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Ukraine : un nouveau charnier présumé découvert à la frontière russe

Les Ukrainiens enquêtent sur une suspicion de charnier après la découverte d’une centaine de cadavres dans une ferme industrielle du nord-est du pays.

Le charnier presume se situe dans une ferme industrielle de poulets abandonnee.
Le charnier présumé se situe dans une ferme industrielle de poulets abandonnée.  © YASUYOSHI CHIBA / AFP
Source AFP
Publié le 26/09/2022 à 18h35

Un nouveau charnier viendrait-il d'être découvert au nord-est de l'Ukraine ? C'est en tout cas ce que craignent les Ukrainiens après la découverte de 90 à 100 corps dans une ferme industrielle de poulets abandonnée, jonchée de débris, tout près de la frontière russe. Les enquêteurs examinent ce nouveau site présumé de charnier.

Les signes des combats sont présents tout autour. Le toit du hangar percé d'éclats de shrapnel a été défoncé par la tourelle détruite d'un tank, qui a voltigé avant de s'écraser sur des cages vides du poulailler.

Des équipes de démineurs sont arrivées sur le site

Un vent glacial souffle la poussière sur les briques de ciment éparpillées, tandis que les quelques soldats ukrainiens qui gardent cet endroit grimacent à chaque fois qu'un de leurs tanks tire un obus en direction de la Russie.

Des équipes de démineurs sont arrivées sur le site, situé près de la petite ville de Kozatcha Lopan, à 2 kilomètres de la frontière. Le site présumé d'un charnier est jusqu'à présent resté inviolé. « Les soldats qui sont venus dans notre village m'ont dit qu'ils ont vu un site d'enterrement pour les soldats, mais ils n'ont pas dit combien, explique Lioudmila Vakoulenko, à la tête de l'administration locale. Ils ont dit qu'une unité de spécialistes allait examiner tout cela. »

Les médecins légistes y sont attendus pour cette semaine, dès que la zone sera suffisamment sûre. Lundi, les soldats sur place se déplaçaient avec précaution, évitant les zones non pavées et aux aguets face aux mines et obus non explosés.

Si elle était confirmée, cette découverte viendrait une semaine à peine après celle faite dans une forêt près d'Izioum, où les Ukrainiens ont découvert des centaines de tombes après le départ des forces russes. Au total, 447 corps y ont été exhumés, la quasi-totalité d'entre eux est composée de civils. Selon le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Sinegoubov, la majorité de ces cadavres présentaient des signes de mort violente et une trentaine des « signes de torture ».

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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a indiqué à la chaîne américaine CBS News dimanche que Kiev avait découvert « deux fosses communes de plus, des grandes avec des centaines de personnes », mais il n'est pas clair s'il faisait référence à celle qui pourrait se trouver à Kozatcha Lopan.

Des soldats dans la ferme ?

Pour le moment, les Ukrainiens ne savent pas quels corps reposent dans la ferme. Des soldats ont expliqué à l'AFP s'attendre à trouver aussi des militaires russes en plus de leurs frères d'armes ukrainiens et des civils locaux. Lioudmila Vakoulenko dit pour sa part que les militaires s'attendent à y trouver des soldats. Elle a même une idée de qui pourrait y reposer. Selon elle, le 22 avril, une unité de la 72e brigade mécanisée ukrainienne avait contre-attaqué face aux forces russes retranchées dans la ferme, mais avait subi de lourdes pertes et dû se replier. Elle raconte aussi avoir reçu le week-end dernier un appel d'une certaine « Olena », qui affirmait que ses proches et amis avaient trouvé la mort le 22 avril et souhaitait recevoir des informations officielles à leur sujet.

La zone a finalement été reprise aux Russes en septembre. Si l'on ne sait pas encore qui repose sous la ferme, il est facile de savoir qui s'y trouvait lorsque les enterrements ont eu lieu : le hangar est plein de signes de l'occupation russe. Des tranchées profondes ont été creusées sous le plancher de certains bâtiments, chacune de la taille d'un tank qui aurait pu y être dissimulé. Un casque de tankiste russe pend d'un poteau et un manteau de l'armée russe gît dans la boue. Selon les forces ukrainiennes, l'unité qui tenait cette position a été recrutée en Abkhazie, une république séparatiste prorusse de Géorgie, de facto contrôlée par Moscou.

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Dans l'atelier de la ferme, un bunker a été creusé sous le sol en béton et les occupants des lieux ont aménagé une salle de gym avec un haltère en béton et un sac de frappe fait de pneus de voiture. Un trou d'obus y perce un coin du toit, laissant désormais entrer un rayon de soleil dans cette obscurité lugubre.

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