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Tunisie-France : Cinq raisons de penser que le match des coiffeurs sera sexy à regarder

De notre envoyé spécial à Doha,

Petit conseil pour les boycotteurs et boycotteuses en herbes de ce Mondial 2022 : si vous avez finalement craqué au dernier moment et pressé le bouton ON de votre téléviseur pour mater les deux premiers matchs des Bleus, pas de panique, il est encore temps de vous rattraper ce mercredi et de sauver le peu de dignité qu’il vous reste. Déjà qualifiée pour les 8es de finale et sûre à 99,9999999 % de terminer première de son groupe, l’équipe de France va donc affronter la Tunisie dans un match pour du saindoux du côté du stade de la Cité de l’éducation, à Al-Rayyan.

Sur le papier, tout indique donc qu’on risque d’assister à une rencontre pas franchement sexy. On se souvient de ces deux 0-0 soporifiques face à l’Equateur en 2014 et au Danemark en 2018, où on avait fini par ronquer dans le canap comme devant une étape de plat sur le Tour de France. Le seul truc cette année, c’est qu’avec leur début de parcours un peu fifou et la dynamique qui se dégage de ce groupe, les Bleus ont fini par nous rendre optimistes. Et si finalement on assistait à un match pas si moisi ? Non ? Si. Voici pourquoi.

La question de la titularisation de Kyky face à la Tunisie, alors même que Deschamps devrait réaliser un gros turn over afin d'économiser ses cadres, s'est posée mardi en conférence de presse. Sur le papier, en pleine bourre physiquement et avec une jauge de confiance à l’avenant, Kylian Mbappé ne compte pas laisser sa part au chien. Et si Kylian veut jouer, Kylian jouera. Donc Kylian jouera. Enfin... On a quand même appris mercredi matin par RMC que le Parisien ressentait une gêne à la cheville, la même que Loïc Perrin lui avait broyée un soir de finale de Coupe de France 2020 à Saint-Denis. C'était donc ça les fameuses « données que vous ne pouvez pas avoir (nous, les médias) », dont parlait Deschamps en conf. Reste à savoir si Mbappé décidera malgré tout de tenter le coup afin de dépasser Cody Gakpo (Pays Bas), Rashfford (Angleterre) et Valencia (Equateur) au classement des meilleurs buteurs de ce Mondial. Ils sont pour le moment tous les quatre à égalité avec trois buts chacun. 

Deschamps l’a répété à maintes reprises : « Si (avoir un groupe qui vit bien ensemble) ça ne vous fait pas gagner des matchs, ça peut vous en faire perdre ». Pour maintenir tout le monde concerné et au top physiquement, le staff des Bleus a donc organisé deux matchs amicaux face à deux équipes locales, Al-Gharafa d’abord, Al Ahli ensuite, pour deux victoires 4-0 et 2-0 des remplaçants tricolores. Même si rien ne remplace évidemment le rythme et l’intensité d’un vrai match de Coupe du monde, ceux qu’on appelle vulgairement les « coiffeurs » sont donc prêts à entrer en scène et à performer, avec l’idée que ce troisième match est une bonne occasion de se montrer aux yeux du sélectionneur.

Au cas où un joueur viendrait à se blesser, ce qu’on n’exclue plus depuis un petit moment déjà. C’est aussi l’avis de Claude Puel, qu’on a lancé sur le sujet : « C’est un groupe homogène, les joueurs ne sont pas loin les uns des autres. Il y a une épine dorsale, mais à quelques postes il y a une concurrence. Ça crée une émulation, qui aide pour la mentalité du groupe. Ce match va permettre de maintenir tout le monde en éveil, et surtout que ceux qui jouent moins soient prêts pour la suite car, on le voit, il y a beaucoup de blessures dans cette Coupe du monde.

L’expression est péjorative et ne retranscrit pas bien notre propos. On reformule : les jeunes se sont parfaitement intégrés à l’équipe de France et, même s’ils font preuve de respect pour les tauliers de ce groupe, il ne manque pas pour autant d’ambitions. On se souvient d’Axel Disasi, surprise parmi les surprises de la liste de 25 en défense, qui nous affirmait droit dans les yeux en début de Mondial qu’il n’était pas venu pour « profiter du soleil ».

Passé le même jour en conf, Youssouf Fofana nous étonnait par sa franchise : « En tant que jeune arrivé, on vient pour découvrir mais en tant que compétiteur, je vais tout faire pour gratter ma place dans le respect de mes coéquipiers. » Pareil chez Camavinga, quand un confrère lui demandait si le moment était venu pour les jeunes de prendre le pouvoir en équipe de France. Réponse cash : « Oui, on doit avoir à cœur de montrer ce qu’on vaut. On est la nouvelle génération. Même s’il y a encore beaucoup de joueurs d’expérience, on doit montrer qu’on mérite d’être là. » On peut difficilement faire plus clair, faudra maintenant assumer ce mercredi.

Jouer face aux Aigles de Carthage n’est jamais anodin pour un pays comme la France qui compte en son sein une énorme communauté tunisienne. C’est ce que rappelait Hugo Lloris il y a une semaine en conf de presse, même si on lui laisse la responsabilité de la fin de son propos : « Il y a une communauté tunisienne importante en France, pour la plupart amie ». Ok Hugo, ok… Ce qui est sûr, c’est que le peuple rouge et blanc sera présent en nombre au stade ce mercredi, comme il l’est à chaque match depuis le début du Mondial, et que l’ambiance devrait pousser les 22 acteurs à nous offrir un bon spectacle. D’autant que les hommes de Jalel Kadri jouent leur qualif en 8es face aux Bleus.

Forcé de laisser reposer Théo Hernandez, le seul latéral gauche (à peu près) de métier de ce groupe depuis la blessure de son frère Lucas, Deschamps se retrouve à poil sur ce côté, comme ce fut le cas lors du dernier Euro avec les forfaits du défenseur du Bayern, déjà, et de Lucas Digne. C’est donc Eduardo Camavinga qui a été désigné pour occuper ce poste face aux Tunisiens, le garçon ayant pour lui d’être gaucher, ce qui aide forcément au moment du choix du sélectionneur. Et si d’aucuns pourraient craindre pour la performance du Madrilène à ce poste, rassurez-vous, DD sait ce qu’il fait. Pensez-vous, « Cama » a de l’expérience à ce poste. Ben oui, il a joué latéral gauche quand il avait 11 piges à Fougères (ça c’est vrai), de mémoire c’était contre l’US Tinténiac Saint-Domineuc (ça c’est faux). Nous voilà rassurés.