Trois hôtels de luxe, dont le Trianon Palace à Versailles, dans une tourmente financière

L’étau se resserre sur les actifs de Michel Ohayon. Le 25 janvier, le tribunal de commerce de Bordeaux a placé en redressement judiciaire trois sociétés de la Financière immobilière bordelaise (FIB) – foncière de l’homme d’affaires – qui ont financé le rachat ou l’exploitation des hôtels Waldorf Trianon Palace à Versailles, établissement cinq étoiles voisin du château, le Sheraton à Roissy, situé dans l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, et l’Intercontinental Grand Hôtel de Bordeaux, établissement de luxe situé sur la place de la Comédie, adresse réputée de la capitale girondine.

Cette procédure a été demandée par la banque chinoise Bank of China qui avait accordé à l’entrepreneur trois emprunts de l’ordre de 50 millions d’euros chacun. Dans son jugement du 25 janvier, concernant l’établissement de Versailles, acquis en 2014, les juges constatent qu’« aucun remboursement » n’a été effectué pour un « emprunt de 56 millions d’euros ». Le contrat en question est arrivé à échéance le 26 janvier 2022, soit il y a près d’un an.

Risque de liquidation

Au vu de « l’actualité du redressement judiciaire du groupe Go Sport » – enseigne détenue par Hermione People & Brands (HPB), société elle-même propriété de la FIB –, sous procédure collective depuis le 19 janvier 2023, l’établissement bancaire a pris le taureau par les cornes. Ses conseillers ont d’abord entamé une procédure en cessation de paiements, avant de solliciter à titre subsidiaire l’ouverture de cette procédure de redressement judiciaire. « Il nous fallait arrêter les frais », constate un proche du créancier.

Lors de la procédure, les représentants de la Financière immobilière bordelaise ont fait valoir qu’elle « dispose d’un patrimoine immobilier conséquent dont la cession est en cours afin de permettre le remboursement ». Toutefois, les juges ont prononcé le redressement judiciaire pour chacune de ces trois holdings. Christian Caviglioli, administrateur judiciaire à Toulouse, a été nommé pour monter un plan de remboursement. A défaut, les sociétés risquent la liquidation.

Les autres salariés de la foncière inquiets

Ces procédures ne concernent que les sociétés holdings emprunteuses. Elles ne portent pas sur les sociétés d’exploitation des trois établissements hôteliers. Le Sheraton Roissy emploie environ 190 salariés. A Bordeaux, le Grand Hôtel, affilié à l’Intercontinental, compte 250 salariés. Et à Versailles, le palace cinq étoiles Waldorf Astoria emploie 200 personnes.

Interrogé par Le Monde sur la mise en redressement judiciaire de ces sociétés, le porte-parole de HPB a refusé de commenter ces informations faute de mandat de communication pour la FIB et transmis notre demande à M. Ohayon.

Il vous reste 16.11% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.