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Tess Ledeux, championne du monde de big air 2023 : « Cet hiver, j'ai rempli le contrat »

« Que ressentez-vous après avoir fini la saison de Coupe du monde par une victoire en slopestyle, samedi ?
Cela fait vraiment du bien surtout que j'ai eu une saison compliquée en slopestyle. J'avais besoin de finir comme ça pour me dire que je pouvais être fière de ma saison et que j'avais rempli le contrat. S'il n'y avait pas eu cette victoire, j'aurais vraiment eu du mal à digérer. J'ai certes fait une très bonne saison en big air (*), mais j'ai eu beaucoup de pépins. Et en slopestyle, je n'avais jusque-là pas rempli les objectifs espérés.

(*) Début mars, la Française de 21 ans a remporté à Bakuriani (Géorgie) le troisième titre mondial de sa carrière, son deuxième en big air après celui glané à Park City (Utah) en 2019. En 2017, la Savoyarde avait décroché la médaille d'or aux Championnats du monde de slopestyle à Sierra Nevada en Espagne.

Dans quel état d'esprit étiez-vous à Silvaplana ?
Pour être honnête, je suis partie là-bas un peu désespérée. J'avais un peu jeté l'éponge en me disant que cette saison de slopestyle était à oublier. J'y suis allée super pessimiste. Et mon premier run loupé m'a convaincu que j'avais raison de penser ça. Mais, finalement, j'ai tout lâché pour le second : je me suis lancée sans pression et c'est ça qui m'a permis de réussir le run et de gagner. Je suis très dure avec moi, j'ai de gros objectifs et j'avais besoin de ça pour terminer la saison sereinement.

Entre les deux runs, vous vous êtes libérée. Quel rôle a joué votre coach Greg Guenet ?
Je ne me rappelle plus exactement ce qu'il m'a dit à ce moment précis. Je sais qu'il ne me sentait pas bien et qu'il a eu peur. Après la compétition, il m'a avoué qu'il avait cru que j'avais vraiment jeté l'éponge et qu'il me sentait hors compétition. Mais, malgré tout ça, entre ces deux runs, il a vraiment essayé de me rebooster. Il m'a dit de prendre du plaisir. Il a donc été important mais je pense aussi que c'est vraiment le lâcher prise que j'ai enclenché qui m'a permis de poser ce run sans pression.

Avec un peu de recul, quel bilan faites-vous de votre saison, laquelle a été assez tortueuse ?
La saison a été spéciale. Je crois que j'arrive enfin à être fière de cet hiver même s'il y a effectivement eu des mois compliqués comme décembre et janvier. En plus des pépins physiques, j'ai eu des galères de voyage. Je n'ai pas eu de grosses blessures mais il y a eu de longues périodes sans compétition, c'était bizarre. Mais, après coup, je peux me dire que je suis fière et contente, j'ai rempli le contrat.

Que vous inspire le triple cork plaqué par la Canadienne Megan Oldham ?
On s'y attendait toutes un peu. On savait que cela allait arriver. On avait toutes comme objectif d'être la première fille à rentrer un triple cork mais j'avoue que je suis impressionnée. Sur le moment, c'est évident que j'étais déçue car ça fait un bout de temps que je le travaille de mon côté. Je n'avais pas mis la priorité là-dessus cet hiver, ce n'était pas du tout mon objectif. Elle, c'était vraiment son objectif ces derniers mois, elle bossait pour ça. Elle a bien fait de mettre l'accent dessus car ça restera gravé dans l'histoire.

« Cette année, il est possible que je travaille sur ce triple cork, selon ma forme »

Où en êtes-vous sur cette figure ?
Je pense que ça va se faire bientôt car, sur l'airbag, je l'ai plutôt bien. Je manque juste un peu de répétition avant de le poser sur la neige. Cet hiver, je me suis vraiment concentrée à travailler mes points faibles. J'avais grillé quelques étapes l'année dernière pour les JO et, cet hiver, j'avais envie de combler mon retard sur certains axes de rotation. Cette année, il est possible que je travaille sur ce triple cork, selon ma forme. Mais je n'en suis pas loin.

À quoi vont ressembler vos prochains mois ?
(Sourire) Déjà, je vais retourner à l'école. J'ai un mois d'avril bien chargé avec pas mal de shootings pour mes partenaires. C'est souvent comme ça les fins de saison du ski freestyle. Et, fin avril l'école donc. Les vacances, ça attendra cet été. Par rapport aux autres skieurs freestyle, j'ai toujours dû faire comme ça à cause de l'école mais je pense que c'est un équilibre qui me va bien. Et comme ça, je savoure encore plus mes deux semaines de vacances d'été. »

publié le 28 mars 2023 à 17h04