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Tessa Worley : «Vivre un titre mondial en France, cela me procurerait une émotion immense»

Déjà double championne du monde du géant en 2013 et 2017, la Française, pour ses derniers Mondiaux à 33 ans, rêve d'une belle dernière danse devant son public.

Notre envoyé spécial à Méribel

Même si elle n'a pas confirmé qu'elle arrêterait à l'issue de la saison, Tessa Worley a clairement laissé entendre que ces Championnats du monde à Méribel seraient les derniers de sa longue et magnifique carrière, symbolisée par deux titres mondiaux en géant (2013 et 2017) et deux petits globes de cristal de la discipline en 2017 et l'année dernière. Une dernière qu'elle aimerait en apothéose, et ce pourquoi pas dès ce mercredi en super G (11h30), une discipline où elle a obtenu de bons résultats cette saison (4e à St-Anton).

Tessa, quel bilan faites-vous de votre saison avant d'aborder ces Championnats du monde à Courchevel et Méribel ?
Tessa Worley : Je fais un bilan un peu mitigé car depuis le début de la saison, j'ai connu des hauts et des bas. J'ai eu la sensation de bien monter en puissance durant tout le mois de décembre mais après, j'ai eu à gérer de la fatigue et de gros enchaînements. Du coup, j'ai un peu accusé le coup physiquement et je n'ai pas été au niveau auquel j'espérais pendant plusieurs courses. Et puis il y a eu les deux derniers géants à Kronplatz (5e et 6e) qui m'ont fait du bien, notamment mentalement.

Avant ces deux dernières courses, on avait presque la sensation que vous étiez plus à l'aise en super G qu'en géant. Est-ce aussi votre ressenti ?
Oui, à un certain moment, si on ne regardait que la réalité des résultats, c'est certain. Après, il y a d'autres choses à regarder aussi. En super G, j'ai fait notamment une très belle course à St-Anton début janvier (4e) et derrière j'ai enchaîné deux autres courses (12e et 20e) sur lesquelles il m'a manqué des petits détails pour aller chercher vraiment devant. En géant, j'ai surtout connu un week-end très compliqué à Kranjska Gora (27e et 18e). Maintenant, de là à dire que c'est mon niveau actuel, je ne pense pas. Ce sont simplement deux courses qui ne se sont pas passées comme je le voulais, mais quand je skie, je me sens bien. Il faut simplement que je continue à travailler sur ma confiance.

C'est un endroit que j'aime beaucoup et qui m'inspire énormément.

Tessa Worley

De la confiance, à Courchevel-Méribel, vous en avez emmagasiné beaucoup ces dernières années avec de nombreuses places dans le Top 4…
Oui, même si la plupart le furent sur les étapes de Coupe du monde de Courchevel, où se dérouleront uniquement les épreuves masculines. Néanmoins, il y a eu une belle finale l'année dernière de géant à Méribel où j'ai fini 4e. Et c'est une piste sur laquelle j'ai pu skier à plusieurs reprises, qui me plaît. C'est un endroit que j'aime beaucoup et qui m'inspire énormément.

Que représenterait à vos yeux un troisième titre mondial ?
Avant tout, je cours pour les émotions du moment présent et dans ce cadre-là, vivre un titre mondial en France, cela me procurerait des frissons immenses. Ce serait un intense moment de partage avec mes proches, mes supporters. Répondre présente sur un grand événement en France me fait envie, cela me donne beaucoup d'adrénaline. C'est un objectif que j'ai forcément envie de remplir. Après, dans ma carrière, ce serait magnifique de rajouter une telle ligne à mon palmarès. Même si aujourd'hui, ce qui m'importe, c'est de courir en me donnant au maximum. Je veux profiter de chaque moment et de chaque opportunité de réaliser une belle performance. Mais je ne ressens pas de manque, ce qui est plutôt à mon avantage. Je cours avec déjà la fierté d'avoir accompli de nombreuses choses.

Un titre mondial ici serait-il déterminant dans votre choix de poursuivre, ou non, votre carrière ?
Honnêtement, je ne sais pas trop… Si cela arrive, peut-être que j'aurais un sentiment qui peut m'envahir. On dit que lorsqu'on arrive au bout, on le ressent, physiquement et mentalement. C'est une décision qui doit se mener naturellement, et je ne crois pas qu'un titre mondial ici soit déterminant. Clairement, mon envie et ma motivation seront les deux facteurs les plus importants.

Sur ces Mondiaux, les chances de podium en équipe de France féminine reposent essentiellement sur vous et Romane Miradoli. Ressentez-vous le poids des attentes vous concernant ?
Cela fait déjà quelque temps que l'on me parle de ça, et cela ne m'a pas empêché de faire quoi que ce soit. Ce n'est pas vraiment pesant à mes yeux. En revanche, depuis un an ou deux, je ressens une réelle émulation en équipe de France avec des filles qui commencent à prendre confiance et à oser. Je sens qu'il y a une vraie progression et du coup, cela donne une énergie positive à tout le monde. Après, personnellement, il est évident que j'aurais de la pression, ne serait-ce que parce que la compétition se déroule en France. D'ailleurs, de la pression, je m'en mettrais moi-même car je veux être performante le jour J. Mais cela fait de nombreuses années que j'apprends à gérer cela et à utiliser de manière positive, pour que cela me rende plus forte. On en parlait précédemment mais les étapes de Coupe du monde à Courchevel m'ont vraiment fait beaucoup de bien sur ce plan.