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Traçage des « cas contacts » du Covid : un surcoût de 600 millions d'euros pour la Sécu pour une « efficacité incertaine », selon la Cour des comptes

Il y a seulement encore quelques mois, la France était plongée dans la chasse aux « cas contacts » pour freiner la propagation du Covid-19 et éviter l'engorgement des hôpitaux déjà saturés. Pour retracer les chaînes de contagion, l'assurance maladie a déployé un important dispositif pour prévenir les personnes qui ont été en contact avec un individu déclaré positif au coronavirus. Or, selon la Cour des comptes qui a publié un rapport mardi, le traçage de ces cas exposés pourrait avoir coûté plus de 600 millions d'euros depuis le début de l'épidémie. Pire, l'institution de la rue de Cambon doute sérieusement du dispositif gouvernemental d'une « efficacité incertaine ».

Or, le traçage numérique a été le pilier central de la stratégie « tester, tracer, isoler » de l'Assurance maladie sous la houlette du ministère de la Santé, mise en œuvre à la sortie du premier confinement. En un peu plus de deux ans - de mai 2020 à août 2022 - le « contact tracing » a permis de joindre 32 millions de personnes testées positives au coronavirus et plus de 22 millions de leurs contacts « à risque », précise cet « audit flash ».

Pour la mener, une masse d'appels, textos ou mails ont été générés par l'Assurance maladie, qui a « recruté des milliers » d'enquêteurs à cette fin. Si les effectifs ont désormais « été fortement réduits » (de 6.500 équivalents temps plein en 2021 à 350 en septembre), les dépenses totales aux frais de la Sécu « pourraient dépasser 600 millions d'euros » à la fin de l'année.

Le tout pour « une efficacité globale incertaine », puisque les effets sur les contaminations et les hospitalisations « ne peuvent être quantifiés en l'absence d'évaluation scientifique ».

La plupart des infectés n'ont « déclaré aucune personne contact »

Ce n'est pas la première fois que la stratégie anti-Covid du gouvernement est remise en question. De même, La Tribune révélait les chiffres manipulés par le gouvernement de l'application « Tous Anti Covid », pour une adoption limitée, et, surtout, pour un coût estimé à 7 millions d'euros réalisé sans appel d'offres.

Ici aussi, le dispositif pour établir le contact en moins de 24 heures dans une grande majorité des cas, n'a cependant touché « qu'une partie potentiellement minoritaire » de sa cible, car la plupart des infectés n'ont « déclaré aucune personne contact ».

Quant à ceux qui ont pu être joints, « les rares éléments d'analyse disponibles font apparaître un respect partiel (...) des consignes de prévention ».

Censé s'arrêter fin janvier - sauf nouvelle prolongation par la loi - le « contact tracing » doit au moins servir de leçon. La Cour des comptes appelle ainsi à « concevoir un dispositif plus efficace », pouvant être « activé puis désactivé dans des délais rapides dans l'éventualité de nouvelles épidémies de grande ampleur ».

Le constat de la Cour des comptes vient s'ajouter aux nombreux déboires observés dans les choix opérés face au Covid. Sur la collecte des données des tests Covid, la CNIL, le gendarme de l'Internet français, pointait par ailleurs fin 2021 une sécurisation insuffisante auprès du prestataire Francetest chargé de les transférer vers la plateforme gouvernementale SI-DEP.

(Avec AFP)