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Températures glaciales : "Il est où le réchauffement climatique", ce faux raisonnement des climatosceptiques

Les climatosceptiques sont de sortie. Comme souvent en hiver, la neige, le gel ou le moindre coup de froid donne du grain à moudre à ceux qui remettent en question la parole scientifique. Pourtant, les preuves sont nombreuses. À l'occasion de la journée mondiale du Climat ce jeudi 8 décembre, on vous explique.

À chaque coup de froid, à chaque épisode neigeux, la même rengaine resurgit notamment sur les réseaux sociaux. Des tweets interpellent les comptes des météorologues à coup de "il est où le réchauffement climatique ?". 

Elle est où leurs réchauffement climatique ?? \ud83d\ude02?

— Tony Figo (@TonyFigo07) December 4, 2022

Alors, à l'occasion de la journée mondiale du Climat, voici comment expliquer aux climatosceptiques que le réchauffement climatique est bien là, même quand il fait froid. Car ces derniers jours, alors que l'hiver se renforce en France, certains questionnent les conséquences des émissions de CO2 dans le réchauffement climatique. 

Amplification des extrêmes

Sur Twitter, Christophe Cassou, climatologue qui fait partie des auteurs du 6e rapport du Giec explique que les personnes qui avancent que le CO2 ne change rien au climat font en fait une confusion entre la variabilité des températures et le forçage anthropique. Ce terme scientifique désigne "un excès d’énergie dans le système", induit par "les émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2" qui ont pour conséquence un réchauffement de long terme. 

La tendance a long terme au réchauffement se traduit par une amplification des extrêmes chauds et une diminution des extrêmes froids: cette amplification est directement attribuable a l'effet des gaz a effet de serre/influence humaine: les processus physiques sont connus.
3/ pic.twitter.com/7NSo2rOSyI

— Christophe Cassou (@cassouman40) December 7, 2022

Il ne faut donc pas confondre les phénomènes météo, qui sont ponctuels, et les phénomènes climatiques, sur le long terme. Sur le plan de climat, l'effet des gaz à effet de serre et les influences humaines ont pour conséquence "une amplification des extrêmes chauds et une diminution des extrêmes froids", souligne Christophe Cassou, qui rappelle donc aux frileux que " le petit coup de froid aujourd'hui aurait été bien plus froid sans changement climatique".

L'habitude au froid se perd

Ajoutons à cela que face à un réchauffement global, notamment à l'issue d'une année 2022 où les records de chaleur se sont succédés, nous avons tendance à être un peu plus surpris par les épisodes de froid, comme l'explique très bien Samuel Morin, chercheur à Météo France auprès de France Info. "Dans un climat qui se réchauffe, les épisodes frais sont de plus en plus surprenants, parce qu'on s'acclimate au changement".

Et alors que le froid semble se renforcer pour ces prochains jours, certains font une confusion en parlant de "vague de froid", or les critères pour qualifier cet épisode de "vague" ne sont pas remplis.

Les vagues de froid plus rares

Pour parler de vague de froid, il faut en effet qu'elle dure au moins trois jours et que la "température moyenne nationale descende au moins une journée sous un certain seuil (-2 °C)". Depuis 1947, "seules" 46 vagues de froid ont été recensées par Météo France.

À l'occasion du coup de froid actuel, l'organisme a d'ailleurs ressorti le graphique ci-dessus sur les vagues de froid. Le constat est sans appel, elles sont bel et bien moins nombreuses. Dans un article, Météo France rappelle d'ailleurs que "les épisodes de gel, de neige, toujours possibles dans un climat réchauffé, sont de plus en plus rares et de moins en moins intenses".