Patrick Kisnorbo et Xavier Chavalerin sont des petits cachottiers. Jeudi, en conférence de presse, l'entraîneur et le milieu l'avaient assuré, Troyes allait continuer à essayer de prendre le jeu à son compte et un retour en arrière, au niveau du style, n'était pas à l'ordre du jour. Mais l'équipe auboise restait sur trois défaites, elle avait été impuissante face à l'OM (0-2, le 11 janvier) puis giflée quatre jours plus tard par Lille (1-5), et Lens, un autre gros morceau du Championnat, lui faisait face. Alors, contre le dauphin du PSG, l'Estac a renoué avec ce qu'elle maîtrise le mieux, une défense à cinq et un schéma en 5-4-1. Une « classique » de l'ère Bruno Irles retravaillée dès la semaine dernière à l'entraînement.
« J'ai pris la décision, ça ne vient pas des joueurs, a indiqué le coach australien. L'important était de se rassurer mais pas seulement, on a essayé de se créer de la supériorité sur certaines zones de jeu. C'est important aussi de s'adapter à ce que propose l'adversaire, on a fait du très bon travail là-dessus. On a eu des bonnes situations de contre-attaques, même si elles n'étaient pas super nombreuses. Après, en défense, que ce soit à 5 ou à 4, il n'y a pas une différence fondamentale, l'important est de rester dans nos concepts de jeu et de bien défendre. »
Plus de succès à domicile en L1 depuis le 28 août
Il fallait en effet bien défendre, puisque l'Estac a été le plus souvent arc-boutée sur son but, avec 26,5 % de possession, un seul tir cadré, et c'est même le gardien Gauthier Gallon qui a touché le plus de ballons (48) côté aubois. Mais les chiffres ne disent pas tout, car Troyes a failli réussir le coup parfait. Pour sa première titularisation depuis le 4 novembre, Gallon a brillé, la défense a été longtemps intraitable avant de craquer en fin de rencontre, alors que la formation de Kisnorbo avait ouvert le score à l'entame de la seconde période.
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Troyes a perdu dix points après avoir mené au score à domicile en Ligue 1 cette saison, plus que toute autre équipe dans l'élite. Tous ces points ont été lâchés lors des cinq dernières réceptions, au cours desquelles l'Estac a ouvert le score, concédant à chaque fois le nul à la fin.
Au terme d'une belle action lancée par un Mama Baldé toujours aussi percutant, Yasser Larouci avait débloqué son compteur en compétition, avant que Rony Lopes ne gâche deux occasions de 2-0 (77e, 85e).
« C'est frustrant car on était si près du but, on a les balles pour tuer le match, a constaté Gallon. Mais on ne va pas se mentir, sur l'ensemble du match, c'est quand même un bon point. » Kisnorbo s'est déclaré « satisfait » et Chavalerin a même évoqué « un match référence dans la solidité défensive et surtout collective ».
Alors ce schéma pourrait-il redevenir la norme à l'Estac ? « Je ne sais pas, c'est le temps qui le dira », a évacué Kisnorbo. Si elle a peut-être eu l'impression d'évoluer à l'extérieur en raison du nombre de supporters lensois, l'Estac court toujours après un second succès de la saison à domicile après celui obtenu le 28 août contre Angers (3-1). Mais elle s'est surtout rassurée, samedi. Et pour le 14e de la Ligue 1, ça n'a pas de prix.
publié le 28 janvier 2023 à 23h15
