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TotalEnergies enregistre un bénéfice record colossal de 20,5 milliards de dollars

Faut-il changer de vocabulaire, délaisser le mot «superprofit» et préférer désormais celui de «méga-profit» ? Le groupe TotalEnergies annonce ce mercredi un bénéfice record de 20,5 milliards de dollars pour 2022, en hausse de 28 % par rapport à 2021, une année lors de laquelle il avait déjà atteint des niveaux de rentabilité jamais atteints.

Et encore, ce résultat hors du commun par une dépréciation comptable de 15 milliards d’euros, liée à des provisions passées sur ses activités en Russie, à l’avenir incertain. Sans elle, le bénéfice net dit «ajusté», qui donne la meilleure indication de la profitabilité réelle de TotalEnergies, s’élève à la somme folle de 36,2 milliards d’euros. Un chiffre qui a doublé sur un an, porté par un marché de l’énergie particulièrement tendu par la guerre en Ukraine et la situation post-Covid. De quoi relancer le débat sur une taxation exceptionnelle des grandes entreprises, comme à l’automne.

C’est particulièrement sa branche gaz (qui comprend aussi les renouvelables et la production d’électricité) qui a progressé l’an dernier, du fait de la montée des prix causée par la situation géopolitique. A 12,1 milliards de dollars, le résultat net opérationnel ajusté de cette activité a cru de 95% par rapport à 2021, alors même que sa production de gaz a légèrement diminué. C’est dire si le groupe dirigé par Patrick Pouyanné a profité d’un environnement favorable...

Pouyanné prend les devants pour répondre aux critiques

Le PDG de TotalEnergies a décidé de prendre les devants et de répondre aux critiques qui ne manqueront pas d’être formulées. Dans une interview au Parisien-Aujourd’hui en France, il donne des chiffres sur l’imposition du groupe : «Nos résultats se font essentiellement dans les pays producteurs d’énergie, en Norvège, Grande-Bretagne, Angola, Nigeria, Abou Dhabi ou encore au Qatar. Le taux moyen de fiscalité qui nous est appliqué y est de plus de 50 %. Ce qui fait qu’on aura payé en 2022 dans le monde 33 milliards d’euros d’impôts et taxes. Nous avons réalisé environ 350 millions d’euros de bénéfices en France et payerons 200 millions d’euros d’impôts sur les sociétés et taxes de solidarité européenne sur le raffinage et l’électricité. Par ailleurs, TotalEnergies verse plus de 2 milliards d’euros de taxes et cotisations sociales.»

Dans ces conditions, le champion français des hydrocarbures s’apprête à faire preuve d’une grande générosité à l’égard de ses actionnaires. Lors de la prochaine assemblée générale, qui se tiendra le 26 mai, il soumettra au vote des propriétaires de l’entreprise - qui ne devraient pas le refuser - le versement d’un dividende de 2,81 euros par action détenue. Une hausse de 6,4% sur un an, qui vient s’ajouter au dividende exceptionnel de 1 euro déjà lâché en décembre. Cela représente une redistribution de 9,4 milliards d’euros au titre de l’année 2022.

Ce n’est pas tout. « Dans le cadre de sa politique de retour à l’actionnaire », comme le dit la formule éprouvée, l’entreprise procède à de massifs rachats d’actions puis à leur annulation, ce qui a pour effet de doper le cours de bourse et de faire grimper la valeur des titres. A ce petit jeu, TotalEnergies a dépensé 7 milliards de dollars en 2022 ! Et cela va continuer en 2023 : « Conforté par la solidité du bilan de la Compagnie et par ses perspectives de génération de cash, le Conseil d’administration a confirmé une politique de retour à l’actionnaire pour 2023 visant un cash pay-out entre 35% et 40% ». Cette proportion indique le profit réservé aux actionnaires. A titre de comparaison, TotalEnergies programme des investissements nets allant de 16 à 18 milliards de dollars cette année, dont «5 milliards dédiés aux énergies bas carbone».