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Théâtre : Aïda Asgharzadeh, l’exil en héritage

Avec sa pièce « Les Poupées persanes », jouée au Théâtre des Béliers parisiens, la comédienne et autrice d’origine iranienne signe un mélodrame poétique et politique tiré de l’histoire de ses parents.

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Quand les parents d’Aïda Asgharzadeh ont assisté à la première représentation des Poupées persanes, son père était « en pleurs comme jamais » et sa mère lui a confié : « J’ai la sensation que tu as fini quelque chose que nous n’avions pas réussi à clore dans notre histoire familiale. » C’est pour eux que leur fille a écrit ce spectacle. Pour leur dire à quel point elle a compris la douleur de leur itinéraire, celui d’un espoir brisé.

Ses parents – lui, architecte, elle, professeure d’économie – ont participé à la révolution iranienne, ont contesté le régime du chah avant d’être menacés de mort par celui des ayatollahs. Ils ont dû fuir leur pays et sont arrivés en France, le 31 décembre 1982, avec la sœur d’Aïda, alors âgée de 4 ans. Aïda Asgharzadeh s’est inspirée librement de leur histoire. Et ses Poupées persanes, grâce au bouche-à-oreille, font salle comble au Théâtre des Béliers parisiens après avoir triomphé deux années consécutives au Festival « off » d’Avignon. Elles résonnent de manière particulière à l’heure de la révolte citoyenne qui secoue la République islamique depuis la mort, le 16 septembre, de la jeune Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs iranienne pour « port de vêtements inappropriés ».

Le voile n’est pas le propos de la pièce, mais il est présent. L’un des personnages, interprété par Aïda Asgharzadeh, une enseignante engagée contre le régime, apparaît au départ les bras et la tête nus. Au fil de l’histoire, elle arrive sur scène voilée : « Je ressens une réaction particulière dans le public. Il ne s’agit plus alors d’une histoire passée dans un pays lointain, mais d’un drame qui continue. A la fin des représentations, des spectateurs nous disent que ce récit les aide à comprendre ce qu’il se passe aujourd’hui », témoigne l’autrice et comédienne.

Tout en gardant la thématique de la transmission, de l’héritage et des relations mère-fille qui constitue le fil rouge de ses précédentes créations (Les Vibrants, La Main de Leïla, Le Dernier Cèdre du Liban), Aïda Asgharzadeh signe là sa pièce la plus intime. Ni documentaire sur la révolution iranienne ni biographie familiale au sens strict, ce mélodrame poétique et politique qui met en scène deux couples d’universitaires mélange réalité, fiction et histoire d’amour. « Yeki bood, Yeki nabood… » (l’équivalent du « Il était une fois » en farsi) : ainsi commence l’intrigue des Poupées persanes, épopée romanesque se déroulant sur plus de vingt ans et naviguant en flash-back entre l’Iran et la France.

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