France
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Transports publics : il faut assurer le présent avant de se projeter dans le futur

Objectivement, l’annonce faite dimanche soir par Emmanuel Macron de développer le réseau des RER dans dix métropoles en France est une bonne nouvelle. On voit que le chef de l’Etat a compris deux ou trois choses depuis 2015 quand, ministre de l’Economie, alors que l’urgence climatique se faisait déjà sentir, il lançait un plan de libéralisation du transport de voyageurs par… cars ! Ces fameux «cars Macron» ont certes permis de désenclaver des Français très éloignés des grandes gares ou très peu fortunés car ils coûtent moins cher que le train, mais ils ne peuvent être une solution d’avenir à l’heure où l’on essaie de limiter la consommation d’énergies fossiles.

Le développement des transports publics ferroviaires, dans ce contexte, est une nécessité quasi vitale. En faire un des grands projets des deux décennies à venir apparaît plutôt visionnaire. Le problème, c’est qu’avant de se projeter dans le futur, il faudrait peut-être assurer le présent. Or, les transports publics en France sont devenus une véritable catastrophe. La priorité au TGV a entraîné la suppression d’un grand nombre de petites lignes régionales, beaucoup de gares sont en déshérence, des trains sont supprimés sans préavis faute de conducteurs ou de techniciens, les billets coûtent de plus en plus cher et l’on ne parle même pas du réseau francilien, dans un état calamiteux avec des rames bondées et des bus qui roulent au petit bonheur la chance.

Les salariés du secteur sont à bout et les usagers plus encore. Et ce n’est pas la menace brandie par Valérie Pécresse de faire passer le prix du ticket de métro de 1,9 à 2,3 euros et celui du pass Navigo de 75 à 90 euros qui va les calmer. Alors si les promesses de Macron sont lancées sans plans de financement précis, juste pour faire de l’esbroufe et séduire la jeune génération, très demandeuse d’engagements forts, ce n’est pas la peine. C’est d’abord à la rénovation du réseau actuel qu’il faut s’attaquer. Mais l’idée ne doit pas être abandonnée. Elle mérite d’être affinée et surtout financée, en concertation avec les collectivités territoriales.