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Top 14. Trois défaites en quatre journées… Que se passe-t-il à l’Union Bordeaux Bègles ?

L’Union Bordeaux Bègles pointe à la 13e place du championnat après quatre journées. Une position que l’UBB n’est pas vraiment habituée à occuper (éliminée en demi-finales de Top 14 la saison passée). Voici quelques raisons qui expliquent ce mauvais départ.

Le demi d’ouverture Matthieu Jalibert lors du match entre l’Union Bordeaux Bègles (UBB) et le Castres Olympique à Chaban-Delmas, le 17 septembre 2022. | PHOTO : ROMAIN PERROCHEAU / AFP

Voir Bordeaux occuper la 13e place du Top 14 n’est pas habituel. C’est pourtant bien le cas en ce début de saison : après quatre journées, l’Union Bordeaux Bègles a déjà concédé trois défaites et est dans la zone rouge (6 points), juste devant Perpignan (5 points).

La saison ne fait bien sûr que commencer, et elle sera longue : avec les Coupes d’Europe et les périodes de doublons où de nombreux internationaux seront mobilisés avec le XV de France, on le sait, les cartes du championnat peuvent très vite être rebattues.

Toujours est-il que Bordeaux semble déjà enlisé dans une situation peu favorable. Voici quelques raisons qui expliquent ce démarrage raté.

Une mauvaise conquête et une indiscipline forte

Trois défaites, une victoire : pour une équipe qui avait atteint les demi-finales du Top 14 la saison passée, le bilan comptable des hommes de Christophe Urios fait désordre. La faute à un jeu qui manque de liant : indiscipline, trous d’air, conquête flottante… Le jeu de l’UBB, loin d’être flamboyant, est en plus peu lisible.

Même quand Bordeaux mène au score, l’équipe peine à maintenir son rythme : face à Toulouse, l’UBB, pourtant dans son antre de Chaban-Delmas, dominait les débats (22-9 à la pause), avant de complètement déjouer et de se faire doubler sur le fil (25-26).

L’éclaircie venue grâce à la large victoire face à Castres (33-12) lors de la troisième journée semble déjà avoir disparu du ciel bordelais. Le demi de mêlée international Maxime Lucu, impeccable ce jour-là dans son rôle de maître à jouer du club girondin, suppléant Matthieu Jalibert au poste de buteur, avait déposé 15 points (cinq pénalités réussies sur cinq tentées) dans l’escarcelle des hommes de Christophe Urios, qui n’avait pas manqué d’encenser son joueur après la rencontre.

Mais l’enthousiasme est retombé la semaine suivante, avec la défaite surprise face à Bayonne (20-15) : à quatorze pendant dix minutes, après un carton jaune contre son pilier Ben Tameifuna, l’UBB avait déjà encaissé un cinglant 14-0 à la pause.

« C’est une désillusion. Surtout dans ce profil de match. Le dernier quart d’heure de la première période, on fait n’importe quoi », pestait Christophe Urios après coup.

Résultat, Bordeaux ne compte que six petits points après quatre journées (une victoire et deux bonus défensifs).

Un Matthieu Jalibert pas au top

C’est l’une des autres raisons de l’entame de saison ratée des Bordelais : le demi d’ouverture international Matthieu Jalibert (23 ans, 17 sélections) n’est pas en forme. Étant un des cadres de l’UBB, cela se traduit forcément sur le jeu.
Face à Toulouse, pour le début de la saison, il a manqué deux pénalités dans le money time, largement dans ses cordes habituellement, qui, si elles étaient passées, auraient permis aux siens de s’imposer face aux Rouge et Noir.

Contre Montpellier la semaine suivante, il a encore manqué d’adresse dans le jeu au pied : un de ses dégagements ratés a conduit à un essai du MHR (défaite 29-19).

« Il n’arrive pas à faire ce qu’il veut sur le terrain. Il faut qu’il se reconcentre. Ne cherchez pas à dire des conneries sur lui, ça ne sert à rien », le défendait alors son entraîneur Christophe Urios.

S’il a inscrit dix points face à Bayonne, dont un essai, cela n’a suffi à empêcher la défaite.

Une ambiance pas forcément au beau fixe

Difficile de faire porter le poids de ces résultats aux seuls joueurs. Depuis la fin de la saison dernière, l’ambiance n’est pas au beau fixe à l’UBB. Tout le monde se souvient de la sortie de Christophe Urios, après la défaite contre Perpignan (22-15) qui avait coûté à Bordeaux la deuxième place directement qualificative pour les demi-finales du championnat, sur ses « leaders », qu’il « ne voit pas ». Visés : Cameron Woki et Matthieu Jalibert.

Le manager de l’UBB Christophe Urios lors de Bordeaux – Castres à Chaban-Delmas, le 17 septembre 2022. | PHOTO : ROMAIN PERROCHEAU / AFP

La semaine suivante, « les leaders » étaient brillamment ressortis du bois, l’affaire presque classée et tout repartait comme avant à Bordeaux. Sauf que le troisième-ligne aile Cameron Woki allait mettre les voiles pour le Racing 92, laissant un Matthieu Jalibert orphelin, devenu un peu le seul patron des Bordelais. Le demi de mêlée Maxime Lucu joue lui aussi ce rôle, mais est bien plus discret.
Si on prône l’apaisement à Bordeaux, cette fin de saison troublée reste dans toutes les têtes, et la tempête ne semble pas tout à fait passée. Selon les informations de Sud Ouest, Matthieu Jalibert voudrait même quitter le club plus tôt que prévu (son contrat court jusqu’à 2025) et rejoindre le Racing, où il retrouverait son ancien coéquipier et ami Cameron Woki.

Cela prouve qu’il y a un peu d’eau dans le gaz à Bordeaux. La preuve aussi avec la sortie médiatique du talonneur Clément Maynadier, qui s’indignait en conférence de presse de ne pas avoir de « journalistes de clubs » pour « aider » l’UBB.

Difficile dans tout cela d’y voir très clair et d’y voir surtout une ambiance de travail saine et apaisée.

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