France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Tests Covid faussement négatifs : prison avec sursis requise contre des médecins et pharmaciens

Des peines de prison de 5 à 12 mois avec sursis et une interdiction d'exercer de 3 à 5 ans ont été requises, après la découverte de près de 500 tests Covid faussement négatifs.

Des peines de prison de 5 à 12 mois avec sursis et une interdiction d'exercer de 3 à 5 ans ont été requises vendredi 9 décembre à Nice contre des professionnels de santé qui avaient délivré près de 500 tests Covid faussement négatifs. Le tribunal correctionnel jugeait pour «faux et usage de faux, escroquerie et mise en danger d'autrui» un pharmacien, un biologiste et un médecin travaillant pour un laboratoire et accusés d'avoir délivré des tests négatifs sans effectuer les analyses.

À lire aussiCovid-19 : la filière française de masques, voulue par Macron, vire au fiasco

L'enquête avait débuté après une dénonciation aux douanes et 497 tests officiellement négatifs, délivrés en septembre et octobre 2020 à des patients du laboratoire Eurofins à Montauroux (Var), Peymeinade et Nice (Alpes-Maritimes), découverts lors de perquisitions. Au principal prévenu, Romain Zanchi, à la tête du laboratoire, «pharmacien biologiste, Bac +10», il est reproché d'avoir «falsifié» les résultats pour 413 tests, alors que le sous-traitant chargé d'effectuer les analyses n'avait pas eu le temps et les moyens de les réaliser. C'est, selon leur défense, sous la pression de patients inquiets de ne pas voir arriver leurs résultats que les trois hommes, huit à dix jours après les prélèvements, avaient décidé de les déclarer négatifs.

«Après 48 heures, les prélèvements n'étaient plus exploitables», a expliqué Romain Zanchi. «De plus, selon la doctrine à l'époque, les patients n'étaient plus contagieux après 7 jours», a-t-il ajouté, contestant la mise en danger de la santé des clients. Toujours sous contrôle judiciaire, Romain Zanchi, au chômage depuis 2 ans, a fait appel de sa radiation décidée par l'Ordre des pharmaciens.

À VOIR AUSSI - Covid-19: Braun juge les Français «moins bien protégés» et appelle à un «sursaut de la vaccination»

Les avocats ont plaidé la relaxe

Il est également reproché aux trois hommes d'avoir tout de même demandé à la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) le remboursement des tests, alors que les analyses n'avaient pas eu lieu, pour un préjudice évalué à 25.500 euros. «J'aurais dû les mettre en gratuit», a reconnu Romain Zanchi.

À lire aussiCovid-19 : une récente décision de justice ouvre-t-elle la voie à une réintégration des soignants non vaccinés ?

Guillaume Collet, 45 ans, médecin, qui dirigeait une antenne d'Eurofins à Nice et a saisi 43 résultats faussement négatifs, a évoqué «une déferlante de violence qui s'est abattue sur mon laboratoire», allant jusqu'à des menaces de mort. «J'ai donc dû prendre des décisions contraintes», a-t-il ajouté, assurant n'être «pas un fraudeur». Pour le troisième prévenu, Gérard Zanchi, père de Romain, c'est aussi «parce que la concurrence allait plus vite» que des résultats ont été falsifiés.

Pour le procureur de la République, «des professionnels de santé ont délibérément falsifié des résultats. La loi, la déontologie, le principe de précaution, tout dictait un comportement différent». Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe et la décision a été mise en délibéré au 20 février.