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Théâtre d’Angoulême: le mariage du rire et du loufoque

Théâtre d’Angoulême: le mariage du rire et du loufoque
Lily, la mariée, est originaire d’Alloue et son futur mari, Reda, de Sevran, en banlieue parisienne.

Christophe Raynaud

Par Christelle LASAIRES - ch.lasaires@charentelibre.fr, publié le 7 octobre 2022 à 15h41, modifié à15h41.

Pour fêter son début de saison, le théâtre d’Angoulême propose un samedi de retrouvailles. Conférence, visite déjantée, et théâtre satirique…

Patou, la patronne du bar restaurant d’Alloue en Charente-Limousine, serait bien inspirée d’aller voir le spectacle Les Noces. Cette comédie de Samira Sedira, jouée plusieurs fois cet été en Charente, est représentée ce samedi sur la place New-York à Angoulême, en plein air et gratuitement à l’occasion d’un week-end de joyeuses retrouvailles, qui lancera la saison du théâtre angoumoisin. C’est un peu de son histoire qui y est relatée. Il y a trois ans, cette figure bien connue d’Alloue, 60 ans aujourd’hui...

Patou, la patronne du bar restaurant d’Alloue en Charente-Limousine, serait bien inspirée d’aller voir le spectacle Les Noces. Cette comédie de Samira Sedira, jouée plusieurs fois cet été en Charente, est représentée ce samedi sur la place New-York à Angoulême, en plein air et gratuitement à l’occasion d’un week-end de joyeuses retrouvailles, qui lancera la saison du théâtre angoumoisin. C’est un peu de son histoire qui y est relatée. Il y a trois ans, cette figure bien connue d’Alloue, 60 ans aujourd’hui et mariée depuis 40 ans, a raconté son mariage et celui de sa fille à l’auteure. Samira Sedira était à la recherche d’informations sur les mariages traditionnels charentais pour répondre à une commande du théâtre de la Poudrerie à Sevran, en collaboration avec la maison Casares d’Alloue.

Le mariage de Patou ne s’est sûrement pas déroulé ainsi et heureusement ! Mais de ces interviews avec les habitants d’Alloue et de Sevran (en Seine-Saint-Denis), Samira Sedina a tiré un texte désopilant, malicieusement mis en scène par Jeanne Desoubeaux. Attifée de sa robe de mariée en dentelle et de sa capuche en fausse fourrure, la mariée frise souvent la crise de nerf et le public la crise de rires, face à ces deux jeunes comédiens, Cloé Lastère et Arthur Daniel, et à ce musicien, Jérémie Arcache, qui se demande ce qu’il fait là. A eux trois, ils incarnent tous les personnages de ce mariage louftingue.

Pendant ce mariage, on chante, on s’engueule, on se rabiboche.
Pendant ce mariage, on chante, on s’engueule, on se rabiboche.

Lily, la mariée donc, est originaire d’Alloue et son futur mari, Reda, de Sevran, en banlieue parisienne. Pendant une heure, le public assiste à la rencontre forcée des « banlieusards » et des « campagnards ». Un choc des cultures entre la Charente et Sevran.

« J’ai rencontré Monsieur le maire d’Alloue, des habitants, un couple qui fabrique du pain bio, se remémore Samira Sedira. Ils m’ont raconté leur mariage, leurs traditions et j’ai brodé autour de cela. Je me souviens de cet habitant qui m’a confié que pour lui la banlieue, c’était presque comme un pays en guerre… » L’auteur s’est beaucoup amusée à scruter la richesse sociologique des mariages. « Quoi de plus intéressant qu’un mariage. Il peut se passer tellement de choses. » Cela donne une pièce drôle, rocambolesque et pleine de rebondissements. Comme cette étonnante apparition des gilets jaunes. « Il n’y en avait pas à l’époque en banlieue parisienne. Ça donne lieu à des dialogues cocasses avec les invités du marié débarqués de Sevran en pleine campagne. »

Samira Sedira se rappelle avoir été elle-même surprise par le silence. « Quand il fait nuit, on peut entendre un chien aboyer à 3 km. C’est étonnant. On a l’impression que ce sont deux populations très différentes, mais pas tant que cela finalement. » Comme dans tous les mariages, il y a cette mère (du marié) très accroché à son fils et aux traditions. On chante du Aya Nakamura, on s’engueule, on se rabiboche. Est-ce que ce mariage ira jusqu’au bout ? « Tout est envisageable en amour », rassure l’auteure. Le meilleur comme le pire.

Des histoires d’écrivaines au bout du fil.
Des histoires d’écrivaines au bout du fil.

Des histoires de femme au téléphone

Des écrivaines au bout du fil. Le théâtre propose une animation amusante tout samedi. Dans les caves de l’établissement, les équipes ont installé plusieurs téléphones. Il suffit de décrocher et au bout du fil, une écrivaine confie sa vie, son œuvre. Une idée de l’autrice Julie Gilbert. Elle a demandé à plusieurs autrices contemporaines de constituer une bibliothèque sonore de monologues, à partir de la vie et de l’œuvre d’écrivaines disparues. De Sylvia Plath à Toni Morrison en passant par Sappho… Chacune, dans le creux de l’oreille, dévoile son art, ses combats, son histoire personnelle. A découvrir 39 femmes de lettres, connues ou méconnues. Parmi elles, Marguerite de Valois. Toute la journée de samedi au théâtre et également de 10h à 18h30 à L’Alpha, qui dispose aussi de quelques téléphones. Gratuit.
Conférence sur Marguerite de Valois. Le service Pays d’art et d’histoire propose également une conférence sur Marguerite de Valois pour découvrir la modernité, l’audace et l’engagement de cette reine mythique. Samedi 8 octobre à 14h au bar du Théâtre. Gratuit sur réservation.
Une visite déguidée. Avec un sens inné de l’absurde et du comique, le comédien et auteur Bertrand Brossard emmène son public en visite au théâtre à l’hôtel de ville, en ouvrant les yeux sur des recoins improbables, aux antipodes de la visite patrimoniale. Un joli portrait inédit des lieux et de leurs usagers. Un moment magique avec des anecdotes intimes, historiques ou farfelues… Dernières « visites déguidées » ce samedi 8 octobre à 15h et 18h. Gratuit.
« Les noces ». Pièce de théâtre satirique de Samira Sedira, mise en scène de Jeanne Désoubeaux. Ce samedi 8 octobre à 15h et 18h30, place New-York, gratuit. Durée une heure.

Bertrand Brossard emmène son public en visite au théâtre à l’hôtel de ville, en ouvrant les yeux sur des recoins improbables, aux antipodes de la visite patrimoniale.
Bertrand Brossard emmène son public en visite au théâtre à l’hôtel de ville, en ouvrant les yeux sur des recoins improbables, aux antipodes de la visite patrimoniale.