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[Technique] "Les betteraves sécurisent la ration hivernale des bovins"

Sans pluie depuis à la fin de juin, le contexte climatique 2022 a de nouveau été difficile pour la famille Dubuis. Le Gaec familial est installé sur 550 ha de sols séchants et caillouteux (180 ha de cultures de vente, le reste en prairies), à Chitry les Mines (58). « Le troupeau est affouragé au pré depuis début août, précisent les quatre associés. Nous transportons de l’eau partout pour abreuver les 300 charolaises et leur suite. » Par crainte d’une sécheresse durable, 80 t de fourrages ont été achetées cet été. Heureusement la pluie est revenue fin août, reverdissant les prairies et redonnant un peu de moral aux agriculteurs.

Le redémarrage des betteraves, qui une fois encore ont bien résisté au sec, est également prometteur. Les éleveurs espèrent en récolter 50 à 60 t brutes/ha, contre 40 en 2020. Grâce à des variétés mieux adaptées, 100 % fourragères à 18-21 % de MS, et un semis plus précoce à la mi avril, les rendements s'améliorent. Ils se sont établis entre 14,7 et 16,2 T MS/ha l'an passé. Cultivées sur 2 ha en 2019, puis 3,6 ha en 2020, les tubercules occupent désormais 8 ha.

Après s’être substituée au maïs ensilage dans la ration des vaches en lactation deux mois après vêlage, la betterave s'est introduite dans l’alimentation des broutards repoussés depuis deux hivers. La tubercule leur est distribuée après sevrage au bol mélangeur. En 2021-22, la ration se composait de paille (0,34 kg brut), de triticale (1,85 kg), de betterave (6,73 kg), de foin de luzerne (0,67 kg), de complément azoté à 35 % de MAT (0,9 kg) et de minéraux. L’ensilage de maïs, encore un peu présent en en 2021-22, a définitivement disparu.

Des broutards plus lourds

Les performances des 126 broutards n’ont pas pâti du changement d’alimentation, au contraire. Sevrés en novembre 2021 à un poids moyen de 340 kg, ils ont été commercialisés quatre mois plus tard à 500 kg environ, sur un marché porteur. « Les animaux étaient lourds mais pas grassouillets, note Benoît Dubuis. Sur le plan économique, le bilan est positif : l’apport de concentrés qui représentait 25 % des quantités d’aliments distribuées avec le maïs, est tombé à 8 % avec la betterave. »

Sur l’exploitation, les vaches à l’engrais reçoivent la même ration que les broutards mais avec des proportions différentes. « Elles ont plus de viande, sont mieux conformées, plus éclatées, observe l’éleveur. Le foie des vaches est protégé. Nous n’avons plus besoin de faire des cures d’hépato-protecteurs. »

Avec avoir convaincu la famille Dubuis, les betteraves fourragères font des émules dans la région. « La culture a triplé de surface dans le sud de la Nièvre, pointe Benoît. Les arracheuses d’occasion sont introuvables. » Seule ombre au tableau : le désherbage chimique. Il reste compliqué, avec des matières actives peu efficaces. Fin août, un binage était en cours pour contrer le salissement des parcelles dû au mouron.