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«Terrible victoire», «gouvernement patriote»... La classe politique réagit aux résultats des élections en Italie

Marine Le Pen, Eric Zemmour, Jordan Bardella... Les personnalités les plus à droite saluent unanimement la victoire de Giorgia Meloni, la dirigeante de Fratelli d'Italia.

Ces résultats étaient espérés par les uns, redoutés par les autres. Sans grande surprise, Fratteli d'Italia est arrivé en tête des élections générales italiennes. Construite sur une union des droites, la percée de sa cheffe de file, Giorgia Meloni, est saluée et érigée en modèle par différents partis populistes et d'extrême droite en Europe. C'est aussi le cas en France, où les personnalités les plus à droite de l'échiquier politique se réjouissent de cette victoire.

Il est l'un des premiers à s'être exprimé sur le sujet. En fin de soirée dimanche, Eric Zemmour a fait part sur les réseaux sociaux d'un communiqué adressant ses «félicitations» à Giorgia Meloni. Après avoir plaidé pour une alliance des droites durant toute sa campagne présidentielle, l'ancien polémiste s'est réjoui que cette union se soit faite sur le «ciment» de «la question identitaire». «Malgré leur échec en 2018, Madame Meloni et son jeune parti n'ont jamais rien lâché. Sourds aux injonctions à reculer et refusant toute compromission idéologique et politique», écrit-il encore. Avant de dresser un parallèle avec sa propre formation, Reconquête, au sein de laquelle «nous ne soumettrons pas». «Comment ne pas regarder cette victoire comme la preuve que oui, arriver au pouvoir est possible ?», interroge-t-il.

De son côté, Marine Le Pen a salué la décision du peuple italien de «reprendre son destin en main en élisant un gouvernement patriote et souverainiste». «Bravo à Giorgia Meloni et à Matteo Salvini pour avoir résisté aux menaces d'une Union européenne anti-démocratique et arrogante en obtenant cette grande victoire», a-t-elle déclaré. Le président par intérim du RN, Jordan Bardella, a lui aussi évoqué la «leçon d'humilité» envoyée à l'Union européenne. La semaine dernière, Ursula von der Leyen avait évoqué «des instruments» pour sanctionner d'éventuelles atteintes à la démocratie en cas de victoire de la coalition des droites. «Aucune menace d'aucune sorte ne peut arrêter la démocratie : les peuples d'Europe relèvent la tête et reprennent leur destin en main», a estimé l'eurodéputé.

Les Républicains divisés

Les membres des Républicains se font en revanche plus discrets, et tous n'ont pas la même lecture de cet événement politique. Le député européen François-Xavier Bellamy considère par exemple que le parti de Giorgia Meloni «n'est pas pro-fasciste». «C'est une folie de faire croire que 25% des Italiens seraient fascistes, c'est une paresse intellectuelle», a-t-il expliqué sur Sud Radio, en précisant que «le vrai danger pour l'Europe, ce n'est pas Meloni, c'est que l'immigration illégale a explosé en Italie et que les dirigeants ne veulent pas entendre.» Un message proche de celui du maire (LR) de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, lequel «salue la décision du peuple italien». «Je peux me reconnaître des points d'accord sur l'immigration, la lutte contre l'islamisme, a-t-il développé au micro de Public Sénat. Mais je ne vois pas de différence entre le programme économique du Rassemblement national et celui de Jean-Luc Mélenchon.»

À l’inverse, le député LR Julien Dive décrit «un jeu funeste d'alliances honteuses (qui) porte l'extrême droite au pouvoir en Italie». «Comme prévu, comme partout en Europe en cas d'alliance entre la droite et l'extrême droite, le parti de droite 'traditionnel' (ici Forza Italia) sert uniquement de marchepieds aux populistes», complète son collègue Pierre-Henri Dumont.

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À gauche, le ton est naturellement tout autre, et les messages de mise en garde se multiplient. Pour l'écologiste Yannick Jadot, c'est la «terrible victoire post-fasciste». «Pologne, Hongrie, Suède et maintenant l'Italie... La démocratie n'est jamais acquise, les pulsions de haine jamais terrassées», a-t-il affirmé, en appelant à «convaincre qu'un autre projet de civilisation est possible». «Les loups sont entrés en Italie», a également écrit Sandrine Rousseau. Le président du groupe socialiste à l'Assemblée, Boris Vallaud, a quant à lui évoqué un «sombre réveil en Europe», où «l'extrême droite italienne remporte les élections». «Un rappel à l'ordre pour nous tous. Il est urgent de redonner un espoir à gauche.»

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La première ministre Élisabeth Borne n'a en revanche pas souhaité s'étendre sur le sujet. Interrogée sur BFMTV/RMC ce lundi matin, la locataire de Matignon a invité à ne «pas brûler les étapes». «Je ne veux pas commenter le choix démocratique du peuple italien, et maintenant il appartient au président de la République de désigner la présidente ou le président du Conseil», a-t-elle fait savoir avec prudence. Et de réaffirmer qu'«en Europe, on porte un certain nombre de valeurs et que bien évidemment on sera attentifs à ce que ces valeurs sur les droits de l'Homme (...) soient respectées par tous.»