C’est l’une des solutions qui pourrait permettre de désengorger la circulation automobile dans plusieurs grandes villes françaises. Dans une vidéo publiée dimanche sur sa chaîne Youtube, Emmanuel Macron a annoncé qu’il souhaitait développer un Réseau Express Régional (RER) dans dix grandes agglomérations.
Selon l’Élysée, citée par Franceinfo, une quinzaine de projets seraient déjà en cours de développement. Les métropoles de Lille, de Bordeaux, de Lyon et d’Aix-Marseille seraient concernées. Quid de Rennes ?
Si rien n’a filtré pour le moment, la capitale bretonne a toutes ses chances pour figurer dans la short list. « Je pense que ça serait une aberration qu’on ne fasse pas partie des dix métropoles citées », indique Matthieu Theurier, vice-président de Rennes Métropole en charge de la mobilité et des transports.
« On travaille depuis des années avec les différents partenaires pour permettre ce type de projet. Il y a un vrai enjeu pour offrir une homogénéité d’offres aux usagers sur les différentes branches ferroviaires en heures de pointe, mais aussi en dehors ».
Le RER, ça coûte cher
En quoi consisterait donc ce « RER rennais » ? Dans l’idée, il ne s’agit pas de créer de nouvelles lignes de train, mais plutôt d’optimiser considérablement les infrastructures déjà existantes sur les axes ferroviaires autour de la ville.
Le problème, c’est que ça coûte beaucoup d’argent et que la région Bretagne, compétente sur le sujet, n’a pas forcément de ressources propres pour financer tout ça. Un coup de pouce de l’État serait donc le bienvenu.
« C’est une bonne nouvelle de voir que le président de la République exprime le souhait d’aller vite sur ce sujet », confie Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne. « Il y a une nécessité de désengorger la circulation autour de Rennes, mais il y a évidemment des coûts très importants qui se chiffrent en centaine de millions d’euros, tant pour les travaux que pour le fonctionnement annuel. Toutes les sommes que le gouvernement pourra mobiliser pour la Bretagne nous permettront d’aller plus vite sur nos objectifs. »
Prêt dès 2024 ?
Dans la capitale bretonne, les différents acteurs n’avaient pas attendu l’annonce du président de la République pour s’emparer du sujet. En 2016 déjà, la Région Bretagne et Rennes Métropole avaient conduit une étude de faisabilité pour la création d’un service baptisé TREM, pour Transport express métropolitain. Celle-ci avait pointé le coût extrêmement élevé d’un tel projet dans le cas où il faudrait doubler toutes les voies.
Depuis, des solutions alternatives sont arrivées sur la table - avec notamment la possibilité de faire stationner deux trains entrant en gare sur la même voie. « Avec la région Bretagne et la SCNF, on a déjà développé un investissement qui s’appelle 2 trains sur la même voie - il devrait être opérationnel en 2023 », explique Matthieu Theurier.
« Il permettra d’augmenter la cadence des trains sur l’étoile ferroviaire rennaise. Grâce à cet outil, on pourrait techniquement être prêt pour développer un service type RER dès 2024 ». En fonction du financement qui y serait alloué.
Si rien n’est encore acté, l’annonce d’Emmanuel Macron a en tout cas généré de très nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes ont notamment imaginé à quoi pourrait ressembler cet hypothétique « RER rennais » qui pourrait bientôt devenir une réalité.
