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[Traitements] Biocontrôle : un effet variétal mis en évidence sur blé dur

Une équipe de chercheurs a notamment testé en laboratoire l’effet d’un stimulateur de défense des plantes sur la résistance du blé dur à la rouille brune et à la septoriose causée par deux espèces de champignons, Zymoseptoria tritici et Parastagonospora nodorum.

"Toutes variétés confondues, on a observé globalement une réduction des symptômes sur le premier type de septoriose, mais une augmentation sur le deuxième", rapporte Elsa Ballini, de l'Institut Agro Montpellier (1). Cela expliquerait les efficacités variables parfois observées sur le terrain, puisque le traitement peut être positif contre Z. tritici mais négatif contre P. nodorum, "sachant que les deux champignons peuvent coexister sur une même parcelle", rappelle la chercheuse.

Un système immunitaire déjà efficace

Dans le cas de la rouille brune, certaines variétés voient une augmentation des symptômes, d'autres une réduction. "Pour comprendre ce résultat, nous nous sommes intéressés au système immunitaire. Dans le premier groupe de variétés, dont les symptômes ont augmenté, le système de défense basale avant infection est plus bas quand dans le deuxième groupe, et l'induction des défenses est également plus basse, explique Elsa Ballini. Il est possible que pour combattre la rouille, il faille que les plantes aient déjà un système immunitaire efficace de départ, et une capacité à l'induire rapidement pour neutraliser le pathogène qui est plus agressif que la septoriose."

Compromis défense/croissance

L'équipe a également testé l'impact de traitements combinés de stimulateur de défense et de biostimulant sur la résistance de plusieurs variétés de blé dur à la septoriose. "Les stimulateurs de défense sont réputés provoquer des pertes de croissance, c'est le concept de "trade off", un compromis entre défense et croissance de la plante, explique Elsa Ballini. Nous avons voulu vérifier ce phénomène, et voir si une synergie est possible avec des biostimulants." L'expérimentation montre que chaque variété répond différemment, certaines montrant effectivement une synergie entre biostimulant et stimulateur de défense des plantes, d'autres non. "Il n'y a pas de réponse typique", commente la scientifique. L'effet variétal et de combinaison de produit devraient donc être pris en compte pour ce genre de traitements."Il semble possible d'identifier des variétés et de les améliorer afin de permettre une utilisation optimale de produits de biocontrôle et de biostimulation", conclut-elle. Des tests en plein champ sont en cours.

(1) Au sein de l’UMR Plant Health Institute of Montpellier