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Un ballon espion chinois survole les États-Unis, le Canada évoque «un deuxième incident potentiel»

À la demande du président Joe Biden, le Pentagone a examiné la possibilité de l'abattre mais la décision aurait été prise de ne pas le faire en raison des risques potentiels pour les personnes au sol.

Le Pentagone a indiqué jeudi 2 février suivre à la trace les mouvements d'un ballon espion chinois volant à haute altitude au-dessus du territoire des États-Unis et de sites militaires sensibles, précisant qu'il ne représentait pas de menace directe.

À la demande du président Joe Biden, le Pentagone a examiné la possibilité de l'abattre mais la décision a été prise de ne pas le faire en raison des risques posés par les débris pour les personnes au sol, a indiqué à des journalistes un haut responsable américain de la Défense, sous le couvert de l'anonymat. «Nous n'avons aucun doute sur le fait que le ballon provient de la Chine», a-t-il précisé.

«Nous prenons des mesures afin de nous protéger contre la collecte d'informations sensibles», a ajouté ce responsable, tout en insistant sur «la valeur ajoutée limitée en termes de collecte d'informations» de l'engin décrit comme un ballon aux dimensions assez larges. «Nous avons considéré qu'il était suffisamment gros pour que les débris provoquent des dégâts» s'il avait été abattu dans une zone habitée, selon la même source.

Clairement, ce ballon est destiné à la surveillance et sa trajectoire actuelle l'amène au-dessus de sites sensibles. »

Pat Ryder, porte-parole du Pentagone

Le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, a précisé que le commandement de la défense aérospatiale des États-Unis et du Canada (Norad), basé dans le Colorado (ouest), surveillait la trajectoire du ballon. «Le ballon vole actuellement à une altitude bien au-dessus du trafic aérien commercial. Il ne présente pas de menace militaire ou physique pour les personnes au sol», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Clairement, ce ballon est destiné à la surveillance et sa trajectoire actuelle l'amène au-dessus de sites sensibles» notamment des bases aériennes et des silos de missiles stratégiques (nucléaires), a indiqué le premier responsable américain, évoquant l'État du Montana, dans l'ouest des États-Unis.

Le ballon est entré dans l'espace aérien des États-Unis «il y a plusieurs jours» mais le renseignement américain le surveillait déjà, a-t-on indiqué de même source, en ajoutant que ce n'était pas la première fois que l'armée américaine constatait une telle intrusion. Mais cette fois, le ballon est resté dans l'espace aérien des États-Unis beaucoup plus longtemps.

Des avions de chasse se sont approchés

Mis au courant, le président américain a aussitôt demandé à son secrétaire à la Défense Lloyd Austin, qui se trouvait mercredi aux Philippines, de lui fournir des options. Ce dernier a ensuite tenu des discussions avec les chefs d'état-major du Pentagone. Des avions de chasse se sont approchés de l'engin au-dessus du Montana, selon la même source.

Le président républicain de la Chambre des représentants Kevin McCarthy a dénoncé jeudi soir une «action déstabilisatrice» d'une Chine qui «méprise éhontément la souveraineté des États-Unis.» Il a appelé Joe Biden à «ne pas rester silencieux» et demandé à ce que des membres du Congrès soient informés.

Dans la foulée, le gouvernement canadien a évoqué vendredi «un deuxième incident potentiel» après l'annonce de Washington. «Les Canadiens sont en sécurité et le Canada prend des mesures pour assurer la sécurité de son espace aérien, y compris la surveillance d'un deuxième incident potentiel», a affirmé le ministère de la Défense nationale du Canada dans un communiqué.

Antony Blinken en Chine dimanche et lundi

Washington a évoqué l'affaire avec les autorités chinoises. «Nous leur avons communiqué la gravité de l'incident», a affirmé un responsable américain, ajoutant que «nous leur avons dit clairement que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger notre peuple sur notre territoire.»

Le déplacement d'Antony Blinken en Chine, prévu pour dimanche et lundi, doit constituer la première visite dans le pays d'un secrétaire d'État américain depuis octobre 2018. En novembre, Joe Biden avait rencontré son homologue chinois Xi Jinping en marge d'un sommet du G20 à Bali, au moment où les deux grandes puissances cherchent à éviter que les tensions qui les opposent ne dégénèrent en conflit ouvert. Parmi les nombreux sujets de contentieux figurent Taïwan, que la Chine revendique comme faisant partie intégrante de son territoire, et les activités de la Chine en Asie du sud-est. Aux Philippines, Lloyd Austin a justement signé des accords visant à y renforcer la présence militaire américaine face à la montée en puissance de la Chine.