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Tourisme : les fonds d’investissement à l’assaut des campings

Rachats de sites, fusions d’entreprises, montée en gamme… La finance mise sur l’hébergement de plein air, un secteur rentable et en forte croissance, bien que parfois regardé de haut par les acteurs traditionnels de l’hôtellerie.

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Tel le chef d’un village gaulois, l’irréductible Roger Pla, 74 ans, résiste. Son camping cinq étoiles à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), il ne le vendra pas. Les prétendants sont pourtant nombreux à lorgner le Brasilia aux 700 emplacements dans une pinède, en bord de Méditerranée. Leur profil : des groupes spécialisés dans ce que l’on appelle désormais l’« hôtellerie de plein air », entre les mains de fonds d’investissement en quête de croissance.

Il y a quelques mois, l’un d’entre eux était prêt à lui signer un chèque de 40 millions d’euros, nous dit M. Pla, dans le bureau de toute sa vie, décoré de trophées et de photos. Quarante millions ! Il a dit non. Que ferait-il de cette somme, lui qui n’a ni enfant, ni femme, ni héritier ? « Je ne vais pas partir au bout du monde ! »

Lui veut mourir sur scène, venir tous les jours dans son bureau au camping. Et continuer d’habiter, d’avril à septembre, période d’ouverture, dans un modeste bungalow derrière l’accueil. « Sans le Brasilia, je suis mort. Sans le Brasilia, je n’existe plus », confie Roger Pla. Derrière lui, une grande photo de René et Simone, ses parents, fondateurs du camping, semble monter la garde.

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Le Brasilia raconte à lui seul un bout de l’histoire du camping en France. Une histoire de familles, de transmission de patrimoine, où les personnages sont souvent des enfants d’agriculteurs ou des héritiers de la noblesse. « Des gens qui possèdent des terres », résume Nicolas Dayot, le président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). Comme beaucoup d’autres campings qui bordent le littoral méditerranéen, le Brasilia est né dans les années 1960, à une époque où il n’y avait là que des marécages et des terres agricoles.

Montée en gamme spectaculaire

En 1962, René Pla, petit viticulteur, propriétaire d’une parcelle en bord de mer, écoute le président Charles de Gaulle parler de cette fameuse « mission Racine », mégaprojet d’aménagement côtier qui allait donner naissance à Port Leucate, Port Barcarès ou à La Grande-Motte. « La nouvelle Floride ! », disait-on à l’époque.

En plein dans la zone visée, René Pla y voit le moment de se lancer : fini les vignes, bonjour le camping. Le rouleau compresseur de la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (Datar) lui permet de décrocher sans heurts les autorisations administratives. Les routes et les tuyaux suivent. En 1964, le Brasilia est né – peu après la capitale brésilienne, qui a elle aussi surgi au milieu de nulle part.

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