-de-Bordes - commune de Haute-Saintonge soumise à la taxe parce que supposément située à moins d’une heure de Bordeaux - et la gare Saint-Jean : 1h29. « On voit déjà une piste, on va pouvoir s’amuser un peu », salive Claude Belot. « C’est une situation stupide. »

Présent à la réunion, Jacques Chabot, président des 4B a d’autres mots qui lui viennent en tête pour qualifier cette taxe. « Comment faut-il appeler ça ? Une supercherie, un vol ? Une injustice très certainement ». C’est que les élus ne digèrent pas la forme de cette annonce ou plutôt de cette absence d’annonce. « Je l’ai appris par un journaliste de la Charente Libre qui m’a demandé si j’étais content de payer une nouvelle taxe… Personne n’était au courant. » Claude Belot regrette aussi que « l’administration locale soit absente du débat » Et l’absence de communication du préfet de Charente-Maritime. « Seule la sous-préfète a eu le courage de m’appeler. On utilisera toutes les voies de droit pour ne pas que ce soit mis en application. » Jacques Chabot rebondit : « Combien d’habitants de nos territoires seront concernés par cette ligne Bordeaux-Toulouse ? » À l’instar de Daniel Laurent, Jacques Chabot compte bien « aller chercher la solidarité départementale » pour faire face à cette taxe.

Baignes-Sainte-Radegonde ; Berneuil, Boisbreteau, Bors (Canton de Charente-Sud), Chantillac, Condéon, Guizengeard, Montmérac, Oriolles, Reignac, Salles-de-Barbezieux, Sauvignac, Le Tâtre, Touvérac.