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Trois suspensions de séance, "réforme ou faillite"... une première journée de débat agitée à l'Assemblée nationale

Ce lundi 6 février était maquée par l'arrivée du projet de loi de réforme des retraites. Face à face, le gouvernement et les députés réfractaires ont débattu dans de délicates conditions. En bref, la journée a été mouvementée et marquée par de nombreuses interruptions de séances et l'échec des motions de rejet et référendaire de la Nupes et du RN.

Que de mouvements à l'Assemblée nationale ce lundi 6 février. Depuis 16 heures et l'arrivée du texte de projet de loi de réforme des retraites, il y a de l'action dans l'hémicycle. Durant l'après-midi, ministres et députés se sont répondus de vives voix, si bien que la séance a dû être interrompue à de nombreuses occasions

Un gouvernement chahuté d'entrée de jeu

Dans l'histoire des négociations, on a connu meilleur début. Premier ministre appelé au pupitre, Olivier Dussopt, a eu la première occasion en ouvrant les débats par un "nous y sommes" lourd de sens.

Placé en arbitre, Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a immédiatement calmé le jeu et remis la balle au centre du terrain. "On n'est pas dans un amphi on n'est pas dans une manif, on est dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale !", a-t-elle crié face à une foule bruyante et inaudible. Décision de la garante du beau jeu, carton jaune, cinq minutes de suspension de séance pour calmer l'hémicycle.

Un combat de punchline

Dès la reprise, le match des punchlines a commencé. Marine Le Pen s'est fendue d'un "c'est important que le peuple puisse s'exprimer", alors que la motion référendaire du RN était étudiée avant celle de la Nupes. Après l'intervention d'un ministre du Travail diplomate, Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, a lancé : "c'est une réforme ou la faillite", rapporte Le Parisien.

Ce dernier a tant taclé "l'extrême gauche" et son obsession de "taxer", que "l'extrême droite" et son retournement de veste sur la nécessité de travailler plus longtemps.

"Le retrait de votre réforme des retraites n'est pas négociable", a répondu Éric Coquerel, député LFI, qui estimait, par ailleurs, que l'objectif véritable de la réforme est de "faire peser sur les retraites la réduction du déficit de l'État, obéissant ainsi aux injonctions de Bruxelles".

Sa consœur, Mathilde Panot a contre-attaqué le gouvernement : "Vous défendez la valeur servitude. Les Français ont plus de discernement que vous."

La Nupes quitte le terrain

Les minutes passaient jusqu'à la nouvelle la première occasion de la partie, pour le camp du contre. La motion de rejet de la Nupes a finalement frôlé les montants. "Seulement 50 voix d'écart, Macron a eu chaud", a rapidement commenté Jean-Luc Mélenchon sur Twitter.

Après cet échec, la séance est suspendue pour dix minutes, avant un nouveau vote, celui de la motion référendaire du RN, vers 19 h. À ce moment, les députés de la Nupes quittent la pelouse en signe de contestation, dans ce match où extrême gauche et droite font partie de la même équipe malgré elles. Cette fois-ci, le cadre est complètement manqué, 272 votes contre et seulement 101 pour.

Après leur "victoire" suite à l'échec du dernier vote, les députés de la Nupes reviennent dans l'hémicycle, sans qu'aucune motion référendaire n'ait été adoptée. À 20 h, après quatre heures de débats hachés et de tentatives ratées, la séance est suspendue pour un troisième fois et jusqu'à 21 h 30.

Depuis les tribunes, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a commenté les actions avec du recul, à la manière d'un entraîneur un peu désemparé par la prestation des siens. "Ça part assez mal. Le ton peut monter mais on ne bloque pas les débats. On est capable de ne pas s’invectiver", a-t-il déclaré au micro Franceinfo.