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Trafic d’antiquités : mise en examen confirmée pour Jean-Luc Martinez et Jean-François Charnier

Malgré le réquisitoire de l’avocat général, l’ancien président du Louvre et l’ex-directeur scientifique de l’agence France Muséums restent poursuivis pour « blanchiment et complicité d’escroquerie en bande organisée » après des achats d’objets à la provenance douteuse par le Louvre Abu Dhabi.

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En novembre 2022, le vent semblait tourner en faveur de Jean-Luc Martinez, l’ancien président du Louvre, et de Jean-François Charnier, ex-directeur scientifique de l’agence France Muséums. Lors d’une audience, le 4 novembre 2022, devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, l’avocat général avait requis l’annulation de leur mise en examen pour des soupçons de « blanchiment et complicité d’escroquerie en bande organisée ». Cette même chambre a pourtant confirmé, vendredi 3 février, leur mise en examen.

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L’affaire concerne l’achat, par le Louvre Abu Dhabi, de sept objets d’art égyptien de provenance douteuse entre 2014 et 2018, pour un montant de 50 millions d’euros. Six dossiers d’acquisition étaient passés par les mains de France Muséums, l’agence créée pour piloter le projet du Louvre Abu Dhabi, notamment une stèle gravée du nom de Toutankhamon ainsi qu’un ensemble funéraire de la princesse Hénouttaouy. Un dernier achat, effectué en direct par le Louvre Abu Dhabi en 2018, concerne une tête de Cléopâtre d’une valeur de 35 millions d’euros.

Tous ces objets avaient transité par un marchand libano-allemand, Roben Dib, représentant d’une famille d’antiquaires dans le collimateur de la police, les Simonian, et avaient été proposés par Christophe Kunicki, un expert en archéologie œuvrant notamment pour la maison de vente Pierre Bergé et Associés. Si ces derniers, toujours mis en examen, sont soupçonnés d’avoir produit de faux documents et inventé des origines fallacieuses pour « blanchir » des centaines d’objets archéologiques pillés, il était reproché à Jean-Luc Martinez et à Jean-François Charnier d’avoir fermé les yeux sur leur provenance.

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En novembre 2022, leurs avocats, François Artuphel et Corinne Hershkovitch, avaient plaidé l’absence d’indices graves et concordants pouvant justifier une mise en examen. Le premier avait d’abord contesté les modalités de la très longue garde à vue de Jean-Luc Martinez, qui n’a eu accès à un médecin que seize heures après l’avoir réclamé. Sur le fond, il a mis en avant les déficiences de l’enquête, rappelant, dans le cas de la stèle de Toutankhamon, que les signaux d’alerte de l’égyptologue Marc Gabolde dataient de 2019, trois ans après leur achat. Par ailleurs, les différentes auditions ont confirmé que Jean-Luc Martinez ne prenait pas part à l’instruction des dossiers.

Eléments à décharge

Il n’appartenait pas davantage à Jean-François Charnier d’instruire personnellement les dossiers d’acquisition, mais de piloter ses équipes appuyées par les départements patrimoniaux des musées de France. « Non seulement Jean-François Charnier a respecté ou fait respecter les règles qui s’appliquaient à sa profession, mais encore il a mis en place une procédure de recherche de provenance plus aboutie que celle suivie par les musées de France », défend Corinne Hershkovitch. Ces éléments à décharge permettaient de brosser un tableau plus complexe, et de nuancer le portrait dressé par les procès-verbaux que Le Monde a pu consulter, laissant apparaître des différences notables entre les éléments du dossier, et l’interprétation qu’en ont faite les enquêteurs.

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